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[Santé] Cancer du col de l’utérus, plus de 50.000 femmes bientôt dépistées en Côte d’Ivoire


Pr Innocent Adoubi, directeur-coordonnateur du programme national de lutte contre le cancer, annonce un vaste programme de dépistage du cancer du col de l’utérus, qui démarre à partir du mois d’avril dans trois régions importantes de la Côte d’Ivoire.

Ce programme vise un total de 55.000 femmes dans les régions d’Abidjan, Bouaké et Daloa. Il s’exécutera sur trois ans. Trente sites seront ouverts à cet effet. Selon le Pr Innocent Adoubi, directeur-coordonnateur du programme national de lutte contre le cancer, ce nombre pourrait évoluer suivant les besoins du terrain.

Par ailleurs, Dr Lisa Huang, directrice du Projet Succès d’Expertise France de l’agence française d’expertise technique internationale, rappelle que ce projet consacré à la prévention et à l’élimination du cancer du col de l’utérus a été signé le 21 décembre 2019, à Abidjan, entre les ministres de la Santé de Côte d’Ivoire et de France.

Un financement d’environ 15 milliards FCFA. Le projet de dépistage est financé par l’organisation internationale d’achats de médicaments, chargée de centraliser les achats de traitements médicamenteux, Unitaid à hauteur de 22 millions d’euros soient 14, 432 milliards FCFA et par l’État français, à 600.000 d’euros, soient 393,6 millions FCFA.

C’est environ 15 milliards FCFA qui seront consacrés au projet qui s’exécutera en Afrique (Côte d’Ivoire et Burkina Faso), en Asie (Philippine) et en Amérique du Sud (Guatemala).

Expertise France est le chef de fil des organismes qui conduisent ce projet. Les autres partenaires sont John Hopkins program for international education in gynecology and obstetrics (Jhpiego), une organisation internationale de santé à but non lucratif qui est déjà un partenaire traditionnel du Programme national de lutte contre le cancer. Le second est l’Union internationale contre le cancer (Ucc) qui exécutera sur le terrain le projet avec l’agence française.

Par ailleurs, outre le Programme national de lutte contre le cancer, ce projet impliquera également le Programme de lutte contre le Sida et celui consacré à la lutte contre la tuberculose.

Pr Adoubi explique que les femmes vivant avec le virus du VIH ont un taux de prévalence du cancer du col de l’utérus, quatre à cinq fois plus important que les femmes non infectées. D’où la collaboration avec les différents programmes de lutte.

Concrètement, la mise en œuvre du projet consistera en des dépistages du cancer du col de l’utérus des femmes infectées par les formes les plus oncogènes du papillomavirus (test HPV), c’est-à-dire les formes de papillomavirus qui entraînent plus fréquemment le cancer du col de l’utérus.

Un nouveau traitement sera mis en œuvre. Pour les traitements des lésions précancéreuses, la directrice du Projet Succès indique qu’il est question de promouvoir un nouveau modèle de prise en charge récemment validé par l’OMS.  Il s’agit de l’ablation thermique qui est un dispositif comportant un appareillage portable et pouvant être facilement décentralisé dans le cadre du passage à échelle. Jusque-là, seule la cryothérapie est utilisée par un appareillage plus lourd avec une chaîne de logistique.

Dr Lisa Huang espère, par ailleurs, que dans la mise en œuvre de ce projet, la question de la pérennité du financement de la santé sera adressée dans le cadre d’une prise en charge intégrée.

Pr Adoubi se félicite du choix de la Côte d’Ivoire de participer à ce vaste projet qui contribuera, espère-t-il, à réduire significativement l’incidence du cancer du col de l’utérus dans le pays, en passant de 30.000 à 20.000 cas diagnostiqués, sur la période des cinq ans à venir.

Il est à noter qu’un simple vaccin de la jeune fille nubile lui permet d’éviter le cancer du col de l’utérus. En outre, quand il est détecté précocement, le cancer du col de l’utérus peut être guéri. Dans la même perspective, la responsable du projet à Expertise France voudrait bien que le projet s’étende plus tard à d’autres régions de la Côte d’Ivoire et du monde.

Toutes les parties impliquées dans ce projet se sont retrouvées le 30 décembre 2019, dans les locaux du Programme national de lutte contre le cancer, à Treichville.

Théodore Sinzé (collaborateur extérieur)

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