[Soutien à Amadou Gon Coulibaly à la présidentielle de 2020] Toute la vérité que cache l’Udpci à ses militants
-Qu’a fait Mabri de la main tendue de feu Cheick Boikary Fofana?
Le ministre ivoirien de l’Hydraulique, et membre du Conseil politique du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), Laurent Tchagba Bougui, par ailleurs secrétaire général de l’Union pour la démocratie et la paix (Udpci) vient de mettre fin au suspense quant au soutien de son parti à la candidature d’Amadou Gon Coulibaly comme candidat du Rhdp à la présidentielle d’octobre 2020, ce samedi à Yamousoussoukro. Non sans faire des révélations sur l’attitude du président de l’Updci et 2è vice-président du Rhdp, Albert Toikeusse Mabri.
« La rencontre d’aujourd’hui (Ndlr : samedi 4 juillet 2020) n’est rien d’autre que l’affirmation ferme de notre appartenance au Rhdp et de notre soutien sans réserve à la candidature du Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly à l’élection présidentielle d’octobre 2020, conformément à la décision du Conseil Politique en date du 12 mars 2020 », a coupé court Laurent Tchagba Bogoui.
Selon M. Tchagba, le conclave en marge duquel il a tenu le discours, tient à unir les militants du Rhdp issus de l’Udpci, qui partagent la même vision de développement prônée par le président de la République et président du Rhdp, Alassane Ouattara.
Il a, en outre rappelé que l’Udpci a été à l’initiative de la naissance du Rhdp dès 2004. Mieux, le 16 mai 2005 lors d’un Bureau politique qui s’est tenu à l’hôtel Ivoire, ce parti a pris la décision de participer à la création du Rhdp à Paris deux jours après, soit le 18 mai 2005.
Il a fallu attendre le 16 juillet 2018 à l’hôtel Ivoire pour voir la naissance du Rhdp unifié, lors d’une Assemblée générale constitutive, qui a vu la désignation d’Alassane Ouattara, président de la République, en qualité de président du Rhdp, de madame, la Grande Chancelière, Henriette Dagri Diabaté en qualité de 1ère vice-présidente et du président de l’Udpci, Abdallah Albert Toikeusse Mabri, en qualité de 2e vice-président du Rhdp.
L’échec des missions de bons offices
À la faveur de la présidentielle d’octobre 2020, lors de son Conseil politique élargi aux élus et aux structures spécialisées, le 12 mars 2020, le Rhdp a porté son choix sur le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly comme candidat du Rhdp. Ce sera le début de la rupture entre le Rhdp et le président de l’Udpci, Albert Toikeusse Mabri.
Commencera, alors le début d’un long processus de missions de bons offices par l’initiative de certains cadres de l’Udpci, notamment la vice-présidente Mahi Clarisse, Laurent Tchagba Bogui, soutenues par l’équipe de coordination autour de Famoussa Coulibaly, Yao Séraphin et Dély Mamadou. Mais aussi, et surtout de l’intervention de hautes personnalités de la société civile dont l’un des plus illustres, feu le Cheick Boikary Fofana, selon le secrétaire général de l’Udpci.
Malgré ces efforts, au cours desquels ils ont rencontré plusieurs hautes personnalités du Rhdp, singulièrement le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, à l’effet de ‘’ramener la cohésion et la sérénité’’ au sein de la grande famille des houphouetiste, Albert Toikeusse Mabri a affirmé son engagement à demeurer au Rhdp et ‘’a pris acte’’ de la désignation du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly en qualité de candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2020. « C’est ainsi que la direction du parti en sa réunion du 2 mai 2020, a réaffirmé cet engagement du président du parti », indique le proche de Mabri.
