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Renaissance du Zoo d’Abidjan : D’énormes avancées pour un cadre viable


Le personnel du Zoo avec des agents des Eaux et forêts ont posé avec le ministre Babaud Daret.

Le personnel du Zoo avec des agents des Eaux et forêts ont posé avec le ministre Babaud Daret.

lepointsur.com (Abidjan, le 10-7-2015) Les efforts visant à la réhabilitation du zoo d’Abidjan portent petit à petit leurs fruits. En effet, vu l’état déplorable dans lequel se trouvait cet espace écologique après la crise post-électorale de 2011, le gouvernement Ivoirien, en collaboration avec l’Ambassade de la  Suisse s’est engagé à rendre viable le zoo d’Abidjan.Selon le ministre ivoirien des Eaux et Forêts, Badaud Darret, le zoo avait atteint un niveau de dégradation très avancé.

«Le gouvernement s’est investi dans un vaste programme pour la réhabilitation du zoo et a fait un premier financement de 600 millions de francs CFA pour la rénovation du zoo d’Abidjan », a-t-il précisé. Ces améliorations réalisées sont aussi une des missions que s’est donnée l’Association Calao (association à but non lucratif) Luxembourg. Depuis 2011, Sophie Decelle, Présidente de cette association, prend part à la réhabilitation du Zoo d’Abidjan, sous différentes formes.

Par exemple en introduisant un expert zoologiste Richard Champion et en envoyant 5731 Euros récoltés de part le monde afin de sauver les animaux de la faim juste après la crise (environ 26% de décès des espèces pour la plupart des carnivores). Cette Association sans but lucratif a financé avec d’autres Institutions et zoos, diverses restructurations d’enclos, a aidé au développement d’un programme éducatif destiné aux soigneurs et aux populations locales, et a offert du matériel informatique pour les besoins du personnel et du centre éducatif.

On enregistre aussi la réhabilitation des infrastructures existantes effectuées en 2013, le repeuplement du zoo en 2014 et l’extension du zoo avec de nouveaux projets. En mai 2013, la Suisse a apporté son expertise à la Côte d’Ivoire en mettant à disposition officielle Richard Champion. L’ambassadeur de la Suisse S.E.M. David Vogelsanger, a également mobilisé le soutien additionnel des autres ambassades afin de sauvegarder l’environnement naturel de la Côte d’Ivoire.

La mission de tous : un zoo de standard international

Les activités des bénévoles et des associations caritatives impactent également l’émergence du zoo. Une dizaine de bénévoles basée Abidjan aident de façon proactive au développement du zoo. Cette équipe s’occupe du site web et du bien-être des animaux, aménage et répare les enclos, développe un programme d’éducation incluant un livret pédagogique destiné au public, aide les soigneurs, améliore la qualité des visites.

Un autre groupe de bénévoles venant des Etats-Unis est dirigé par le Docteur Matthew Shirley. Il indique qu’il n’est pas bénévole comme ceux qui habitent Abidjan. Cet expert en conservation, est le chef du projet crocodiles du zoo. C’est pour l’instant, le seul projet qui a un lien avec la conservation. L’objectif visé est de faire l’élevage des crocodiles (dont le Faux-Gavial, Mecistops cataphractus), endémiques à l’Afrique de l’Ouest. Le zoo peut ainsi faciliter la conservation des espèces en Côte d’Ivoire et dans les régions de l’Afrique de l’ouest.

Pour lui, le zoo s’insérant dans une phase de réhabilitation, son équipe de bénévoles s’évertue comme tous à ce que le zoo d’Abidjan devienne un zoo de standard international. « Les autres zoo internationaux, par exemple, en Europe et aux Etats-Unis font maintenant de grands efforts pour faire la conservation en milieu naturel » a-t-il indiqué. Le bénévole Matthew Shirley dirige ce projet dans sa globalité, entre autres assure la formation des agents bénévoles, participe à des conférences pour financer la réhabilitation. A en croire les bénévoles résidant à Abidjan et ceux venus des Etats-Unis d’Amérique, toutes les interventions sont en symbiose et sous l’autorité de l’administration du zoo d’Abidjan dirigée par le Docteur Samouka Kané.

Tous ces efforts de coopération et gouvernementaux contribuent à donner une nette amélioration du Zoo d’Abidjan.Selon les statistiques de l’Association Calao, on a enregistré 120.000 visiteurs le premier semestre de 2014 contre 40.000 visiteurs en 2013, et 12.000 visiteurs en 2012.

Il faut investir pour le bien-être des populations et animaux

Afin de permettre au Zoo d’Abidjan d’atteindre les standards internationaux, les besoins sont multiples : le réaménagement de nouveaux enclos et d’infrastructures vieillissantes, l’érection d’une clôture de béton tout autour du zoo et la fourniture de la nourriture en qualité et en quantité. Il est primordial que la population et les touristes puissent continuer de visiter le zoo.

Bien situé, le Zoo d’Abidjan n’exploite que douze hectares du site des vingt hectares attribués (les 8 hectares restant sont occupés par les bidonvilles et la gare de taxis). Dernièrement, l’éboulement du mur du zoo a causé un désastre dû aux pluies diluviennes.La réfection de la clôture s’impose alors comme une priorité pour le bien-être des animaux, la protection des populations en général, et des riverains en particulier. La Responsable de l’Association Calao, Sophie Decelle fait un plaidoyer auprès des autorités ivoiriennes pour la prise en charge du seul éléphant du zoo d’Abidjan.

Can, le seul éléphant du Zoo national d'Abidjan reste de loin la seule attraction pour les visiteurs de cet endroit. (Ph: Dr)

Can, le seul éléphant du Zoo national d’Abidjan reste de loin la seule attraction pour les visiteurs de cet endroit. (Ph: Dr)

« L’unique éléphant du zoo d’Abidjan a besoin d’aide pour son transfert dans son nouvel enclos, et d’un kit pour le nettoyer et frotter ses ongles. Si l’équipe nationale de football de Côte d’Ivoire décide d’être aux bons soins de CAN, et finance ses charges pour améliorer sa condition, ce serait une bonne chose.» CAN est le symbole de la victoire des éléphants à la Coupe d’Afrique des Nations. L’éléphante du zoo d’Abidjan est née le jour de la victoire l’équipe nationale ivoirienne de football à la Coupe d’Afrique des Nations en 1992 au Sénégal baptisé CAN. Cette éléphante reste une des principales attractions du zoo d’Abidjan.

Une contribution de Patrice Kouakou

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