[[Région du Guémon/Kouibly] Gros plan sur la création de ce Département administratif et les us et coutumes du peuple Wobê
Totrodrou, le 10-04-2023 (lepointsur.com) Après 2021, le Département de Kouibly a de nouveau été à l’honneur le lundi 3 avril 2023, en recevant à Totrodrou, la 7e conférence trimestrielle des membres du corps préfectoral de la région du Guémon.
Initiée et présidée par le Préfet de Région du Guémon Ibrahima Cissé, cette conférence vise à favoriser le partage d’expériences entre autorités administratives d’une part et, d’autre part, permettre une meilleure coordination de leurs actions sur le terrain au bénéfice des populations, ces rencontres constituent également une occasion de communion avec les administrés et facilité par conséquent la gestion de proximité. Rencontre pendant laquelle M. Ankoun Kouadjo, Préfet du Département de Kouibly a fait l’historique de sa zone de compétence administrative non sans faire lumière, aussi, sur les us et coutumes du peuple Wobê.
Histoire de la création du Département de Kouibly
Créé par décret n⁰ 2005-251 du 07 juillet 2005, le Département de Kouibly est situé dans l’ouest montagneux de la Côte d’Ivoire, plus précisément dans la Région du Guémon dont le chef-lieu est Duékoué (District Autonome des Montagnes). Il compte 4 Sous-préfectures et couvre une superficie de 1179 km² avec une population cosmopolite de 144 723 habitants selon le recensement général de la population du 2021. Il est limité au nord par le Département de Facobly ; au sud par le Département de Bangolo ; à l’est par le fleuve sassandra (limite naturelle avec le Département de Vavoua) et l’ouest par le Département de Man.
Histoire de l’administration du Département de Kouibly
C’est en 1908 que les Français, sous l’ordre du Gouverneur Angoulvant ont manifesté leur volonté de nouer des relations pacifiques avec les populations Wê en signant avec Séréhoué Gnao, un traité de paix à Sohouklô. En 1910, Kouibly est rattaché au cercle du Haut Cavally ayant pour chef-lieu, Logoualé et pour sous-postes Sémien, Man et Kouibly.
Mais ce n’est qu’en 1912 que le lieutenant Laurent s’installe officiellement sur les terres de Miambly qui prend alors l’appellation de « Kouibly » qui signifie littéralement « Chez le Blanc ». De 1914 à 1920, le poste de Kouibly s’est rattaché à Touba. En 1920, il est rattaché à Logoualé avant d’être fermé après la première guerre mondiale plus précisément, en 1922 en raison du manque de personnels militaire et administratif consécutivement à une épidémie de fièvre jaune.
En 1934, les 6 grands groupes tribaux (Soho-Bloho; Kirou; Tébao; Kouao; Tao et Gbéan) sont regroupés au sein d’une seule entité pour former le canton Tao avec pour chef-lieu, Taobly. Le premier chef canton, Boué Jean, originaire de Taobly, s’installe à Kouibly pour exercer ses attributions. Il devient l’unique chef canton du territoire couvert par le poste de Kouibly et dont le ressort territorial s’étend à l’ensemble du Département actuel. A son décès, il est remplacé par son fils Boué Sory, actuellement en poste.
Après l’indépendance de la Côte d’Ivoire, le décret n⁰ 61-16 du 13 janvier 1961 érige Kouibly en chef-lieu de Sous-préfecture. 44 ans après, Kouibly change encore de statut administratif et devient un Département en 2005. Son ressort territorial englobait alors l’actuel Département de Facobly, créé lui, par décret n⁰ 2012-611 du 04 juillet 2012. Aujourd’hui, le Département de Kouibly couvre 54 villages répartis dans 4 Sous-préfectures (Kouibly, Nidrou, Totrodrou et Ouyably-Gnondrou).
Dans le cadre de la politique de décentralisation, la loi n⁰85-1085 du 17 octobre 1985 portant création de 98 nouvelles communes a favorisé la création de la commune de Kouibly, la seule pour l’heure dans le Département. Son ressort territorial couvre 12 villages.
