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[Présidentielle 2018 au Mali] Modibo Sidibé, le candidat de la surprise au soir du 29 juillet ?


Pour la présidentielle 2018 au Mali, dont le premier tour est prévu pour le 29 juillet, sur un total de 32 candidats déclarés, 24 ont été retenus. Au nombre desquels, le président des Fare (Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence), parti républicain d’inspiration social-démocrate, créé en 2014, Modibo Sidibé.

L’homme se présente de loin, comme celui qui fera donner du fil à retordre au Président sortant, candidat à sa propre succession, Ibrahim Boubacar Keïta ou IBK. Parcours d’un candidat qui vise le fauteuil présidentiel au soir du 29 juillet 2018.

Inspecteur général de police et criminologue de formation, Modibo Sidibé débute sa carrière politique comme conseiller technique au Cabinet du ministre de la Défense en 1986. En 1991, il est nommé directeur de cabinet du Général Amadou Toumani Touré, alors président du Comité de transition pour le salut du peuple (Ctsp), qu’il accompagne dans la difficile transition vers la démocratie.

À l’élection d’Alpha Oumar Konaré à la Présidence de la République, Modibo Sidibé entre pour la première fois au Gouvernement, en 1992, comme ministre de la Santé, de la Solidarité et des Personnes âgées. À ce poste jusqu’en 1997, il marque les esprits par son style moderne et sa méthode, qu’il évoque dans un ouvrage paru le 14 octobre 2017 : « La politique sanitaire et sociale du Mali 1992-1997 : les choix, les actions et les perspectives », ouvrage collectif sous la direction de Modibo Sidibé.

Modibo Sidibé, un candidat d’expérience

Un homme d’expérience. De 1997 à 2002, il occupe le poste de ministre des Affaires étrangères et préside à ce titre, de 2000 à 2001, des séances du Conseil de sécurité de l’ONU lors du mandat du Mali à cette instance. À l’élection d’Amadou Toumani Touré en 2002, il est nommé par celui-ci, Secrétaire général de la Présidence de la République. À la réélection de ATT en 2007, Modibo Sidibé est nommé Premier ministre, poste qu’il occupera jusqu’en mars 2011, laissant ensuite la primature à Mariam Kaïdama Cissé Sidibé, première femme à assumer cette fonction au Mali.

À la suite du coup d’État militaire contre le président Amadou Toumani Touré, Modibo Sidibé est arrêté trois fois par la junte, libéré suite aux pressions de la communauté internationale (France, Union Européenne, USA…). Il fait l’objet d’une vaste campagne de calomnies. Sa sécurité étant menacée, il vit neuf mois au Mali dans la clandestinité. Au contact de la population, il est encouragé par une plateforme d’associations (les Fare) qui se muera en parti politique en 2013.

Candidat à l’élection présidentielle de juillet 2013, il arrive 4e sur 26 candidatures. Aux élections législatives de décembre 2013, les Fare obtiennent 6 sièges (sur 147). Aux élections communales de 2016, les Fare ont été en compétition dans 243 circonscriptions et ont enregistré 205 élus dont 2 maires et 10 femmes.

En février 2017, Modibo Sidibé est à l’initiative du NPP (Nouveau pôle politique) de gauche républicaine et démocratique, qui regroupe une demi-douzaine de partis. Outre, les Fare, il s’agit du  Parti de l’indépendance, de la démocratie et de la solidarité (Pids), du Parti socialiste pour le renouveau (Psr), du Parti pour le renouveau démocratique du Mali (Prdm), de l’Union des patriotes pour le développement (UDP) et duFront uni pour l’alternance et le changement (Fiac). Aujourd’hui, le NPP est en discussion avec de nombreux autres partis, notamment avec la Convention nationale pour une Afrique solidaire Cnas-Faso Here, parti du Dr SoumanaSako, l’un des anciens Premiers ministre de la République du Mali.

Dans l’un des extraits du discours de Modibo Sidibé, lors de la Convention nationale des Fare-ankawuli en décembre 2015, au Centre International de Conférence de Bamako, il donnait de grandes orientations pour une vision claire pour le Mali frappé par plusieurs crises.

Prêt à relever des défis.« Disons-le clairement, ce que ni la France, ni la Minusma, ni les autres forces qui viennent en aide au Mali ne pourront solutionner, c’est l’équation de l’État au Mali : la question de la viabilité de l’État du Mali, son organisation, son fonctionnement sur des bases plus solides, sa gestion transparente et équitable. Voilà pourquoi les Fare proposaient d’engager le pays dans une transition historique, que je juge d’une aussi grande importance que notre accession à l’indépendance il y a un demi -siècle ! » Voilà en substance ce que proposait l’actuel candidat à la présidentielle de 2018.

L’expérience dans la gestion des affaires publiques, unique dans l’histoire administrative et institutionnelle du Mali, M. Modibo l’a acquise dans l’exercice des plus hautes charges d’Etat.

Sa parfaite connaissance des atouts et des défis de ce pays est fondée sur cette expérience unique acquise durant les années au service de la Nation au plus haut niveau ;elle fait de lui celui qui, en connaissance de cause, est le mieux placé pour apprécier les potentialités du pays au moment où se joue son avenir, pour là-dessus construire les conditions les plus favorables pour le pays pour rebondir et se remettre en ordre de marche.

Le candidat du Nouveau pôle politique, Modibo Sidibé est vu par certains observateurs comme le celui qui pourra changer la donne au Mali au soir de la présidentielle du 29 juillet 2018.

Le Montagnard

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