Actualite, Point Sur

[Respect de l’éthique et la déontologie du journalisme en Côte d’Ivoire] Une tâche difficile pour les journalistes face aux discours des politiques ivoiriens


Yamoussoukro, 12-10-2020 (lepointsur.com) À Barthelemy Zouzoua Inabo: À Yakro pour un séminaire de renforcement des capacités des journalistes et correspondants de presse dans la perspective de la campagne électorale. Les éditeurs de presse ont élaboré une charte en dix ponts, appelée « les dix commandements des patrons de presse ». La charte rappelle en réalité, le basique du métier, ce qui est la logique pour tout journaliste ou professionnel des médias. Plus encore, en période électorale.

Par exemple, « Respecter le caractère sacré des faits et rapporter fidèlement les propos des hommes politiques pendant toute la période électorale, sans passion ni exagération ». Ou, « s’interdire de publier toute information de nature à perturber l’ordre social ou inciter à la révolte, au tribalisme, à la xénophobie… ».

« Seulement voilà : respecter les faits, rapporter fidèlement les propos des hommes politiques pendant la campagne électorale et dans le même temps, s’interdire de publier toute information de nature à perturber l’ordre social, inciter à la haine, au tribalisme, à la violence, à la xénophobie… imposent au journaliste un exercice difficilement tenable à première vue. En effet, les hommes politiques ivoiriens, donnent dans la surenchère, dans les diatribes, les attaques frontales, les injures parfois. Leurs discours et propos, incitent à la colère, à la violence. »

Deux points fondamentaux qui à y voir de près, s’excluent mais en réalité, se complètent bien. La base du travail du journaliste, c’est le respect des faits. Il ne doit publier que les informations dont l’origine, la véracité et l’exactitude sont établies (Point 2 du code de déontologie).

Le journaliste n’est pas un charlatan, encore moins un prestidigitateur. Il raconte ce qu’il a entendu, vu et vécu. Ce qu’il a confronté aux sources, ce qu’il peut prouver en toutes circonstances. Étant entendu que les commentaires sont libres. « Le journaliste doit respecter la sacralité du fait et la liberté du commentaire en séparant sans ambiguïté et par des moyens professionnels reconnus, l’un et l’autre ».

Seulement voilà : respecter les faits, rapporter fidèlement les propos des hommes politiques pendant la campagne électorale et dans le même temps, s’interdire de publier toute information de nature à perturber l’ordre social, inciter à la haine, au tribalisme, à la violence, à la xénophobie… imposent au journaliste un exercice difficilement tenable à première vue. En effet, les hommes politiques ivoiriens, donnent dans la surenchère, dans les diatribes, les attaques frontales, les injures parfois. Leurs discours et propos, incitent à la colère, à la violence. Une internaute dépitée, s’est même écriée : « Beaucoup trop de violences verbales dans les propos des politiciens. J’en ai mal au cœur…. ».

« La tâche du journaliste est davantage compliquée. Il doit alors, savoir écrire, savoir dire, savoir parler pour ne pas devenir le parfait bouc-émissaire. »

Les patrons de presse invitent leurs collaborateurs à plus de responsabilité, à plus de professionnalisme. Cela impose évidemment pour le journaliste, à respecter rigoureusement son rôle. « À ne pas le confondre avec celui d’un militant ou de sympathisant de parti politique ».

Du coup, les personnes dont les capacités doivent être renforcées, celles qui doivent être mises en salle pour une mise à jour, ce sont les hommes et les femmes politiques. Ils-elles alimentent la scène en propos discourtois, virulents et irrévérencieux, ils allument le feu puis tentent de jouer les pompiers. Le discours politique ivoirien manque de poésie, d’élégance.

La tâche du journaliste est davantage compliquée. Il doit alors, savoir écrire, savoir dire, savoir parler pour ne pas devenir le parfait bouc-émissaire.

Par Fernand Dédeh

Commentaires

commentaires