Lumière sur les us et coutumes des populations de kouibly
Le peuple Wobê, appellation malinké des Wê, est majoritairement animiste. Le rite des « Blahon » communément appelé « panthères » est très pratiqué. Il ya également les masques appelés « Gla » mais surtout les griots appelés « Koui » qui constitue le pseudonyme du sacré.
Malgré l’existence de cette culture ancestrale, les religions révélées (l’Islam et le Christianisme) y ont fait leur apparition.
Il est très heureux de savoir que tous les adeptes de ces différentes religions vivent en parfaite symbiose, à la grande satisfaction des autorités.
Les fondements de l’économie de Kouibly
Au plan économique, les ressources du Département reposent essentiellement sur l’agriculture, le binôme café-cacao. Elle est majoritairement aux mains des autochtones et allogènes. On note cependant en appoint un essort de l’élevage et de la pêche. L’exploration du secteur minier apparaît comme une perspective fortement attendue par les populations. Mais l’exploitation subséquente devra se faire dans un cadre légal pour éviter le phénomène d’orpaillage clandestin aux conséquences néfastes. Le commerce y est très peu développé.
La couverture sanitaire et éducative de Kouibly
L’aire sanitaire du District de Kouibly englobe le Département voisin de Facobly. Au niveau du Département de Kouibly, il comprend un hôpital général, 3 centres de santé urbains et 13 centres de santé ruraux et dispensaires.
Au niveau éducatif, une inspection de l’enseignement primaire et préscolaire est ouverte depuis le 10 octobre 1995. Le Département compte 84 écoles primaires publiques, 8 écoles primaires privées et 7 écoles maternelles.
Sur le plan secondaire, le Département compte 3 établissements publics et 13 collèges privés dont 7 dans le chef-lieu de Département et 6 dans les Sous-préfectures et villages.
Les autres services publics à Kouibly
En plus de la santé et de l’éducation, plusieurs services publics sont ouverts à Kouibly. Ce sont la direction départementale de l’agriculture et du développement rural ; la direction départementale de la promotion de la jeunesse, de l’insertion professionnelle et du service civique ; la direction départementale de la construction, du logement et de l’urbanisme ; la direction départementale des ressources animales et halieutiques ; la direction départementale de la santé, de l’hygiène publique et de la couverture maladie-universelle; la direction départementale des sports ; le cantonnement des eaux et forêts ; la brigade de gendarmerie ; la trésorerie principale comprenant la banque du Trésor et le poste avancé de l’antenne de l’institut national de l’hygiène public.
Les difficultés de Kouibly
Les contraintes de développement durable du Département de Kouibly se résument surtout en son enclavement dû à la dégradation très avancé de son réseau routier. En saison de pluie, sur toutes les routes faites de terres, il est difficile de circuler.
Toute chose qui favorise des braquages constants et ne facilite pas l’écoulement des produits. Situation sécuritaire décriée par les populations cosmopolites qui peuplent cette localité devant le corps préfectoral à l’occasion de sa 7e conférence trimestrielle à Totrodrou.
En somme, que retenir de Kouibly ?
Au total, il convient de retenir que, récemment créé, le Département de Kouibly regorge d’énormes potentialités économiques qui peinent à être exploitées ou écoulées du fait de son réseau routier, source d’insécurité grandissante.
C’est pourquoi, le bitumage de l’axe Kouibly-Man et la construction du pont sur le fleuve sassandra feraient du Département de Kouibly, un grand carrefour incontournable de la Région du Guémon et du District Autonome des Montagnes.
Un rêve dont la réalisation verra un jour, le jour, nul doute… à coup sûr, inch’Allah, grâce à la synergie d’actions positives de ses filles et fils et, grâce au grand espoir que placent constamment le peuple Wobê et autres allogènes en S.E.M, Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire et grand bâtisseur de la Côte d’Ivoire moderne, après feu Félix Houphouët-Boigny.
Laine Gonkanou, Correspondant Régional,envoyé spécial à Kouibly
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