[Sommet sur l’IA] Un accord pour contrôler davantage l’intelligence artificielle trouvé
Le sommet IA & Sécurité organisé à grand bruit par le Royaume-Uni s’est achevé ce jeudi à Bletchley Park, en Angleterre. Gouvernements et entreprises se sont mis d’accord pour « travailler ensemble sur la sécurité des nouveaux modèles d’IA avant leur lancement ».
Pendant deux jours, une centaine d’experts, chefs d’entreprise et dirigeants politiques triés sur le volet comme la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, la vice-présidente Kamala Harris ou encore la Première ministre Giorgia Meloni se sont penchés sur les dangers suscités par les progrès exponentiels de l’IA, rapporte notre correspondante au Royaume-Uni,Émeline Vin.
Et après une déclaration de coopération signée par une trentaine d’États et d’organisations, Rishi Sunak a annoncé le principal succès de ce sommet, un accord entre gouvernements et entreprises pour « travailler ensemble sur la sécurité des nouveaux modèles d’IA avant leur lancement ». « Pour l’instant, ceux qui testent les modèles d’IA sont les entreprises qui les développent », a expliqué le Premier ministre britannique. « J’ai pris en ce sens la décision, avec la vice-présidente américaine Kamala Harris, d’établir des instituts de sécurité IA, en coopération avec nos deux gouvernements », a-t-il ajouté.
Autre création décidée à ce sommet, celle d’un « Giec » de l’intelligence artificielle. Ce groupe inter-gouvernemental produira des rapports annuels sur les risques de l’intelligence artificielle.
Une réponse « unie, durable et globale »
Et malgré ces deux jours de discussions consacrés aux potentielles catastrophes que l’IA pourrait produire, Rishi Sunak s’est voulu rassurant. « Nous devrions considérer l’IA comme un copilote, plutôt que comme quelque chose qui va vous remplacer dans votre travail. C’est un outil qui peut déjà aider quasiment n’importe qui à travailler mieux et plus vite », a-t-il vanté. Selon le Premier ministre, il n’est pas encore nécessaire de doter la communauté internationale d’un organe régulateur.
De son côté, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé à une réponse « unie, durable et globale » face aux risques liés à l’essor fulgurant de l’intelligence artificielle. Et d’estimer que « les principes de gouvernance de l’IA devraient être fondés sur la Charte des Nations unies et la Déclaration universelle des droits humains ».
« Avant de réguler, nous devons innover »
Mais face aux géants que sont les États-Unis ou la Chine, le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, a fait part d’un autre point de vue : « Si l’Union européenne veut rester dans la course de l’intelligence artificielle au XXIe siècle, tous les pays européens doivent mettre en commun leurs forces, leurs compétences, leurs technologies, et investir plus largement et plus rapidement ». « Avant de réguler, nous devons innover. Avant de mettre des obstacles, nous devons donner une impulsion », a défendu Bruno Le Maire, qui avait déjà plaidé lundi avec des ministres italien et allemand pour une approche de l’UE « favorable à l’innovation ».
Pour poursuivre les débats sur la sécurité de l’IA, deux sommets internationaux suivront dans un format virtuel en Corée du Sud dans six mois, puis en personne à Paris dans un an.
Source : Rfi