[Présidentielle 2025 en Côte d’Ivoire] Le candidat du Rhdp vu par Alassane Ouattara
Abidjan, 28-09-2021 (lepointsur.com) À Barthelemy Zouzoua Inabo: Ton Camarade a parlé. Pas dans la presse nationale. Ça devient une habitude chez les Grands en Afrique, de donner la primeur de ce qui nous concerne aux autres, à ceux qui viennent de loin… Nous allons faire comment? Nous subissons. Après, qui s’étonne que tout le monde veuille aller là-bas? Peut-être que pour mieux nous diriger, il faut parler à ceux qui vivent là-bas… Un jour viendra…
Bon, j’ai retenu quatre choses dans ce que ton Camarade a dit aux autres, dans le bureau de la République.
1- Le Blanc de la Mé : il a toute la confiance de son patron. C’est plutôt rassurant. Pas parce qu’il est assis sur un matelas politique, mais bien parce que « JPA est un très bon Premier ministre. Il a une excellente connaissance de l’administration et du secteur privé, une bonne formation, acquise en Côte d’Ivoire, en France et aux USA ».
Tu l’auras noté, il a définitivement rompu avec les légendes des « propriétaires terriens » et des « Tohomonas ». Lis bien le profil qu’il adoube… Faut plus aller lui dire : « Nous avons trop souffert ou que nous étions au Golf…».
2- Le cas de sa Photocopie : Il est zen et il coupe court. « Il fait du très bon travail et n’est pas intéressé par autre chose que les responsabilités que je lui confie. Il n’y a pas matière à débat ». En fait, il n’a pas tout à fait tort. Même si en politique, on ne sait jamais. Il joue un rôle-clé à ses côtés depuis au moins 1994. Je l’ai déjà écrit ici, il n’a qu’une obsession, « la sécurité des Ivoiriens » et par ricochet la sécurisation du pouvoir de son aîné. À sa place, dans ce pays, beaucoup auraient donné dans le vuvuzela inutile. Il la joue sobre et efficace. L’un des rares que je peux perdre à Assinie. Mais pas dans le Tchologo.
Du coup, ton Camarade ouvre sa succession. Pas vraiment de préférence à cette étape de la vie politique même s’il laisse une fois de plus, laisser planer le suspense : « Pour 2025, je prendrai la décision appropriée le moment venu. La démocratie doit jouer pleinement son rôle au sein du RHDP, qui désignera son candidat ».
3- Rapport avec les autres leaders de la scène politique : je suis rassuré. Ils se parlent et ils se respectent. Tant qu’ils se parlent, ça me va. La tension est basse. Et les choses vues dans les pays voisins s’éloignent de la Côte d’Ivoire. « Laurent Gbagbo est un acteur majeur de la vie politique de notre pays mais aussi un ancien président. J’ai donc donné des instructions pour qu’il reçoive tous les avantages et toutes les considérations dus à son rang », dit ton Camarade. Pour HKB86, il dit : « C’est la même chose. Je l’ai eu récemment au téléphone, à l’occasion d’un deuil qui a frappé sa famille.
Je considère qu’en ce qui concerne les trois grands leaders politiques de ce pays, comme les gens disent – et si je suis inclus dans ce trio –, les choses se passent bien. Nous devons d’ailleurs nous voir dans un avenir proche afin d’échanger sur les défis que la Côte d’Ivoire se doit de relever ».
4- « Le fils égaré » : Il ne décolère pas toujours. C’est à peine s’il veut s’intéresser à lui. Il dit que son cas relève de la Justice. Mais qu’il peut rentrer. En même temps, la Justice l’a condamné à perpétuité et tous ses biens saisis. C’est le père fondateur dont se réclament la plupart des politiciens ivoiriens qui disait : « Quand ton couteau te blesse, tu ne le jettes pas. Tu le nettoies et le ranges ». Avançons… En pleine période de Covid-19, rien ne nous appartient désormais. Apprenons à pardonner les offenses. Parle à ton Camarade…
Je voudrais juste dire un mot de cette affaire des personnes adultes et vaccinées qui défraie la chronique. Ma position est claire et constante : le viol est un crime. Un crime ne se justifie pas. Dans cette affaire, j’écoute et réécoute les sonores disponibles sur les réseaux sociaux. Une autorité a une obligation d’exemplarité et n’a pas à être mêlée à pareille ignominie. C’est une faute. Cette légèreté à vouloir jouer les facilitateurs, ne pas s’entourer du minimum de garantie et se laisser enregistrer constituent une faiblesse, un signe de panique.
On n’accablera pas la dame. Elle est la victime. Maintenant, l’histoire présente des failles en certains endroits. De sorte que seule la Justice peut trancher. Heureusement, selon mes informations, l’accusé a décidé de porter plainte. La victime doit à son tour, porter plainte. Et puis, c’est tout…
La chronique de Fernand Dédeh