Politique

Présidentielle 2015/ Depuis Yamoussoukro, Banny annonce sa candidature


L’ex-Premier ministre, Charles Konan Banny, actuel président de la Commission dialogue vérité et réconciliation (Cdvr) sera candidat à la prochaine élection présidentielle prévue en 2015.  

Charles Konan Banny, actuel président de la Commission dialogue vérité et réconciliation (Cdvr)

Charles Konan Banny, actuel président de la Commission dialogue vérité et réconciliation (Cdvr)

A Yamoussoukro, sa ville natale dans le cadre d’une mission de réconciliation nationale, il a remarquablement pris part à deux célébrations de la fête des mères, qui permettent de faire cette déduction. Dans la soirée du lundi, dans les jardins de sa résidence de campagne, son épouse Massandjé recevait 150 femmes arrivées des différents coins de la ville.A ces dernières, qui ont été couvertes de nombreux cadeaux, Mme Tamini Adjoua N’Goh, responsable du Rdr à Toumodi, a au nom de la donatrice, lancé un appel à l’union et à la cohésion de tous les fils et filles de la région. Invitée spéciale à cette fête des mères, l’ex-Premier ministre, appelé à dire un mot aux convives de son épouse, a plutôt demandé en langue locale, à son porte-parole du jour, Désiré Kouadio Yablé, de dire «ce qui réjouirait tout le monde». En Baoulé, le porte-parole a salué la grandeur de son mandant avant de dire ceci: «Banny a assez travaillé, mais ce n’est pas encore fini. Ce que nous voulons et souhaitons, c’est le grand travail qui est devant, c’est ce que nous voulons qu’il aille chercher. Donnons-lui la force pour qu’il aille chercher cette chose pour nous. Mais, cette bataille, pour qu’il puisse la mener il faudrait qu’en regardant derrière il sache que nous sommes avec lui. Soyons derrière lui. Aujourd’hui nous sommes réunis ici, sa femme vous a donné des cadeaux, nous sommes contents. Il ne faudrait pas que ça reste sur ça. Au sortir donc d’ici, qu’il n’y ait aucune mauvaise pensée dans nos têtes. Je prie Dieu que ce ne soit ainsi. Excellence voici ce que vous m’avez demandé de dire à nos mamans. Je vous remercie». Après quoi, comme pour dire qu’il a fini, il s’est tourné vers le Premier ministre qui a acquiescé. Déjà la veille, jour même de la célébration des mères, le Premier ministre était aux côtés du délégué départemental du Pdci-Rda de Yamoussoukro qui, en sa qualité de maire de la commune, célébrait 2000 femmes.

A cette occasion, les propos tenus par le maire Kouacou Kouadio Gnrangbé Jean ont donné lieu à plusieurs interprétations, surtout que tous les observateurs de la scène politique locale sont unanimes sur l’adversité politique qui les opposait. Si bien que les voir côte-à-côte ce jour, a amplifié les interprétations. «A l’image d’un arbre fruitier, vos fruits peuvent être consommés sur toute l’étendue du territoire national (…). La racine pivotante restera solidement ancrée dans la terre natale pour t’apporter la sève vivifiante (…).

Cher ainé, tu es chez toi, parmi les siens, qui attendent que tu leur fasses un champ pour qu’ils mangent à leur faim», avait souligné le maire à l’endroit de Banny, co-parrain de sa cérémonie du jour avec Béatrice Koffi Diby, l’épouse de Charles Koffi Diby. Ces occasions, qui servent de plus en plus de théâtre de révélations, se poursuivent le jeudi 29 mai prochain avec la rencontre de Banny avec les femmes du Haut Sassandra à Yamoussoukro.

Par Blaise BONSIE à Yamoussoukro (Source L’Inter)

Le président de la Cdvr prévient : «D’ici 3 à 4 mois, on répondra aux coups»
Le président de la Commission dialogue vérité et réconciliation (Cdvr), le Premier Charles Konan Banny, dans le cadre de la tournée qui le conduit à travers le pays dans les différents centres d’écoute de la Cdvr, était hier mardi, à Yamoussoukro. Dans les locaux de la commission locale de sa structure, il a exprimé soutien et réconfort aux victimes présents en ce moment et encourager les agents chargés des auditions. Avant de quitter les locaux sis au quartier Assabou, il a tenu à échanger avec les membres de la commission locale et les victimes présentes.

Dans son intervention, qui a essentiellement porté sur les valeurs de l’houphouétisme, l’ex- Premier ministre, accompagné de la Secrétaire général de la préfecture de Yamoussoukro, a expliqué que cette étape du processus national de la réconciliation permettra à l’Etat de s’organiser pour assumer l’obligation de réparation des tords commis aux victimes des crises survenues en Côte d’Ivoire de 1990 à nos jours. Evoquant les événements survenus dans ce pays, il a regretté que Yamoussoukro, terre du président Félix Houphouët-Boigny, ait été le théâtre d’atrocité. «J’étais loin, mais je suivais tout de près» a-t-il dit. Et de l’ancien Gouverneur de la Bceao de faire la révélation suivante: «J’étais dans mon bureau à Dakar quand on m’a dit qu’on a bombardé le Palais du président Houphouët.

