Présidentielle de 2015/ La Cei installe déjà la crise et réveille les vieux démons
Avant la présidentielle de 2015, sauf changement de dernière seconde, la mise en place du bureau de la Commission électorale indépendante (Cei) ne fait pas l’unanimité. L’élection du président s’est achevé sur fond de boycott par le Front populaire ivoirien (Fpi), ses allés réunis au sein de l’Alliance des forces démocratiques (Afd) et d’un parti allié au Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et pour la paix (Rhdp) le Mouvement des forces à venir (Mfa).
Cette opposition significative ivoirienne a tout simplement claqué la porte au second jour de la rencontre du vendredi 5 septembre 2014, qui devrait sanctionner l’élection du président de la Commission électorale indépendante (Cei) et les cinq autres membres.
« Le 5 Aout 2014, au cours d’une rencontre entre une délégation des partis membres de l’Alliance des forces démocratique et le ministre de l’intérieur, M. Hamed Bakayoko, il a été acquis, dans le but de rattraper, le déséquilibre structurel de la commission électorale, en faveur du gouvernement et des partis politiques qui le soutiennent et, rassurer tous les acteurs politiques du processus électoral, le principe de la mise en place d’un bureau consensuel de la Cei« , a rappelé le vice-président de l’ Afd Daniel Aka Ahizi souhaitant que « le consensus aille jusqu’au président de la commission électorale »
En effet, sur la base des conclusions issues de cette rencontre, selon lui, « l’Alliance des forces démocratiques a désigné le 8 aout 2014, ses deux (2) représentants à la commission électorale. Ils ont rejoint les quinze autres membres de ladite commission, nommés depuis le 9 Juillet 2014 »
Malgré le travail préliminaire fait autour d’un consensus, les choses ont changé.
« L’Alliance fait observer que, le doyen d’âge des commissaires de la Cei, rendant compte de la réunion préparatoire de la mise en place du bureau, n’a fait aucune référence à la recherche de consensus entre les membres de la commission« , a indiqué le vice-président de l’Afd constatant par ailleurs que « de l’échec des négociations avec le gouvernement pour la mise en place d’un bureau consensuel de la Cei, l’Alliance observe que le recours à un vote mécanique est privilégié par le gouvernement et ses commissaires centraux pour la mise en place du bureau de la Cei, dont la composition est totalement déséquilibrée en faveur du gouvernement et des politiques qui le soutiennent« .
Avant de claquer la porte en ces termes : « l’Afd interpelle la société civile ivoirienne, la communauté nationale et internationale, afin d’éviter de se faire complice du gouvernement, pour favoriser avec une Cei déséquilibrée, l’implantation des germes d’une autre crise post-électorale prévisible à l’horizon » concluant que » l’Alliance demande au gouvernement de respecter ses engagements pris afin de favoriser le dialogue politique et donner une chance à la réconciliation nationale. »
Une porte ouverte à la crise
Après la déclaration de l’Afd sous le coup de 18 heures (Gmt), suivront le Fpi, le Mfa, l’église catholique et la société civile représentée par Yoli Bi Margueritte épouse Koné , de claquer la porte. « L’église catholique aurait souhaité que tous les enfants de ce pays puissent se retrouver s’entendre pour aller de l’avant. Dans la mesure où certains se sont retirés il est bon que nous souhaitons que tous se retrouvent autour d’une même table et qu’on puisse s’entendre pour aller de l’avant, » a martelé l’abbé Boni Boni.
Ce boycott n’a pas empêché l’élection du président Bakayoko Youssouf et ses 5 membres que sont : 1er Vice Président Koné Sourou, 2ème Vice président Coulibaly Gervais, 3ème Vice Président Miremont Auguste, Secrétaire Zano Gogognon André et le Secrétaire Adjoint Alley Amlan Victoire.
Permettant à Auguste Miremont de répliquer : » Voici donc le bureau que j’ai l’honneur de vous présenter et qui a été construit quoi qu’on dise sur une base consensuelle. C’est ce qui a pris du temps, parce que hier, nous avons abordé le problème des modalités électorales. Nous nous étions mis d’accord sur ces modalités, aujourd’hui c’est ce qui nous a conduit et c’est ce qui a duré puisque nous aurions pu d’entrée procéder aux élections des membres du bureau. Mais, nous avons voulu que ce bureau soit construit sur une base consensuelle. L’ossature selon laquelle, les candidats présentés ont été élus à été obtenue à une large majorité et à partir de cette ossature, nous avons procédé aux élections et c’est ce qui a donné le bureau que nous venons de vous présenter, » a précisé Miremont Auguste.
Les prochains jours nous situerons et ouvrirons toutes sortes de déclarationa, car nous avons encore à l’esprit plus de 3000 morts après l’élection présidentielle de 2010 et plusieurs Ivoiriens encore en exil.
Le diplomate Youssouf Bakayoko, président de la Commission électorale indépendante (CEI) qui a organisé la controversée présidentielle de 2010, en Côte d’Ivoire, a été reconduit vendredi 5 septembre 2014 à la tête de l’organe, en charge de la préparation du prochain scrutin en 2015.
Kpan Charles