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[Situation socio-politique ivoirienne] Gouêssê Diomandé, secrétaire général national de la LND à ses Parents de Biankouma : « Réveillez-vous ! »


Abidjan, 23-08-2024 (lepointsur.com) Depuis quelques temps, nous lisons sur les réseaux sociaux et entendons dans les médias internationaux dont RFI et France 24, l’arrestation par la police Nationale, d’un fils de chez nous, l’Honorable Kando Soumahoro, ex-député de Biankouma, de la magistrature 2016-2021. On nous dit à travers ces  organes de presse, qu’il est embastillé, parce qu’il a signé une déclaration des partis politiques demandant un processus électoral inclusif. Et cela, pour le compte d’une organisation politique, le GPS de l’ancien Premier Ministre Soro Guillaume. Structure Politique qui serait dissoute. Il aurait donc posé un acte illégal qui mériterait de ce fait, son incarcération au Pol Pénitencier d’Abidjan, ex-MACA. Devenant pour la seconde fois, un prisonnier politique, hélas, du régime de Ouattara. Je ne voudrai pas me prononcer sur le mobile de l’emprisonnement de notre frère. Parce que tout le monde sait qu’en Côte d’Ivoire, chez nous ici, les auteurs d’actes illégaux, hautement dommageables pour le contribuable ivoirien et méritant la prison, sont nombreux. Mais, ils sont en liberté, jouissant des fruits de leurs forfaits. Je voudrais surtout m’adresser à mes Parents, à mes frères de Biankouma, nous les enfants de « GBIANGOUIN ».

“ Je m’adresse à vous, afin que vous vous réveilliez ! De quoi s’agit-il ? Seriez-vous tenté de me le demander ? ’’

Je voudrai m’adresser à vous, mes chers frères et sœurs, afin que vous preniez conscience d’un fait : nos élites, les plus méritantes, celles qui œuvrent au rayonnement de la République, de notre patrie sont objet d’ingratitude. Celles qui pensent au bonheur de nos peuples de Biankouma, et au-delà, de toute la région des montagnes, sont réduites au silence. Celles qui luttent pour le partage juste et équitable des ressources de notre pays, sont martyrisées par des bourreaux encagoulés.

Je m’adresse à vous, afin que vous vous réveilliez ! De quoi s’agit-il ? Seriez-vous tenté de me le demander ?

Rappel Historique aux frères de « GBIANGOUIN »

Pour tous ceux qui sont musulmans comme moi, vous savez que le Noble Coran nous dit dans l’une de ses sourates : « rappelez, car le rappel est utile aux Croyants ». Je voudrais donc me soumettre à ce devoir spirituel et faire ce rappel historique à mes frères musulmans de Binakouma. Je ne pourrais m’arrêter à cette seule catégorie sociale, puisque la terre de mes ancêtres abrite aussi, des chrétiens, des Bouddhistes, des Bossonistes, des agnostiques et des athées. Pour ces dernières catégories sociales, je voudrais leur faire un rappel historique. Car l’histoire, dit-on, est un témoignage. Mais Karl Marx, dans le Manifeste du Parti Communiste nous enseigne que  « celui qui ne connait pas l’histoire, est condamné à la revivre ». Rappelons-nous donc tous, des flétrissures dont ont souffert nos héros.

“ A la fin du 20e siècle, en 1999, une autre icone nous a été envoyée par l’Eternel, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. ’’

Dès les indépendances de notre pays en 1960, le mont « Gbian », a vu naitre à son sommet, une icône dont la renommée a dépassé les limites de cette montagne. Bâtisseur de la Côte d’Ivoire moderne, il a été de tous les combats pour l’accession de notre pays à la souveraineté nationale. LOUA DIOMANDE, car, c’est de lui qu’il s’agit, a travaillé, aux côtés d’Houphouët Boigny à construire la Côte d’Ivoire moderne. Premier ministre de la Fonction Publique et Premier ministre du tourisme d’Houphouët, il a mis, sur les fonts baptismaux, tout l’édifice de l’architecture moderne de notre administration : naissance de l’ENA, de la RTI, du premier Statut General de la Fonction Publique etc. Il était au four et au moulin pour le « vieux ». Pendant 20 années de sa vie, de 1960 à 1980, mon père, LOUA DIOMANDE, a servi la République. Il a été tour à tour, ministre, maire, député, conseillé d’Houphouët Boigny. Il a pris sa retraite politique en tant que ministre d’Etat. Mais, au soir de son règne, dans les débuts des années 1980, comment a-t-il été récompensé ? Quand Houphouët Boigny a commencé à avoir des difficultés financières avec la conjoncture des années 1980 et qu’il a sollicité l’aide financière des institutions de Bretton Woods, on lui avait rétorqué que son pays était riche, puisque tous ses ministres avaient des fortunes immenses. Pour se défendre, le « vieux » a affirmé, devant les medias nationaux et internationaux, que ses ministres n’étaient pas riche puis que LOUA DIOMANDE, l’un de ses anciens ministres, empruntait les Bus de la SOTRA, pour se déplacer à Abidjan. Bien entendu, c’était une contre vérité, puisque Houphouët a eu à s’excuser auprès de son fidèle collaborateur en lui disant qu’on l’avait induit en erreur. Mais, le mal était fait. Le Ministre d’Houphouët, connu dans notre histoire contemporaine comme l’homme le plus intègre et le plus honnête des collaborateurs du père de la nation, venait d’être stigmatisé, symbolisant à lui tout seul, la supposée « pauvreté » des ministres du pouvoir en décadence du vieux bélier de Yamoussoukro.  La fin du père du Biankouma moderne, on l’a connait. L’homme qui à donner l’eau courante à cette ville en 1969, a été taxé de traite, par le professeur Samba Diarra, dans son livre « les faux complots d’Houphouët Boigny ». Pis, il a été humilié par la SOGEPIE, alors qu’il était sous l’empire de Thanatos. Tel a fini en 2011, notre père, l’homme du « tourisme vrai » à l’ivoirienne.

