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Taxis volants en Europe : un marché en pleine croissance


4,2 milliards : c’est le nombre d’euros que pourrait générer le marché des taxis volants d’ici 2035 en Europe, selon un rapport publié en mai dernier par L’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA). Une réalité de plus en plus tangible alors que l’AESA vient tout juste de donner son premier feu vert à un constructeur allemand pour tester les aéronefs électriques qu’il a conçus.

Trois jours avant l’obtention du certificat de l’agence européenne, l’entreprise Volocopter, basée à Bruchsal (Bade-Wurtemberg), a fait voler en situation réelle deux de ses appareils, dont le taxi volant VoloCity, à l’aérodrome français du Bourget (Seine-Saint-Denis), à l’occasion du Paris Air Forum. Le VoloCity est un aéronef entièrement électrique, équipé de 18 moteurs et neuf batteries, pouvant transporter deux personnes dont un pilote pour un vol à 110 km/h, avec une altitude de 400 à 500 mètres et une autonomie de 35 km. « Il pourra  désormais être exploité dans une zone à faible risque clairement délimitée, même si elle est située à proximité d’une zone où les opérations de drones sont à plus haut risque, comme une ville ou un stade sportif », selon le communiqué de l’AESA paru le 24 juin.

L’entreprise allemande prévoit déjà plusieurs démonstrations du VoloCity, notamment lors des Jeux olympiques et paralympiques de Paris en 2024, avant de le commercialiser d’ici 2030. Une initiative organisée conjointement avec des acteurs locaux, dont le groupe ADP (anciennement Aéroports de Paris), la RATP, la Région Ile-de-France et la Direction générale de l’Aviation civile (DGAC), qui vise à concrétiser ce projet lancé lors du salon aéronautique du Bourget en 2019.

En effectuant sa demande auprès de l’AESA fin mai, Volocopter a ouvert la voie à d’autres entreprises de la filière de mobilité aérienne. A cet égard, l’agence européenne s’attend à traiter « un grand nombre de demandes de vérification de conception dans les mois à venir » – des demandes venant du monde entière.

Un marché fructueux qui attire des fonds internationaux

Le taxi volant conçu par Volocopter s’inscrit dans la lignée d’une nouvelle catégorie d’aéronefs légers, silencieux, électriques et pouvant décoller et atterrir à la verticale, appelés eVTOL (« Electric Vertical Take-Off and Landing » ou aéronefs à « décollage et atterrissage verticaux électriques »). Ces engins ressemblant à des hélicoptères et, pour la plupart, appelés à devenir en partie automatisés voire complètement autonomes, sont au cœur des stratégies d’investissement des plus grandes entreprises mondiales depuis plusieurs années. Le cabinet Oliver Wyman a recensé à cet égard environ 170 prototypes d’aéronefs eVTOL en 2019, ayant alors tous pour finalité le déploiement d’un service de taxis volants plutôt que leur commercialisation auprès de particuliers. Si l’objectif principal avancé est le désengorgement du tissu routier des grandes villes et des transports en commun, les eVTOL permettraient également de transporter plus rapidement les blessés vers des hôpitaux, de livrer plus rapidement des médicaments ou encore de proposer des livraisons bien plus rapides sur de longues distances ou dans des zones reculées.

La start-up californienne Archer a, par exemple, reçu une commande d’un milliard de dollars de la compagnie aérienne américaine United Airlines pour l’achat d’une centaine de taxis volants. Pour ce faire, Archer a conclu un partenariat avec Stellantis, la société-mère de PSA et Fiat Chrysler, visant à planifier la production à grande échelle de ses eVTOL. L’entreprise a d’ailleurs présenté son premier appareil, baptisé Maker, le 10 juin dernier. Celui-ci peut voler à 240 km/h sur des distances allant jusqu’à 100 km. À New York, par exemple, le trajet de 27 km entre l’aéroport international John F. Kennedy et Manhattan coûterait entre 50 et 70 dollars et prendrait environ cinq à sept minutes, contre 60 à 90 minutes en voiture. De l’autre côté du Pacifique, la société chinoise EHang développe un taxi volant autonome nommé EHang 216 pour le proposer dans les années à venir comme service commercial pour le transport de personnes et de marchandises. Enfin, en Corée, Hyundai a conclu un partenariat avec Uber pour construire des taxis volants.

L’Europe en bonne voie

Mais l’Europe n’est pas en reste. Outre Paris, qui travaille par exemple avec Volocopter, Düsseldorf et Ingolstadt (Allemagne), Séville (Espagne) ou encore Helsinki (Finlande) ont annoncé le déploiement de services basés sur l’utilisation de taxis volants, à la fois pour le transport de passagers et de fret. L’étude publiée par l’AESA en mai dernier prévoit notamment que le marché des taxis volants générera 90 000 emplois en Europe. Et l’Allemagne s’annonce comme l’un des mastodontes de ce marché. La start-up allemande Lilium Jet a déjà finalisé des contrats pour la construction de deux aéroports urbains pour taxis volants, après avoir levé 1 milliard d’euros de fonds à cet effet. L’entreprise envisage désormais son entrée en bourse et prévoit de construire dix aéroports urbains en Floride, en partenariat avec les constructeurs d’infrastructures espagnols Ferrovial.

Quant à la France, elle sera aussi l’un des acteur principaux menant aux 4,2 milliards d’euros générés par le marché des taxis volants en Europe d’ici 2035. En octobre 2020, le pays a lancé un appel à manifestations d’intérêt (AMI), pour lequel ont été retenus Airbus, Safran, la start-up française Ascendance Flight Technologies, Dassault Falcon Services ou encore l’école d’ingénieurs Estaca.

Source: usbeketrica.com

 

 

 

 

 

 

 

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