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Putsch manqué au Burkina Faso: les questions de procédure au cœur du procès


Le procès du putsch manqué de septembre 2015 au Burkina Faso, suspendu il y a trois semaines, a finalement repris ce mercredi 21 mars à Ouagadougou. Le 16 septembre 2015, des soldats du Régiment de sécurité présidentielle avaient tenté en vain de renverser le gouvernement de transition mis en place après la chute du président Blaise Compaoré, faisant 14 morts et 270 blessés. En tout, 84 accusés sont jugés dans cette affaire, dont les 2 principaux acteurs : les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé qui étaient présents à la reprise des audiences.

Il est arrivé dans un convoi militaire, sirène hurlante avec les 20 autres accusés détenus comme lui à la MACA, la Maison d’arrêt et de correction des armées. Gilbert Diendéré, en treillis militaire, adresse un salut au public puis il s’assoit sur le banc des accusés, au premier rang. Il est souriant : « Je suis confiant, très confiant », murmure-t-il à la presse.

Arrive ensuite Djibrill Bassolé, en costume bleu. L’ancien ministre des Affaires étrangères qui est lui en résidence surveillée s’installe à la droite du général. Il se déclare serein. « J’aborde ce procès dans de bonnes conditions », dit-il.

Procédure

Le public a été minutieusement fouillé à l’entrée. Il y a là des partisans de l’ancien régime mais aussi des victimes et leurs proches qui tiennent à assister au procès. Cette journée n’a donné lieu à aucun incident à proprement parler. Les avocats de la défense ont concentré leurs attaques sur le président du tribunal, mettant en cause la régularité du décret qui l’a nommé, lui demandant de se récuser.

Les avocats de défense dénoncent notamment le fait que le ministre de la Justice qui est partie civile au procès ait pu nommer les magistrats. « Cela pose le problème de l’impartialité des juges », lancent-ils. Mais pour les avocats des parties civiles, ce sont « de faux débats ».

Le magistrat a été désigné président d’une juridiction qui a été expressément supprimée par la loi. Le préalable s’impose! On fait comment? Ils veulent donner l’impression qu’on ne veut pas être jugés. Non! Mais on fait comment pour que ça se passe très bien?

Au procès des 84 accusés du coup d’Etat manqué au Burkina Faso

 Par RFI

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