SEGOLENE ROYAL ET FRANCOIS HOLLANDE: L’HISTOIRE SANS FIN DÉCRYP­TAGE D’UN DUO COMPLÉ­MEN­TAIRE


Malgré les aléas de l’exis­tence, François Hollande et Ségo­lène Royal se comprennent et se complètent. Enquête.

segolene-royal-et-francois-hollandeUne compli­cité. Le cadre a beau être formel. Les deux prota­go­nistes s’en tiennent à leur rôle. Lui être président, elle ministre. Dans les regards échan­gés néan­moins cette conni­vence, ces réac­tions jumelles. Ils se sont rencon­trés sur les bancs de l’ENA en 1978 et ont enté­riné leur séparation en 2007, alors qu’ils étaient parents de quatre grands enfants. Une parole de l’un suffit à faire dispa­raître toutes les autres autour de cette table du conseil des ministres, tout en longueur au centre du salon Murat.

On ne tire pas un trait sur presque trente ans de vie à deux. Même lorsque le poids des insti­tu­tions pèse sur vos épaules et que les dorures du Palais vous rappellent qu’ici tout n’est qu’ordre et beauté, calme et… proto­cole. Même lorsque la vie s’est char­gée d’abî­mer les cœurs. Certaines âmes sont inseparables. Ainsi en va-t-il de Ségo­lène et François.

royal-hollande1« Leur lien est insé­cable », décrypte Françoise Degois. Après avoir ausculté de près ces acteurs de la vie poli­tique en tant que jour­na­liste sur France Inter, elle a vécu à l’épi­centre du système Royal, et prodi­gué ses précieux conseils à la prési­dente du conseil régional de Poitou-Charentes. Dans son livreQuelle Histoire! (Plon), elle décor­tique avec maes­tria cette rela­tion hors norme qui unit le président à son ex-compagne. Donne les clés pour comprendre comment ces deux-là se sont construits l’un avec l’autre et se sont toujours fait la courte échelle pour atteindre les plus hautes cimes. Comment aussi, surtout, ils ont toujours su se retrou­ver, malgré les dégrin­go­lades.

« Ce sont finalement deux amis qui partagent un idéal: la victoire de la gauche, résume Françoise Degois. Au fond, ils se consument l’un et l’autre. C’est un feu brûlant, mais joyeux. Rien n’est au-dessus de la poli­tique, pour eux, même pas l’amour. Seule­ment leurs enfants. » Une passion qui vient de loin et qui les cimente, quels que soient les aléas de leurs exis­tences. Tous deux se sont struc­tu­rés contre des pères auto­ri­taires, l’un mili­taire, l’autre méde­cin.

Des hommes de droite, qui ne s’en­ten­daient pas avec leurs épouses et ont mené la vie dure à leurs enfants. « Cette commune révolte est un point de rappro­che­ment essen­tiel pour Ségo­lène Royal et François Hollande, analyse le psychiatre Jean-Paul Mialet. Car chacun d’entre nous construit sa trame à travers des réfé­rences. » Les rapports de forces ne les effraient donc pas, au contraire.

segolene-royal-et-francois-hollande (1)Mais lorsque lui les pratique d’une manière poli­cée, elle, part sabre au clair. Une diffé­rence notable dès l’ENA, où le frin­gant Francois séduit ses alliers par son hu;ilote et son humour, quand la belle et froide Ségo­lène trace son sillon, la tête enfouie dans sa longue cheve­lure. A l’Ely­sée, aussi plus tard, les deux jeunes conseillers n’ont pas le même rapport au monarqueMitter­rand.

Mais ces diffé­rences ont toujours nourri leur admi­ra­tion mutuelle. « Comme les deux hémi­sphères d’un même cerveau, ils se complètent parfai­te­ment, constate Françoise Degois. Il a les quali­tés qui lui font défaut, et vice versa. Il est gouverné par la raison et la prudence. Elle n’est qu’in­tui­tion, créa­ti­vité et audace. » Son culot le bluffe. Lui seul sait trou­ver les mots pour l’apai­ser.

« Le pouvoir peut souder un couple à condi­tion que chacun accepte de jouer un rôle complé­men­taire », estime Jean-Paul Mialet, auteur de Sex Aequo (Albin Michel). Ce que firent François et Ségo­lène pendant des années.

SOURCE: GALA.FR

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