“Après LOUA DIOMANDE, avant-hier, Hier ROBERT GUEI, aujourd’hui, c’est l’honorable KANDO SOUMAHORO qui est martyrisé par le pourvoir.’’

A la fin du 20e siècle, en 1999, une autre icone nous a été envoyée par l’Eternel, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Comme le père Noël qui vient les mains chargées de cadeaux pour ses enfants, le Général de brigade ROBERT GUEI, nous a apporté le changement que tous les ivoiriens de cette époque attendaient. Comme un Messie, on l’a accueilli en libérateur du peuple. Lui et ses « jeunes gens » ont, durant la transition militaro civile qu’a connue notre pays, après le coup d’Etat militaire du 24 décembre 1999, qui a mis fin au règne du président Henri Konan Bedié (1993-1999), apporté au pays les institutions démocratiques que réclamaient les ivoiriens pour des élections justes et transparentes en Côte d’Ivoire : CEI, vote à 18 ans, 225 députés, urnes transparentes, bulletin unique etc., et surtout, la constitution de la deuxième République, voté à plus de 86 %. Chants et danses étaient adressés au président Guei. Il avait tous les honneurs de la République. Argent, voiture etc., tous les symboles du bonheur que procure le pouvoir étaient à sa disposition. Mais comment a-t-il fini, dès que les lampions se sont éteints sur son pouvoir ? Il est mort assassiné le 19 septembre 2002, jeté sur les bords de la corniche à Abidjan, dans les gazons qui l’ornent. Le Général de Brigade, ROBERT GUEI, patron du CNSP en l’an 2000 et père de la deuxième République de Côte d’Ivoire était une Elite de Biankouma, notre « GBIANGOUIN » à tous. Ne dit-on pas jamais deux sans trois ?

“Mais aujourd’hui, parce qu’il combat l’injustice, l’iniquité et l’arbitraire qui est revenu au galop dans notre pays comme dans les années 1990, on l’incarcère, comme un vulgaire cerbère.’’

Apres LOUA DIOMANDE, avant-hier, Hier ROBERT GUEI, aujourd’hui, c’est l’honorable KANDO SOUMAHORO qui est martyrisé par le pourvoir. La renaissance ivoirienne que nous espérions, pour laquelle nous nous sommes donné corps et âmes est devenu aujourd’hui le cachot de nos Elites. Et pourtant, KANDO SOUMAHORO, comme ses ainés de « GBIANGOUIN », Loua Diomande et Robert Guei, a été un valeureux serviteur de la République. Mieux, il a risqué sa carrière, pour l’honneur et le bien être de certains qui nous gouvernent aujourd’hui. On se rappelle que lorsqu’il était en fonction, l’adjudant de l’armée de l’air qu’il était au GATL avant sa retraite militaire en 2016, a dû user d’astuces pour permettre à l’opposant Alassane Ouattara, interdit de séjour en Côte d’Ivoire, parce que sous le coup d’un mandat d’arrêt lancé alors contre lui par le président Bédié, d’apporter assistance à sa famille resté au pays. On se rappelle qu’en 2016, il fut adoubé par le pouvoir RHDP comme candidat indépendant aux législatives de cette année à Biankouma. Election qu’il remporta sans coup férir. Mais aujourd’hui, parce qu’il combat l’injustice, l’iniquité et l’arbitraire qui est revenu au galop dans notre pays comme dans les années 1990, on l’incarcère, comme un vulgaire cerbère.

“ Tout se passe comme si nos Elites ne sont bonnes que pour servir le maître. Elles n’ont pas le droit d’être maître elles aussi. ’’

QUE FAIRE ?

