Réforme Constitutionnelle/ ‘’Pourquoi voter ‘’NON’’ est un manque de maturité politique et de respect républicain’’ #civ (Contribution)
Abidjan, 1er -07-16 (lepointsur.com)- Une constitution est ce qui renseigne pour l’essentiel sur l’intelligence sociale et les aspirations de civilisation d’un peuple. Elle est la forme matérielle de son âme. Et c’est en cela qu’elle est sacrée et hiérarchiquement supérieure en terme de règle de vie en société. Tout débat dont elle est l’objet est donc d’une grande sensibilité. Et, proposer ou contre-proposer une constitution au peuple est, à la limite, prétentieux puisqu’il y a là l’insinuation légitime à l’incarner suffisamment et à connaître est réelle aspiration. Et c’est en cela que la règle de droit a du sens lorsque le peuple s’autorise solennellement à donner l’initiative d’une pareille entreprise soit au Président de la République (et non au Chef de l’Etat) et aux Députés qui sont des élus de la nation (Démocratie représentative). Aussi lorsque s’ouvre le débat public sur la réforme constitutionnelle, les rôles et les capacités d’action ainsi que les performances sont bien perçues. Ainsi, revient-il à la Collectivité des Citoyens de faire savoir ses aspirations actuelles et agir avec les moyens dont elle dispose pour espérer qu’elles soient prises en compte. A défaut, elle aura toujours le pouvoir de sanctionner lors de l’ultime consultation populaire. A la classe politique, il reviendra de traduire l’initiative citoyenne en action politique en tenant surtout compte de l’intérêt général au lieu des petits calculs politiciens entre amis dont le vice est celui de délégitimer une Constitution dont l’espérance de vie est fonction des aléas de l’alternance du pouvoir d’Etat. Or pour l’Opposition politique ivoirienne, son aptitude à influencer efficacement l’action politique repose sur deux réalité que son d’une part sa présence dans l’appareil d’Etat et son influence dans l’espace citoyen. Ici, nous avons une opposition absente de l’appareil d’Etat, ni au gouvernement (pour l’élaboration du projet), ni à l’Assemblée National pour discuter de l’adoption du texte. Alors comment peut-elle s’opposer efficacement si elle n’intervient même pas dans ce qui sera présenté définitivement au peuple en référendum? L’on me dira que cette dernière étape sera celle où celle-ci s’illustrera le mieux. Alors, objectons-nous à deux niveaux. Premièrement pour qu’elle soit crédible aux yeux du peuple, il faut qu’elle justifie lui être solidaire dans son quotidien. Alors que pour ce qui est des peines et souffrances économiques et sociales dues à la cherté de la vie, à l’insécurité, au déclin du système de santé … ce sont les citoyens seuls qui sont indirectement entrés en dialogue avec le pouvoir politique afin d’obtenir d’abord de l’écoute et ensuite une satisfaction relative. Deuxièmement, la politique est exclusivement un rapport de force qui en démocratie est apprécié, avec crédit, par les résultats aux élections et la capacité de mobilisation sur le terrain, l’adhésion du peuple étant fluctuant et spéculatif. Alors en toute objectivité, sans rentrer dans les querelles internes, l’opposition ivoirienne, par ses groupements de partis politiques et par le prisme de ses leaders actuels, ne réunit aucune des conditions pour influencer significativement le débat public relatif la réforme constitutionnelle. En plus à la voir et à l’entendre, si déjà nous arrivons à la voir et à l’entendre, elle nous inspire que le symbole institutionnel de l’équilibre démocratique conjugué par digne résignation à tenir rigoureusement le rôle qu’on lui exige et ce, malgré tout. Partant, sous peine d’enregistrer les mêmes résultats, les ivoiriens risquent de tenir le même discours et adopter les mêmes comportements électoraux que ceux de 2015. Sauf si ….
Par ailleurs, et pour finir. Pourquoi se hâte-elle à appeler à voter “NON” contre un texte non publié? Même si l’on est dans le secret des dieux, il est politiquement maladroit de demander au peuple de Côte d’Ivoire dont l’on prétend respecter l’intelligence de se prononcer sur un texte officiellement inconnu de tous. Qu’une telle attitude prospère dans le camp présidentiel cela est une gageure raisonnablement tolérée. Mais que l’Opposition Politique tombe dans de tel travers cela est preuve de manque de maturité politique et de respect républicain. L’effet d’annonce connait un retour plus négatif que positif, et pourtant….
Bref! Comme dirait l’autre, nous avons un pouvoir politique tenu par des gens fatigués auxquels s’opposent des gens fatigués qu’il convient de mettre à la retraite. Et c’est en cela que le jugement référendaire et populaire nous situera réellement sur l’idéal politique et sociétal du peuple ivoirien. Après quoi, espérons-nous que les bouches se taisent, les esprits s’illuminent et que les bras s’activent.
Landry Kuyo•vendredi 1 juillet 2016
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