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[Ressources animales] « Il n’y a pas d’agouti en Côte d’Ivoire. Nous avons des aulacodes », Jacques Anzan, promoteur de l’aulacodiculrure à Man


Man, 29-11-2021 (lepointsur.com) « Il n’y a pas d’agouti en Côte d’Ivoire. Nous avons des aulacodes ». Cette affirmation est de Jacques Anzan, promoteur de l’aulacodiculrure à Man. Dans un entretien à accorder à lepointsur.com, cet enseignant du secondaire à la retraite, par ailleurs représentant régional de la Fédération ivoirienne des petites et moyennes entreprises (FIPME), a appelé à l’élevage des aulacodes, qui est un secteur porteur d’espoir et a insisté sur la confusion que les ivoiriens se font de la présence de l’agouti dans nos forêts ivoiriennes. Suivons-le.

Quel est le genre d’élevage que vous faites ?

Nous faisons l’aulacodiculrure, qui n’est à confondre avec l’élevage de l’agouti que nous n’avons pas dans nos forêts ivoiriennes et mêmes en Afrique de l’Ouest. L’agouti se trouve plus tôt dans les forêts de l’Afrique centrale et peut être à l’est et surtout sur les autres continents. Ce que nous consommons ici en Côte d’Ivoire, n’est pas l’agouti, mais l’aulacode.

D’où est venue l’idée de s’adonner à ce type d’élevage et pour qu’elles raisons ?

Je suis enseignant, c’est pour moi une manière de protéger cette espèce qui tend à disparaitre. Si on y prend garde, nous n’aurons plus d’aulacodes dans nos forêts. En embrassant ce métier, nous voulons contribuer au traitement de plusieurs situations. Nous voulons faire obstacle au braconnage, qui est une véritable peste pour nos espèces animales ; les feux de brousse qui détruisent nos forêts et sols ; et les décès par empoisonnements (Quand on empoisonne des aliments et qu’on dépose dans les forêts espérant tuer les rongeurs, et qu’on  consomme ces animaux morts, on s’empoisonne soi-même et les autres). La production des aulacodes est la solution à tous ces problèmes évoqués. J’encourage à l’appropriation de cette culture qui nous aide à protéger notre faune et qui peut rapporter beaucoup aux promoteurs qui s’y mettent véritablement. Cela nécessite quelques moyens financiers, mais qui ne sont pas de la mer à boire.

Comment se fait l’aulacodiculrure ?

C’est un élevage beaucoup simple cependant, quelque peu complexe tout de même car, rien n’est totalement facile. L’aulacode, est un animal délicat. Il faut l’élever avec affection, et attention pour avoir des résultats. Il faut connaître l’animal, ses habitudes, son alimentation, tout ce qui lui faut pour éviter de faire échec dans le projet. Dans l’exécution, on se procure des cages bien faites, qu’on dispose sous des abris sécurisés. Il faut sécuriser l’abri des prédateurs (voleurs) et du froid. L’aulacode ne supporte pas la fraîcheur et les intempéries. Il s’alimente facilement avec les reste d’aliments, les roseaux, la banane, la patate, le manioc, le maïs etc. L’aulacode n’est pas du tout exigeant.

Que faut-il faire pour s’imprégner de toutes les méthodes d’un bon éleveur dans ce domaine aussi délicat ?

Cela nécessite une bonne formation, en aulacodiculrure. Sans formation, tout est voué à l’échec. Il n’est pas question de s’acheter une paire d’aulacodes et de croire qu’on peut mener une bonne carrière dans le domaine. Non ! Il faut nécessairement se former.

Où se forme-t-on pour l’aulacodiculture et quelles sont les conditions pour pouvoir suivre la formation ?

Je travaille en collaboration avec une entreprise appelée Aulacode Côte d’Ivoire, installée à Grand Bassam. Elle a une ferme et tout l’équipement nécessaire pour un bon apprentissage. Je déplace les formateurs de cette entreprise jusqu’à Man.  Ils assurent le suivi et apportent tout un encadrement. A force de les côtoyer, je suis devenu un formateur local. Et donc la formation individuelle est fixée à trente-cinq mille francs CFA (35 000 frs Cfa). Ce n’est pas du tout cher. D’autres cabinets de formations exigent cent mille francs CFA (100 000 frsCfa).

Comment avoir des spécimens pour débuter l’activité à proprement dite ?

On s’adresse à nous en passons la commande. La bonne base appelée le noyau composé de deux (2) mâles et quatre (4) femelles, sont à deux cent mille francs (200 000 frs. Le trio, composé de deux (2) mâles et une femelle, sont à cent mille francs (100 000 frs).

Quelles sont les avantages qui s’offrent à l’éleveur de l’aulacode ?

L’aulacodiculture démarre lentement. Mais une fois lancée, elle va très vite. On n’y gagne beaucoup d’argent à travers les commandes. Souvent les demandes sont plus que l’offre. Le noyau se reproduit après chaque six mois. Une portée, peut donner de dix à treize aulacodeaux (petits aulacodes). Vous pouvez vous retrouver avec un très grand nombre d’aulacodeaux que vous pouvez commercialiser et gagner de l’argent. C’est une activité très rentable.

Votre adresse de fin d’interview ?

J’encourage les uns et les autres à l’aulacodiculrure. Vous vous installez à un endroit pas du tout menaçant à ce genre d’élevage, avec un bon encadrement de nos services vous avez toutes les garanties de réussite économique. Nous sommes également le représentant local de la FIPME, nous encourageons à la création des petites et moyennes entreprises. Nous appelons, ceux qui sont dans l’informel, à y sortir en s’inscrivant dans le formel. Nous sommes là pour que les entrepreneurs bénéficient de ce dont ils ont droit au niveau des institutions et de l’Etat.  L’Etat a beaucoup de choses pour nous que nous ne pouvons recevoir que si nous avons des papiers. Nous devons payer les taxes et faire les documents de nos entreprises. Quand on est dans l’informel, on ne peut bénéficier de rien. Merci !

Interview réalisée par Simplice Tiagbeu, Correspondant à Man

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