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[Réforme de la CEI] Le GPATE souhaite une réforme profonde et inclusive


Le Groupe de Plaidoyer et d’Actions pour une Transparence Electorale (GPATE), souhaite, à travers un communiqué dont nous avons reçu copie, une réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) profonde et inclusive.

Se basant sur le discours de nouvel an à la nation du président Alassane Ouattara du 31 décembre 2018, ainsi qu’un communiqué du premier ministre, rendu publique le 9 janvier 2019, le GPATE, dit avoir également noté avec surprise que contrairement au message du président de la république, l’invitation lancée par le premier ministre ignore les organisations de la société civile engagées dans la défense des droits humains et de la démocratie. En effet, Dans son discours du nouvel an à la Nation du 31 décembre 2018, le Président de la République a réitéré sa volonté de reformer la commission électorale indépendante conformément à la décision de la cour africaine des droits de l’homme et des peuples.

« J’ai instruit le premier ministre à l’effet d’inviter dès le mois de janvier 2019, les responsables des Partis politiques à se joindre au Gouvernement en vue du réexamen de la composition de la Commission Electorale Indépendante, comme je l’avais annoncé le 6 août 2018, dans mon message à la Nation. J’exhorte tous les acteurs, y compris la Société civile, à participer activement à ces rencontres» avait affirmé, le président ivoirien.

Aussi, recevant les vœux de nouvel des corps constitués le 07 janvier 2019, le président de la république a-t-il tenu à repréciser sa pensée, en arguant qu’il s’agit d’une recomposition dans le cadre du consensus politique obtenu en 2014 et non d’une réforme comme réclamée par la société civile et la classe politique.

Suite à cette déclaration, le premier ministre, dans un communiqué rendu publique le 9 janvier 2019, a invité les partis politiques à participer le 21 janvier 2019, à des discussions relatives à la réforme de la CEI.

«Le GPATE voudrait donc dénoncer avec fermeté cette grave omission. Car il ne saurait valablement comprendre que la société civile qui est aujourd’hui la seule alternative neutre, indépendante et crédible dans le cadre de ce processus, soit délibérément exclue des discussions alors même qu’elle appelle depuis très longtemps à des discussions inclusives et sincères sur la question», mentionne ledit communiqué.

Par ailleurs, les principes développés par l’arrêt de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples qui doivent guidés la mise en place de la nouvelle CEI sont entre autres, l’Indépendance, la neutralité, l’impartialité et la crédibilité. La mise en œuvre de tels principes, va au-delà d’une simple recomposition pour toucher d’autres points importants tels que le statut institutionnel, le mandat, le fonctionnement et le financement de l’organe électoral ivoirien.

«Il convient aussi de rappeler que le consensus politique dont parle le Chef de l’Etat est rompu depuis longtemps. En témoigne les nombreux appels à la réforme de la CEI, lancés par les partis d’opposition dont les plus significatifs sont le PDCI-RDA, ex-allié du pouvoir et le FPI ancien parti au pouvoir. Au demeurant, si accord il y avait, il ne saurait prévaloir sur l’arrêt de la Cour qui est une décision judiciaire qui s’impose à l’Etat de Côte d’Ivoire», précise par ailleurs le communiqué signé du nom du président de la GPATE, Abraham Dénis Yaurobat.

Aussi, le GPATE appelle instamment le Premier Ministre et l’ensemble des autorités impliquées dans ce processus à s’élever au-dessus des intérêts partisans en appelant toutes les parties prenantes de la société civile ivoirienne à des concertations sincères et inclusives en vue de donner naissance à une commission électorale véritablement indépendante, impartiale et crédible. La paix sociale que nous appelons de tous de nos vœux, est à ce prix.

Le Groupe de Plaidoyer et d’Actions pour une Transparence Electorale, est un réseau d’Organisations de la Société Civile Ivoirienne. Le GPATE est constitué des organisations APDH, MIDH, AMNESTY INTERNATIONAL, ADJL-CI, ASSELCI, CIVIS-CI, RIDDEF. Il est engagé dans un plaidoyer en vue d’une réforme de l’organe électoral ivoirien, conformément à l’arrêt du 18 novembre 2016 de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples(CADHP), et d’un suivi-évaluation du processus électoral en Côte d’Ivoire.

Georges Kouamé

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