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[Région du Cavally] Histoire et fonctionnement des Associations villageoises d’épargne et de crédits 


Guiglo, le 22-12-2021(lepointsur.comLa Région du Cavally a connu les affres de la crise post-électorale de 2010 en Côte d’Ivoire. Pour ressouder le tissu social et quitter la posture de nécessiteux, sous l’impulsion de madame Gnan née Guéi Madeleine, les femmes de diverses horizons, ethnies et congrégations religieuses ont accepté volontiers de s’associer pour faire des épargnes, au prorata de leurs moyens. Une idée au départ moquée par les langues des mégères mais qui, avec le temps, la foi aidant, a pris forme et fait beaucoup d’heureux.
Alors, afin de s’imprégner de l’histoire et le fonctionnement de cette structure,  dont le siège social est à l’église UEESOCI, au quartier ancien Guiglo, notre équipe de reportage a rencontré Monsieur Dan Gueu Valentin, l’un des présidents de groupe . Entretien !
Comment est venu l’idée de la création de l’AVEC ?
L’association villageoise de crédits et d’épargnes a été fondée dans les années 2017 par madame Gnan née Guéi Madeleine. Elle permet de renforcer le tissu social à travers la solidarité et la fraternité. C’est cette modeste organisation que nous avons eu l’insigne honneur de diriger. Ainsi après un an d’exercice, nous ne ménageons aucun effort pour apporter des innovations. En témoignent donc la cérémonie du jour qui a vu le port d’uniforme, un repas commun et des témoignages des membres suivis de dons à l’église UEESOCI de l’ancien Guiglo.
Comment l’AVEC fonctionne-t-elle dans la faisabilité ?
C’est un groupe de 30 personnes qui se réunit une fois par semaine pour rassembler les parts d’actions fixées au minimum à 200fcfa par personne. Au terme d’une année de cotisations soit 52 rencontres, le groupe procède au partage. Mais entre temps, entre la première et la dernière réunion, tout membre peut contracter un prêt équivalant à 3 fois la valeur de sa cotisation. Ce qui peut lui permettre d’agrandir son business.
Depuis sa création, y-a-t-il eu des témoignages de vos membres ?
Oui. Tour à l’heure nous avons assisté à des témoignages oculaires des femmes. L’AVEC a permis à nombre de nos femmes et hommes de réaliser leurs rêves : achats de terrains, construction de maisons, agrandissement de commerces, achat de congélateurs…
Le plus important ici, c’est que l’AVEC est un cadre d’écoute-active, d’échanges et de rapprochement des membres en vue de réduire les différences. Aussi, elle permet d’améliorer le quotidien des membres en majorité femmes tout en leur évitant la posture de vulnérabilité.
Quel est votre bilan financier au terme d’un an de travail ?
30 femmes, de diverses religions et couches socio-professionnelles ont pu mobiliser 10 millions de nos francs et c’est pour cela que nous sommes ici pour les féliciter et encourager les autres à croire en notre projet d’AVEC. L’AVEC est certes née dans l’église UEESOCI mais elle ne tient pas compte de la religion. Nous sommes avec des musulmans, catholiques et des bouddhistes pour ne citer que ceux-là.
Vos projets à court, moyen et long terme.
Nous envisageons ouvrir des espaces commerciaux d’utilité publique comme les services de location de bâches, sonorisation, tricycles pour mieux couvrir les cérémonies dans la région du Cavally.
Votre mot de fin.
Nous disons un grand merci à tous ceux qui ont accepté volontiers de nous accompagner depuis le début jusqu’à ce jour. Nous sommes très heureux de recevoir les visites des directeurs régionaux de la famille, de la femme et de l’enfant et de la solidarité et de la lutte contre la pauvreté. Nous espérons que leurs visites nous ouvrira beaucoup les portes des partenaires nationaux et internationaux pour booster notre modeste trouvaille dans cette zone qui a souffert des différentes crises en Côte d’Ivoire.
Propos recueillis et retranscrits par Laine Gonkanou, Correspondant Régional

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