REMANIEMENT – ON AVAIT POURTANT DÉNONCÉ ÇA
Après plusieurs jours de suspense dû à la formation du nouveau gouvernement, la fumée blanche est sortie dans l’après-midi de mardi 12 janvier 2015. Le bouleversement, tant attendu n’a pas eu lieu. A quelques différences près, Alassane Ouattara n’a fait que déplacer certains pions de l’ancienne équipe. Alors même que les observateurs attendaient du sang neuf, il a servi du « riz couché » depuis le palais présidentiel en direct de la RTI, au grand dam de ces nombreux ivoiriens qui souhaitaient un véritable remaniement ministériel. La montagne n’a finalement accouché que d’une souris.
De l’impuissance du Président de la République
Ce gouvernement est la manifestation de l’impuissance du Président de la République Alassane Ouattara, quant à prendre des décisions fortes dans le sens de l’intérêt général. Au regard de la formation du nouveau gouvernement de mardi, l’on peut avancer sans risque de se tromper que les contraintes à court et moyen terme l’obligent à contenter ses alliés et conforter ses mauvais ministres dans ce gouvernement considéré comme celui de récompense. De fait, le tenant de l’exécutif ivoirien semble être pris dans un tourbillon qui l’empêche d’être le maître du jeu. Evidemment, cela se traduit par le manque de courage politique dans la prise de décisions. Pour autant, a-t-il servi aux Ivoiriens un gouvernement indigeste.
Du réchauffé, rien que du réchauffé
Ils sont 42 ministres, dont 3 ministres d’Etat et 9 femmes qui vont conduire l’équipe gouvernementale rendue publique ce mardi 12 janvier 2015. Outre Cissé Bacongo, l’ensemble des anciens ministres peuvent se frotter les mains. En effet, si les ex-ministres de la Fonction publique et de la Réforme administrative, des affaires étrangères, des Eaux et forêts, des relations avec les Institutions de la République et le garde des sceaux, ministre des droits de l’homme ont fait leurs adieux au gouvernement, ce n’est pas le cas des 29 autres de l’ancienne équipe. Car si certains, ont changé de portefeuille, par le biais d’un jeu de chaises, d’autres par contre ont conservé leurs ministères respectifs. Donnant du coup, l’impression d’une symphonie inachevée de la part du Président de la République. Au demeurant, le rajeunissement tant annoncé et attendu n’a pas eu lieu. Les ministres Sidi Tiémoko Touré, Abdrahramne Cissé… qui incarnent le rajeunissement annoncé figuraient déjà dans le précédent gouvernement. Où est donc passé le rajeunissement annoncé à grand tapage médiatique ?
De quel combat et mission parle-t-on ?
Pour justifier la formation de cet ancien-nouveau gouvernement, le premier ministre Daniel Kablan a évoqué la volonté manifeste de chef de l’Etat de mettre en place une équipe composée d’hommes et de femmes de combat et de mission. A l’analyse, l’on comprend aisément que Alassane Ouattara tient aux élections législatives, au parti unifié et au référendum comme à la prunelle de ses yeux. Fort de ce désir ardent de réussir ce pari, il a dribblé tout le monde pour nous servir une bouillabaisse.
En tout cas, ce nouveau gouvernement du 12 janvier 2015 continuera de faire couler encore beaucoup d’encre et de salive, mais que dans les salons, parce qu’en fin de compte tous les ivoiriens le regardent en attenant la fin du film.
Edwin ANOMA
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