Les réfugiés ivoiriens en Guinée à l’heure du retour au pays
De Guinée, des réfugiés ivoiriens rentrent dans leur pays d’origine. Après les différentes crises ivoiriennes des années 2000, ils étaient nombreux à avoir traversé la frontière guinéenne et émigré principalement en région forestière dans le sud-est de la Guinée. L’heure est donc désormais au retour. 35 d’entre eux ont atterri à l’aéroport d’Abidjan mardi 28 juin dans la soirée. Mais il reste encore de nombreux réfugiés ivoiriens en Guinée.
Dans la nuit de mardi à mercredi, un groupe de 35 Ivoiriens embarque à l’aéroport de Conakry, direction Abidjan où ils sont accueillis par les autorités ivoiriennes. La grande majorité d’entre eux s’était réfugiée en Guinée forestière en 2002, au moment de la crise politique en Côte d’Ivoire.
« Ce n’est pas la première vague de retour, explique Mahamadou Touré, représentant du Haut-Commissariat aux réfugiés. En 2013, environ 500 Ivoiriens ont été rapatriés, mais la maladie à virus Ebola avait stoppé le processus. » Depuis, un corridor humanitaire par voie terrestre est à l’étude, mais la fermeture des frontières entre les deux pays ne facilite pas le rapatriement.
Et tous les réfugiés ivoiriens ne rentrent pas dans leur pays. Certains, sélectionnés, s’installent en Amérique du Nord et en Australie. « Depuis janvier 2016, ils sont environ 150 à être partis au Canada », indique le docteur Kaba, de l’Organisation internationale pour les migrations.
A ce jour, il resterait environ 4 000 Ivoiriens sur le sol guinéen, selon le HCR. La majeure partie d’entre eux se trouve au camp de Kouankan, dans le sud du pays.
L’appel du gouvernement ivoirien
A l’occasion du retour de ces 35 réfugiés mardi soir, la ministre ivoirienne de la Solidarité, Mariatou Koné, a répété l’appel de son gouvernement, qui invite tous ses ressortissants à revenir au pays maintenant que la situation politique est stable.
Face aux inquiétudes d’opposants en exil, Mariatou Koné a promis qu’il n’y aurait ni représailles ni arrestations. « Les conditions sont rassemblées pour le retour. Aujourd’hui il y a la sécurité, il y a la paix. Personne ne sera arrêté, je veux tranquilliser tout le monde. D’ailleurs, la bonne nouvelle c’est que même les militaires qui avaient été considérés comme des déserteurs peuvent rentrer au pays. Nul ne souhaite vivre en exil. »
La ministre de la Solidarité se veut rassurante, et insiste sur le dialogue et la réconciliation. « Malheureusement ce sont des frères et sœurs qui, pour X raisons, sont partis du pays. Aujourd’hui ils rentrent chez eux, les enfants vont grandir dans leur pays, vont aller à l’école dans leur pays. La réconciliation c’est ça aussi : faire venir tout le monde, pardonner et puis se parler, discuter, dialoguer et voir ensemble ce qu’on peut faire pour que le pays ailler de l’avant. »