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Reportage/ Grève des syndicats : La direction de la DGMP assiégée, toute la journée du mardi


Le Directeur de Cabinet du ministère des Transports Benjamin Daufanghy Soro Bakary (Ph: S.K)

Le Directeur de Cabinet du ministère des Transports Benjamin Daufanghy Soro Bakary (Ph: S.K)

Tôt dans la matinée du mardi 11 mars 2014, des syndicats de la Direction Générale des Affaires Maritimes et Portuaires (DGAMP) ont assiégé les locaux de cette administration, obligeant le Directeur Général le lieutenant-colonel Tanoh Koffi Bertin à fuir ses bureaux. Il a trouvé refuge au 14ème étage du Postel 2000, au bureau du Directeur de Cabinet du ministère des Transports Benjamin Daufanghy Soro Bakary.

Au centre de la première journée de ce débrayage des revendications de syndicats notamment, le Renouveau des Affaires Maritimes et Portuaires (RESAAMP) conduit par leur Secrétaire général        Krizo Quouillaud, du syndicat H2O du Sergent-chef Goré Edgar et de FAMP conduit par  Goulizan  Eloge  portant sur des revendications relatives à « la condition de vie des agents ». Un préavis de grève émis, selon le Secrétaire général du RESAAMP, Krizo Quouillaud du « lundi 3 mars au lundi 10 mars 2014« . Ces « jeunes gens » que nous avons rencontré dans le couloir de du 1er étage de la tour A n’ont pas hésité à répondre à nos préoccupations dans le jardin dudit immeuble. Dans les documents qu’ils ont eu à distribuer à la presse, le mécontentement porte sur deux points à savoir, « les difficultés » et « les revendications » des grévistes que nous avons rencontré ont contraint le Directeur Général le Lieutenant-Colonel Tanoh Bertin à ne pas avoir accès à son bureau, sis au 1er étage de la Tour administrative A. Les difficultés évoquées par le Renouveau des Affaires Maritimes et Portuaires portent sur « la gestion administrative (absence de management véritable, le Code maritime, l’inexistence de textes réglementaires dans certains domaines etc.), les infrastructures (la construction du siège des Affaires Maritimes et Portuaires, la construction et réhabilitation de certains services et arrondissements maritimes etc.) et équipements ( de l’administration maritime en matériels de bureau, informatiques, internet et autres moyens de communications etc.) et la gestion financière ( une gestion opaque des recettes et la mauvaise utilisation des ressources, absence de bilan annuel, mauvaise gestion des ristournes etc.) ». Ces mêmes préoccupations ont été soutenues par les deux autres syndicats (H2O et FAMP) qui ont rejoint leurs camarades. Par ailleurs, le Secrétaire général du syndicat H2O le Sergent-chef Goré Edgar a crevé l’abcès en relevant que, « le ministre des Transports Monsieur Gaoussou Touré refuse de faire adopter à l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire par les députés, le Code Maritime » qui fera de la DGAMP, selon lui, un ministère, à part entière, qui ne soit plus rattaché à celui des Transports. « Mais, il projette la création de l’Autorité de régulation des Transports Terrestres et Maritimes« , a révélé le Secrétaire général du syndicat H2O. Il a en outre soutenu, que, « le ministère  des transports veut « les reverser » au compte du ministère de la marine « . « Cela va créer des zinzins et bahéfouès » (des éléments armées qui ont porté Robert Guéi au pouvoir en 1999 quand leurs revendications n’ont pas porté). Le nœud gordien de toutes ces revendications semble l’augmentation de la prime.

Quelques syndiqués du syndicat le Renouveau des Affaires Maritimes et Portuaires (RESAAMP)

Quelques syndiqués du syndicat le Renouveau des Affaires Maritimes et Portuaires (RESAAMP)

A en croire les grévistes, « l’annexe fiscale permet de reverser 40% de ses primes à la DGAMP. C’est dans ce pourcentage qu’une partie est allouée aux agents. Nous revendiquons que cela passe du simple au double« , a martelé le Secrétaire général Mr Krizo Quouillaud. Après maintes insistance de notre part, notre interlocuteur qui a refusé tout le temps qu’a duré nos échanges à nous donner le montant à fini par lâcher ce qui suit : »Nous revendiquons au moins 600 milles FCFA de primes par agent (environ 800)  ou rien« . En revanche, les mécontents reconnaissent avoir eu plusieurs rencontres avec le Directeur de cabinet du ministre des Transports Benjamin Daufanghy Soro Bakary, mais « rien a été décidé« . Ils tiennent à rencontrer le ministre des Transports qui, pour eux, est la seule autorité à « décanter » la situation. Malgré la situation délétère qui, aux dires de la Direction de la DGAMP a paralysé le travail du jour, les grévistes soutiennent que « ce sont des rumeurs« . Et pourtant, un fort détachement des agents issus des différents syndicats en question « maitrise » le hall du 1er étage de la Tour administrative A où est logé le bureau DG de la DGAMP ainsi que celui de certains de ses proches collaborateurs. « Nous observons 72 heures de grève. Si nous n’avons pas eu gain de cause et que nous épuisons les trois jours, ce sera une grève illimitée. » Avant de demander au ministre des Transports, Gaoussou Touré de « tout mettre en œuvre » afin de les recevoir.

 

Le ministère veille au grain et multiplie les négociations….

Entre midi et deux, ce mardi, bien que le Directeur de cabinet soit hors du bureau pour des raisons de boulot, les mécontents ont été reçus par les proches collaborateurs de Benjamin Daufanghy Soro Bakary. Lui-même les ayant reçus quelques jours plutôt, selon lui, à maintes reprises pour les écouter et à échanger avec eux sur « leurs propositions ». « Les différents points de leurs revendications ont été pris et en compte et nous pensons que les choses vont rentrer dans l’ordre« , a rassuré le Directeur de cabinet. Ce, en présence de ses proches collaborateurs en charge du dossier dont le Conseiller Technique Pascal Teya, le Directeur des Ressources Humaines du ministère des Transports Dahié Digbeu, du Sous-directeur de la Formation et des Etudes Moussa Koné et du DG de la DGAMP. A la question de savoir, et si les négociations n’aboutissaient pas et que la grève persistait ? Il a d’abord affirmé que ce n’est pas leur « souhait« , mais que des « moyens légaux existent afin de ramener le calme« . C’est sur ces mots que nous avons quitté le cabinet du ministère des Transports sis au 14 étage du Postel 2000 aux environs de 16 heures.

A quelques kilomètres de là du côté de la Tour administrative A, les mécontents étaient en place et affichaient des visages graves.

Sériba Koné

kone.seriba67@gmail.com

 

 

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