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Projets d’amendement des lois sur les médias : l’adoption en plénière suspendue #BrunoKonéNabagné


Koné Bruno Nabagné, Ministre de la Communication et Porte-parole du gouvernement.

CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 31-5-2017) Le bon sens semble avoir pris le dessus sur une aventure précipitée, eu égard à l’évolution dans le sens de l’apaisement du nouveau projet de loi sur la presse. A la surprise générale, et à seulement 24h de la plénière à l’Assemblée Nationale pour l’adoption de ce projet auquel s’opposent farouchement plusieurs organisations de journalistes, le Porte-parole du gouvernement ivoirien a décidé de mettre fin au débat.

A travers une sortie, le mardi 30 mai 2017 sur Twiter, le Ministre de la Communication annonçait la suspension de ce projet de loi que l’ensemble des journalistes qualifiaient de liberticide. « Le gouvernement à l’écoute des populations décide de se donner un peu plus de temps pour l’adoption des textes de loi sur la presse et l’audiovisuel. Cela laissera le temps au gouvernement d’entendre et d’analyser les critiques et de faire la pédagogie nécessaire pour ce type de texte. » Indiquait Koné Bruno Nabagné.

Faut-il le rappeler, le nouveau projet de loi sur la presse prévoit en son article 90, « un emprisonnement d’un à cinq ans et une amende de 300.000 Fcfa à trois millions Fcfa, pour quiconque, porte atteinte à la sûreté de l’Etat, fait l’apologie des crimes de guerre et contre l’humanité, incite au vol, pillage, meurtre, violence, à la xénophobie, haine sous ses formes, par voie de presse ».

Ce projet fait suite à l’introduction par le gouvernement, le vendredi 5 mai 2017, de deux projets d’amendement des lois sur les médias au Parlement. L’un modifiant la loi n°2004-643 du 14 décembre 2004 portant régime juridique de la presse et l’autre modifiant la loi n°2004-644 du 14 décembre 2004 portant régime de la communication audiovisuelle.

Alors qu’ils ne prenaient pas en compte les recommandations consensuelles des Etats généraux de la Presse en Côte d’Ivoire, ces deux projets d’amendement qui, en plus, remettent en cause la dépénalisation des délits de presse, avaient été adoptés en commission par les députés. Dès lors, la décision du gouvernement de suspendre son adoption en plénière à l’Assemblée Nationale apparait comme une volonté manifeste d’aller à l’apaisement, plutôt que d’engager un bras de fer à l’issue incertaine avec les journalistes.

Idrissa Konaté

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