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SANTE/ Pour Obama, le cannabis n’est « pas plus dangereux que l’alcool »


Le président Barack Obama

Le président Barack Obama

Le président américain a toutefois souligné les inconvénients de fumer du cannabis, la discrimination sociale qui accompagne la pénalisation, et salué la légalisation au Colorado.

Le président Barack Obama estime que fumer du cannabis n’est pas plus dangereux que de boire de l’alcool mais juge que c’est « une mauvaise idée« , selon des extraits d’une interview exclusive au magazine « The New Yorker » publiés dimanche 20 janvier.

Le président a regretté, par ailleurs, que les jeunes des minorités pauvres dans son pays soient davantage susceptibles d’être condamnés à la prison pour avoir fumé de l’herbe que les jeunes des milieux riches.

« Comme cela a été révélé, j’ai fumé de l’herbe lorsque j’étais enfant et je considère cela comme une mauvaise habitude et un vice, pas très différent de celui des cigarettes que j’ai fumées lorsque j’étais jeune et jusqu’à un âge avancé de mon existence d’adulte », a dit Barack Obama selon le magazine.

Le cannabis ne me paraît pas plus dangereux que l’alcool« , a-t-il ajouté.

Le président a précisé avoir averti ses deux filles Sasha et Malia, que « c’était une mauvaise idée, une perte de temps et pas très sain » de fumer du cannabis.

Selon Obama, « les gosses de la classe moyenne ne se retrouvent pas en prison pour avoir fumé de l’herbe, mais les enfants pauvres si« . « Et les enfants d’origine afro-américaine et les latinos sont plus souvent pauvres et ont moins la chance d’avoir les ressources et le soutien nécessaires pour éviter des pénalités très sévères et non-méritées« , a encore noté le président.

Le Colorado considéré comme exemplaire

Il a ainsi salué la récente décision du Colorado et de l’Etat de Washington de légaliser la marijuana, ajoutant : « Il est important pour une société de ne pas avoir une situation dans laquelle une grande partie des gens ont à un moment ou un autre enfreint la loi et que seulement une petite partie est punie pour cela ». Néanmoins, « ceux qui affirment que légaliser la marijuana est la panacée et que cela va résoudre tous les problèmes sociaux, je pense qu’ils exagèrent probablement« , a encore estimé le président américain. « La marijuana utilisée à des fins médicales est autorisée dans 19 Etats américains. Mais je pense aussi que si l’on en vient à des drogues plus dures, cela nuit gravement au consommateur et que les coûts sociaux sont importants« , a ajouté Barack Obama.2014, année de la légalisation aux Etats-Unis ?

Ces déclarations présidentielles interviennent dans un contexte américain qui n’a jamais été aussi favorable à la légalisation du cannabis aux Etats-Unis. Comme le rappelle le « Los Angeles Times« , la Californie et quatre autres Etats pourraient organiser des référendums sur le sujet en novembre prochain.

En Floride, l’idée d’organiser un vote sur l’usage thérapeutique du cannabis a d’ores et déjà recueilli 1 million de signatures. Si cet usage était légalisé, la Floride serait le premier Etat du sud à emboîter le pas au Colorado.

La Floride, exemple pour tous les Etats-Unis ? Selon un sondage de l’institut Gallup réalisé il y a trois mois, une nette majorité d’Américains soutiennent en effet, pour la première fois, la légalisation de la marijuana : 58% s’y disent favorables, soit 10% de plus qu’il y a un an. Et cinq fois plus qu’en 1969 !

Même tendance en Californie. Alors que les habitants avaient rejeté en 2010 la fameuse Proposition 19, qui entendait autoriser les adultes de plus de 21 ans à posséder jusqu’à 30 grammes d’herbe et la cultiver sur une surface de 2,32 m2, ils pourraient cette fois s’y plier : 55% des Californiens y seraient favorables selon un sondage Field Poll réalisé il y a un mois.

Nous avons atteint le point de rupture à partir duquel une réforme du marché de la marijuana est devenue possible », estime Stephan Gutwilling, de la Drug Policy Alliance, qui milite en sa faveur.

« En trois ans, la légalisation du cannabis est passé d’une concept abstrait à une idée largement partagée, et devient aujourd’hui une réalité politique. »

Par Le Nouvel Observateur

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