Editorial

Présidentielle 2015, la foire à la plaisanterie…


Ça y’est. Après la clôture du dépôt des candidatures à la Commission électorale indépendante (CEI) la semaine dernière, les regards sont désormais tournés vers le Conseil constitutionnel et son président Koné Mamadou. Déjà, cette institution dont le rôle est on ne peut plus important, est au travail pour la validation  des dossiers de candidature qui seront retenus. Lundi, les médecins chargés de justifier la bonne santé des différents candidats ont officiellement prêté serment. Autant dire que les choses sérieuse ont d’ors et déjà commencé.

 En attendant le verdict de Koné Mamadou et de ses collaborateurs du Conseil constitutionnel, un candidat sur les 33, ayant fait acte de candidature a officiellement retiré sa candidature, pour dit-il des raisons qui lui sont personnelles. Il s’agit du professeur Touré Mory, par ailleurs membre du bureau politique du Rassemblement des républicains (RDR), parti de  l’actuel tenant de l’exécutif ivoirien et candidat à sa propre succession au scrutin du 25 octobre 2015 Alassane Ouattara. Autre particularité des dossiers de candidatures enregistrées, la présence de la gente féminine, représentée par les candidates Henriette Lagou et Kouangoua Jacqueline Claire.

Une première dans l’histoire de la Côte d’Ivoire. Evidemment, ces multiples candidatures et la présence des deux dames susmentionnées suscite des commentaires. Pour les uns, certains postulants à la magistrature suprême de la Côte d’Ivoire pour des raisons qui leur sont propres ont donné  l’impression que  le dépôt des candidatures pour la présidentielle d’octobre était une foire à la plaisanterie. Pour les tenants de cette thèse, en faisant acte de candidature qui  à travers le dépôt  de dossiers incomplets qui en n’ayant pas l’âge requis pour faire acte de candidature ont non seulement dévalorisé la fonction de président de la République,  mais aussi fait preuve de plaisanterie.

 Pour les autres, moins nombreux d’ailleurs, la multitude de candidature donne un cachet spécial à l’élection présidentielle d’octobre prochain. Dans la mesure où l’occasion a été donnée aux citoyens de s’exprimer par leur intention de briguer la magistrature suprême de la République de Côte d’Ivoire. Aussi, convient-il de rappeler que s’il est vrai que les adversaires significatifs du Président sortant Alassane Ouattara, pour la plupart issus de l’opposition ivoirienne se sont acquittés de la caution de 20 millions francs CFA, ce n’est malheureusement pas le cas de la majorité de ses candidats, dont les intentions réelles de diriger la Côte d’Ivoire  restent à désirer.

 Au moment même, où le Conseil constitutionnel planche sur la validation des candidatures en Côte d’Ivoire, les voisins burkinabés, eux viennent de prendre le virage de la dernière ligne droite pour le scrutin du 11 octobre prochain. Dans ce pays, considéré comme celui des hommes intègres, 6 candidatures ont été jugées inaptes par le Conseil constitutionnel burkinabé. Au finish, ce sont 16 candidats qui iront à l’assaut du fauteuil présidentiel dans un peu moins de 2 mois. Tout comme en Côte d’Ivoire, les burkinabés craignent d’éventuelles violences, au regard des tensions et autres incertitudes qui planent. Cela, en dépit de l’assurance des différentes autorités des deux pays qui ne redoutent aucune violence.

 En tout état de cause, pour les observateurs les plus avertis des réalités politiques, les élections auront bel et bien lieu dans les deux pays susmentionnés. En attendant ces scrutins qui retiennent l’attention de tous, la Côte d’Ivoire vaque à ces occupations à travers les différentes activités sociopolitiques. Telles les premières journées de la commune ivoirienne qui se tiendront les 03 et 04 septembre 2015 au Sofitel Hôtel d’Abidjan-Cocody.

 Placé sous le parrainage du Premier ministre, ministre de l’Economie et des Finances et du Budget Daniel Kablan Duncan et sous la présidence du ministre d’Etat, ministre de la Sécurité et de l’Intérieur Hamed Bakayoko,  ledit conclave permettra à n’en point douter aux participants d’explorer des pistes susceptibles de booster le développement local. Autant dire que la foire à la plaisanterie orchestrée au cours de la période du dépôt des candidatures pour la présidentielle de 2015, n’a influencé en rien la Côte d’Ivoire qui caresse le secret espoir  de donner un coup d’accélérateur à  sa marche en avant.

Edwin Anoma, Directeur de publication du journal web:lepointsur.com

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