Ainsi finissent nos héros, nos braves, nos « Gloudheu » de la vallée des montagnes. Tout se passe comme si nos Elites ne sont bonnes que pour servir le maître. Elles n’ont pas le droit d’être maître elles aussi. Elles sont avec nous leurs frères et sœurs, comme contraints à une servitude volontaire. A l’esclave permanente ! Et nous fils et filles de Biankouma qui avons mis au monde ces grands hommes, que faisons-nous ? Que disons-nous ? Rien. Et nous enfants des montagnes dont les icones sont ainsi réduites à néant, à quand le réveil ? Nous dansons, nous fêtons. Ceux qui sont révoltés par toutes ces injustices et ingratitudes que connaissent nos icones, ne savent que faire, ne s’étant jamais engagés dans une lutte de libération. Mais Thomas Sankara avait coutume de dire, que «  l’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte libère ». En langue Dan, un proverbe dit : «  le vers de terre dit à ses frères : la daba qui creuse la terre vient pour nous trancher tous la queue ». Pensez-vous être à l’abri de tels traitements parce que vous êtes dans la jouissance immédiate, au point de garder un silence poltron sur les mésaventures de votre frère ? Qu’adviendra-t-il de vous, lorsque la terre aura tournée ? Redeviendrez-vous des valets, laquais et larbins des nouveaux ? Souvenez-vous, du traitement que les Pharisiens ont fait au «  bois vert ». Ont-ils épargné par la suite « le bois sec ? ». Que faire donc, seriez-vous tentez de me demander ?

“ Aujourd’hui, j’interpelle à nouveau votre conscience pour qu’elle s’éveille et s’émancipe des contraintes des miasmes morbides de la jouissance éphémère. Ne pensez pas que le pays a changé. Dans le fond, rien n’a changé ! ’’

Je ne vous dirai pas de prier. Car la prière, ne sauve personne. Même Moïse, au bord de la mer rouge, n’a pas prôné la prière. D’ailleurs, la prière n’a pas sauvé notre illustre icone, Robert Guei, lorsqu’il a confié son sort au Dieu des Catholiques, en allant se réfugier à la cathédrale saint Paul du plateau, lorsque la terre qu’il avait défrichée devait le manger. Je ne vous inviterez pas à la belligérance, car la résolution n’est pas spontanée. Elle se prépare. Je ne vous conseillerez pas le larbinisme, car les larbins, finissent toujours dans l’indécence. Que faire alors ? Il faut se réveiller ! Il faut rester éveiller ! Il faut rejoindre les forces du changement. Il faut s’éduquer à la lutte démocratique. Il faut « laisser le sang dans son ventre, pour vomir de l’eau » ! Comme le firent nos ancêtres face aux Sofa de l’almamy Samory Touré en 1898. Il faut que vous acceptiez la transformation de votre être intérieur pour laisser grandir en vous l’arbre de la renaissance. Il faut être solidaire entre nous ! Il faut éviter de tendre l’autre joue, comme le conseillait Robert Guei aux jeunes de la JUDPCI le 7 septembre 2002. Car, disait-il, « le Bon Ton, n’est pas signe de faiblesse ».

“ En fait, tout a changé sauf le changement. Donc, le changement reste toujours l’attente des ivoiriens depuis 1990. ’’

Moi, j’écris pour l’éveil d’une nouvelle conscience Dan, les peuples majoritaires de Biankouma et au-delà de la vallée des montagnes. J’écris pour votre transformation intérieure, parce que c’est l’esprit qui commande au corps l’action. Je vous écris, et m’adresse à votre conscience, parce que la révolution vient d’en haut. J’écris et je rends publics mes écris, afin qu’ils vous atteignent, là où vous serez. Hier je vous écrivais quand Laurent Gbagbo, alors homme fort du pays, nous martyrisait parce que nous étions en combat pour la mémoire du Général Robert Guei. Et nous avons gagné ! Allelouya ! Al Handou Lillahi ! Je n’ai pas changé. Aujourd’hui, j’interpelle à nouveau votre conscience pour qu’elle s’éveille et s’émancipe des contraintes des miasmes morbides de la jouissance éphémère. Ne pensez pas que le pays a changé. Dans le fond, rien n’a changé ! En fait, tout a changé sauf le changement. Donc, le changement reste toujours l’attente des ivoiriens depuis 1990. Réveillez-vous pour embarquer dans l’arche de l’expérience afin d’inventer un nouvel avenir pour la Côte d’Ivoire. La victoire est bout de l’effort. J’ose espérer que vous m’avez compris. Que Dieu Bénisse notre pays.

GOUESSE DIOMANDE

Secrétaire General National de la Ligue Nationale pour la Démocratie-Mouvement Gueiste (LND-mg)

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