Societe

Conférence de presse de l’ANUCI pour des élections apaisées/Landry Kuyo aux ONG : « Démarquez-vous des partis politiques… ! »


Une vue de la table de séance. Ph. Dr

Une vue de la salle de conférence. Ph. Dr

Interpeller, orienter, informer les associations de la  société civile de Côte d’Ivoire sur leur rôle et responsabilités quant à l’élection présidentielle du 25 octobre 2015. Tels sont entre autres, les objectifs de  l’Association des Nations  Unies de Côte d’Ivoire (ANUCI), présidée par  Dr Drissa Coulibaly. D’où, le thème de la conférence « Le rôle des ONG dans le processus de sortie de crise en Côte d’Ivoire. Quelle contribution pour des élections apaisées en 2015? » animée par  M. Landry Kuyo, consultant, conseiller à la jeunesse auprès de l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique en Côte d’Ivoire  samedi 26 septembre 2015 à la CERAO, sis à Cocody-II Plateaux-Angré.

L’ANUCI pour des élections apaisées et durables…#ANUCI

Pour le président de l’Association des Nations-Unies de Côte d’Ivoire (Anuci), Dr Drissa  Coulibaly, les élections ont de tout temps suscité des passions, avec leur corollaire d’affrontements  et autres actes susceptibles de perturber la quiétude des populations et de freiner la bonne marche des activités socio-économiques, sans compter les pertes en vies humaines. A moins d’un mois du scrutin du 25 octobre 2015, les vieux démons refont surface. Raison pour laquelle, les associations de la société civile ont le devoir d’apporter leur contribution pour des élections apaisées en Côte d’Ivoire, en interpellant les ONG sur leur rôle en cette période très sensible et empreinte d’incertitudes de tous genres.

 « En notre qualité de grand-frère des ONG, il était important pour nous, de réunir les organisations de la société civile pour des échanges fructueux en vue de mieux armer les uns et autres pour des actions en faveur d’une paix durable en Côte d’Ivoire. » A souligné le président de l’Anuci. « Il s’agit pour les associations de la société civile de se démarquer des politiques, dont le seul objectif est la conquête et la prise du pouvoir d’Etat. Il est également question de dénoncer l’inféodation des associations de la société civile aux partis politiques et leur prostitution. En cette période très sensible, les associations de la société civile ont pour rôle essentiel de restaurer la confiance entre las différentes composantes du tissu social pour garantir une sortie de crise durable», a martelé d’entrée, le conférencier Landry Kuyo, non sans préciser, que plutôt que, d’être à la solde des partis politiques, les associations de la société civile doivent être à la disposition de la République, en d’autres termes de la Côte d’Ivoire qui est le bien commun de tous. « Le principal enjeu de ces élections à venir, c’est de se doter d’un gouvernement légitime, seul gage d’une paix durable. Point n’est besoin de dire que depuis le retour au multipartisme en Côte d’Ivoire, le pays peine à se doter  d’un gouvernement véritablement légitime, susceptible de consolider et préserver la paix sociale. De 1990 à 2010, en passant par 1995, 2000, les différents scrutins ont toujours été sources de contestations, d’où, l’instabilité récurrente dans laquelle s’est installé le pays depuis ces dates susmentionnées. »

A renchéri  le consultant-conseiller à la jeunesse auprès de l’ambassadeur des USA en Côte d’Ivoire, visiblement très à l’aise sur le sujet du rôle des ONG en période électorale. Par ailleurs, M. Landry Kuyo a insisté sur la nécessité de trouver des mécanismes internes en dehors des partis politiques pour financer les activités des ONG.  « Les associations de la société civile doivent sensibiliser les populations à avoir un comportement républicain, à ne pas tomber dans la provocation, à se mettre au-dessus de toute provocation, à appeler les électeurs à s’inscrire dans une logique de réalités électorales, où il doit y avoir  un gagnant et un perdant, surtout éviter d’afficher leur appartenance aux chapelles politiques, et sensibiliser les populations à assurer et assumer leur devoir civique, de faire la promotion de la tolérance et du dialogue… »

 Telles sont entre autres propositions du conférencier pour garantir des élections apaisées et durables. Pour M. Landry Kuyo, ce sont les mouvements associatifs qui tiennent le monde debout. Comme solution pour crédibiliser et rendre plus fort les associations de la société civile, le conférencier a fait la proposition suivante. « Il y’a une prolifération des ONG, qui malheureusement ne confère pas une crédibilité certaine. Le ministère de l’intérieur doit exiger un registre des associations à toutes les ONG. Cela  à mon sens, permettra d’extirper les brebis galeuses et les arnaqueurs qui n’ont aucun bilan et qui existent que de nom. Le constat est  qu’une fois, le récépissé en poche, les statuts et règlements intérieurs ne sont pas respectés. » A conclu le conférencier, qui a insisté sur le fait que l’Etat est au service de la République.

Au terme des échanges entre le conférencier et la vingtaine de responsables et représentants des ONG, les différents participants se sont accordés sur la nécessité pour les associations de la société civile, dans leur rôle régalien de sensibilisation des populations, de ne pas attendre la période des élections pour commencer la sensibilisation, mais plutôt attaquer en amont pour tirer profit des résultats escomptés. L’Iman Dramé de Grand-Bassam a rehaussé de sa présence cette cérémonie qui ouvre non seulement la voie aux activités de l’Anuci, mais aussi, à plusieurs autres conférences sur la sensibilisation des populations.

L’Association des Nations Unies de Côte d’Ivoire (Anuci), membre de la Fmanu (organisation non gouvernementale indépendante, créée en 1946 en s’inspirant de la charte des Nations Unies) est une association neutre. Le Wfuna (Fmanu) est aujourd’hui un réseau mondial, reliant plusieurs centaines de milliers de personnes par le biais d’associations des Nations Unies dans plus de 100  pays. Entre autres missions et objectifs de la  Wfuna, être un mouvement des peuples en faveur des Nations Unies, agir pour que les droits de l’homme et les libertés fondamentales soient reconnus et respectés partout dans le monde. La section ivoirienne, l’Association des Nations Unies de  Côte d’Ivoire (Anuci), dont le 1er président a été l’ambassadeur Essy Amara est présidée depuis 2009 par  Dr Drissa Coulibaly.

EKB

-Légende de la UNE : le conférencier Landry Kuyo (au centre) encadré par MM Kouamé Kprié (à gauche) et Drissa Coulibaly. Ph. Dr

Commentaires

commentaires