Quel a été mon réflexe? J’ai pris mon téléphone, j’ai appelé l’Élysée. J’ai eu De Bonnecorse. Il m’a dit ‘’mon Gouverneur, rassurez-vous, nous n’avons pas bombardé la résidence, mais nous avons cloué des aéronefs au sol, puisque l’enceinte de la résidence est devenue un véritable camp militaire’’». Le disant, le fils de Morofé expliquait tout son attachement à la philosophie du père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne. Il a, dans ce sens, regretté que les hommes politiques n’aient pas suffisamment écouté le défunt président de la République, au point de le citer sans le copier. «De ma position, je suis bien placé pour vous dire qu’on ment trop en Côte d’Ivoire» a-t-il ajouté, avant d’appeler les Ivoiriens à l’humilité, à la non-violence, au pardon et à la sagesse. Des valeurs qui, a-t-il fait savoir, feront l’objet de recommandations de la Cdvr au chef de l’Etat.

A ce niveau, il regrette d’être victime d’injures et de calomnies non fondées. «Pour le moment, je ne réponds pas, parce que je suis attaché à cette mission de paix et de réconciliation. Mais, d’ici 3 à 4 mois, la mission sera finie. En ce moment, on répondra aux coups» a-t-il conclu.
Par Blaise BONSIE à Yamoussoukro (Source L’Inter)

352 victimes auditionnées en 20 jours à Yamoussoukro
Ouvert aux différentes victimes des crises qui ont secoué la Côte d’Ivoire de 1990 à nos jours, le centre d’écoute de la Cdvr  de Yamoussoukro a reçu la visite du président Charles Konan Banny. L’occasion a été bonne pour les membres de la commission locale de faire le point des différentes écoutes.  «Débuté le 5 mai, nous sommes à ce jour 26 mai à 352 personnes auditionnées. 131 sont des femmes et 221 des hommes», a dit leur porte-parole. Ce dernier a précisé qu’en plus des écoutes dans leurs locaux sis au quartier Assabou, en face de la place Jean-Paul II, une équipe mobile sillonne les villages pour entendre les victimes dans les zones rurales.

Avant Yamoussoukro, où il a appelé toutes les victimes à venir se faire entendre pour permettre à la Côte d’Ivoire d’écrire sa vraie histoire et permettre à l’Etat d’organiser le dédommagement des victimes, le président Charles Konan Banny était à Didiévi, Tiébissou et à Toumodi. Au total, ce sont 800 personnes qui ont été auditionnés dans l’ensemble de ces départements.
Par Blaise BONSIE à Yamoussoukro (Source L’Inter)

Banny invite les auteurs de crimes à se confesser
Charles Konan Banny a appelé les présumés auteurs des crimes pendant les crises en Côte d’Ivoire à faire leur méa-culpa et à se repentir. C’était hier mardi à la salle des conférences de la préfecture de Toumodi où l’hôte de marque a échangé avec des victimes de la crise post-électorale et de la rébellion de 2002. En effet, contrairement à ce que l’on pensait, il a indiqué que cette phase consacrée à l’audition des victimes se veut également être une tribune de confession et de repentance. Selon le président de la Cdvr, un crime ou toute exaction commis reste un cas de conscience grave parce qu’il pèse sur la conscience de l’individu toute sa vie. Aussi a-t-il invité les concernés à se libérer en passant aux aveux.  «Aux auteurs des crimes et tout autre exaction, la Cdvr vous demande de profiter des audiences de l’audition des victimes pour vous décharger. Parce que, lorsqu’on a commis un crime, on reste marqué toute sa vie. Saisissez donc l’occasion que la Cdvr vous offre pour vous confesser. Venez vous confier à nous. Et comme on le dit, faites nous confiance. Notre justice est celle des réparations et non celle de la prison, parce que nous ne sommes pas des juges ou des procureurs», a-t-il rassuré. Poursuivant, le président Charles Konan Banny a aussi rassuré les victimes de ce que les actions néfastes qu’elles ont subies seront réparées. «A travers cette audition, l’objectif que nous visons, c’est que les dommages subis par des victimes soient réparés. C’est vrai, des gens sont morts sans savoir pourquoi ils sont morts. Mais, ils ont des parents qui bénéficieront de ces réparations. C’est pourquoi, le président de la République et son gouvernement ont accepté cette phase qui va nous permettre d’identifier les victimes, mais surtout d’identifier aussi les auteurs», a-t-il renchéri.

Par ailleurs, le président de la Cdvr a fait savoir que le pardon que son institution demande aux victimes passe par la manifestation de la vérité. «Nous ne voulons plus que ces choses là se reproduisent en Côte d’Ivoire. Et comme on ne veut plus que cela revienne, il faut qu’on rende justice. On ne vous demande pas d’oublier, on ne vous demande pas non plus de vous venger. Parce que si vous ne pardonnez pas, c’est que vous allez vous venger. Or, si vous vous vengez, on va revivre les mêmes choses. La Côte d’ivoire doit passer à autre chose, à savoir aux actions de développement économique. Et pour cela, il faut avoir la paix», a-t-il conseillé. Toutes les victimes des crises ivoiriennes depuis vingt ans ont été exhortées à venir se faire auditionner dans la vérité. Quelques victimes de la crise post-électorale et de la rébellion ont fait des témoignages très émouvants.

                                                                                     Gnandé TIA, à Toumodi

 

Commentaires

commentaires


Les commentaires sont fermés