Dans leur entendement, le fait pour le président de l’Udpci de réaffirmer son appartenance au Rhdp et de prendre acte de la candidature du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly en qualité de candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2020, ‘’signifie simplement accepter cette candidature et en faire la promotion’’. Mais le secrétaire général de l’Udpci ainsi que les militants et sympathisants réunis ce jour à Yamoussoukro, ont été surpris de constater qu’au moment où ils mènent des démarches à la demande de Mabri, des démarches parallèles et des sons discordants étaient entretenus à travers divers canaux de communication pour saper leurs efforts et mettre en doute leur bonne foi face à leurs partenaires du Rhdp.
Pour mettre fin à ce jeu trouble, longtemps entretenu et dénoncé par la presse, le comité d’organisation conduit par la vice-présidente Mahi Clarisse, assistée dans ses tâches par les députés, Famoussa Coulibaly, Yao Kouadio Séraphin et Dely Mamadou ont pris leur responsabilité devant l’histoire. Un acte salué par Laurent Tchagba Bogui: « Que cela soit désormais clair pour tous. Notre mission aujourd’hui est de travailler à promouvoir cette candidature, afin d’assurer une victoire écrasante au Rhdp à l’élection présidentielle d’octobre 2020, dès le premier tour. »
En revanche, le ministre Tchagba laisse la porte du Rhdp ouverte à ceux de l’Udpci, encore sceptiques : « Ceci étant, les portes du Rhdp restent ouvertes à tous et nous ne ménagerons aucun effort pour renforcer la cohésion et l’union au sein de notre famille.»
L’Udpci est membre fondateur du Rhdp unifié. Selon des sources crédibles, une dizaine des membres de ce parti entre autres, Albert Toikeusse Mabri, Mahi Clarisse, Tchagba Laurent, Dely Mamadou, Jean Blé Guirao, Albert Flindé, Famoussa Coulibaly, Yao Séraphin ont donné volontiers leur carte nationale d’identité (CNI) pour la création de cette coalition politque.
Cependant, Albert Toikeusse Mabri et les membres de son parti qui ont donné leur pièce administrative pour lancer le Rhdp sur les fonts baptismaux n’ont pas encore eu le courage nécessaire de démissionner officiellement du Rhdp.
Albert Mabri Toikeusse démissionnera-t-il du Rhdp pour mieux recoller les morceaux de l’Udpci, qui aspire à la présidentielle d’octobre 2020, selon des rumeurs persistantes? Les jours à venir nous situeront.
Sériba Koné
Encadré
Le respect d’un engagement
200 personnalités (élus et cadres) de l’Udpci attachées aux résolutions du 2e congrès extraordinaire de leur parti tenu le 12 mai 2018 ont apporté leur soutien à la candidature d’Amadou Gon Coulibaly à la présidentielle d’octobre 2020, à Yamoussoukro en vue de respecter un engagement. « Chers militants du Rhdp issus de l’Udpci, faites-vous une ovation, vous la méritez pour votre courage et votre honnêteté. Vous n’êtes pas des hypocrites, vous n’êtes pas des poltrons. Je vous félicite pour cela.» Ces propos sont de Mme Mahi Clarisse, membre du directoire, porte-parole adjoint du Rhdp, par ailleurs 2e vice-présidente de l’Udpci en charge de la stratégie qui s’est abstenu depuis un bon moment de toute déclaration et de prise de position publique.
Par ailleurs, explique-t-elle, il y a des moments dans la vie des Hommes où il faut prendre ses responsabilités et être en harmonie avec ses convictions et des valeurs cardinales de la vie humaine. « Ce mutisme, loin d’être une faiblesse ou une complicité passive avec qui que soit, avait juste pour seul objectif de préserver la cohésion interne au sein de l’Udpci et du Rhdp pour que cette formation soit plus forte afin de conserver le pouvoir d’État », renchérit-elle.
Le président du comité scientifique du conclave, Famoussa Coulibaly abonde dans le même sens : « Chacun s’est engagé en politique pour servir la nation, pour servir la population ».
En tant que parti fondateur du Rhdp, il reste à l’Udpci de respecter ses engagements ou de se retirer. Car, ‘’ tout autre considération relèverait de la polémique’’, selon Famoussa.
Sériba K.
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