Marrakech, 09-12-2022 (lepointsur.com) Le ministre ivoirien des Ressources animales et halieutiques, Sidi Tiémoko Touré, par ailleurs, fondateur du Centre d’études prospectives (CEP) a pris part à la conférence annuelle du RENEWPAC (Renew Pacifique, Afrique et Caraïbes), tenue le lundi 05 et mardi 06 décembre 2022, à Marrakech, au Maroc.

L’ex-porte-parole du gouvernement de Côte d’Ivoire faisait partie d’une forte délégation conduite par le président de l’Hémicycle ivoirien, Adama Bictogo. Ces personnalités ivoiriennes ont été accueillies, le dimanche 04 décembre 2022 à Marrakech, à l’aéroport par la Présidente de l’International Libéral, Hakima El Haite.

Pendant les travaux de cet important rendez-vous des libéraux et démocrates mondiaux, Sidi Tiémoko Touré, qui est également membre de l’International Libéral depuis des décennies, a tenu un discours poignant face au parterre de personnalités réuni à ce Forum. En effet, prenant la parole au cours d’un panel, le ministre ivoirien des Ressources animales et halieutiques, a axé son discours sur le développement économique durable, la prospérité pour les citoyens et pour les générations futures d’Europe et d’Afrique, la solidarité, la paix et la sécurité, la protection des droits fondamentaux pour tous, l’égalité des sexes et l’émancipation des femmes, le respect des principes démocratiques, la bonne gouvernance et l’État de droit, le changement climatique et la lutte contre les inégalités.

« Conflits, migrations incontrôlées, djihadisme, réseaux criminels sont de réelles menaces sécuritaires auxquelles nos deux communautés font face. Le continent africain est donc engagé dans une course contre la montre. Le développement économique amorcé doit étouffer les causes profondes des insécurités avant que leurs manifestations ne l’annihilent. L’endiguement actuel des insécurités par les forces de défense et de sécurité africaines et internationales est nécessaire mais insuffisant. Il ne s’attaque en effet pas à leurs causes profondes et peut même parfois les aggraver.

La multiplication, sous diverses formes, de conflits violents en Afrique subsaharienne a amené les chercheurs et les responsables politiques à s’interroger sur les corrélations entre démographie, paix et sécurité. Ces dernières années, dans des régions comme le Sahel, la paix et le développement ont été mis en péril par des problèmes de sécurité internes et transfrontaliers croissants, notamment des conflits armés, de graves attaques terroristes (perpétrées par des groupes djihadistes tels que Boko Haram et Al Qaida, par des groupes affiliés à Daech et par les rebelles séparatistes touaregs) et la criminalité organisée. La région a en particulier connu une hausse dévastatrice des attaques terroristes », a-t-il déclaré.

(Sidi Tiémoko Touré, ministre ivoirien des Ressources animales et halieutiques)

Et d’ajouter : « Les principaux défis sécuritaires qui s’imposent à l’Afrique sont également les conflits politiques débouchant sur des crises armées ; la radicalisation ; le terrorisme ; Le trafic de drogue et d’armes ; la piraterie maritime et le blanchiment d’argent ».

Face à ces problèmes dont les conséquences néfastes peuvent compromettre l’émergence des économies en développement, surtout que la paix et la sécurité ont été considérées comme un préalable au développement, M. Sidi Touré a donné des pistes de solutions à court, moyen et long terme. Et selon lui, pour éradiquer tous ces fléaux il faudra, entre autres, résoudre durablement le problème des flux migratoires entre l’Afrique et l’UE ; harmoniser les relations UA/organismes régionaux pour une meilleure coordination et non une compétition ; redynamiser la coopération militaire et de défense entre l’Afrique et l’UE ; lutter contre les fragilités locales existantes au sein des populations qui nourrissent la menace terroriste islamiste dans le Sahel ; lutter contre la mauvaise gouvernance avec ses corollaires en termes de rébellions armées, la pauvreté, le chômage des jeunes et les effets du changement climatique ; prévenir les conséquences de l’insurrection populaire ; lutter contre l’incivisme grandissant ; éviter les crises liées aux contestations électorales ; gérer les risques sécuritaires liés au foncier en milieu rural ; lutter contre le narcotrafic international et la corruption ; lutter contre les situations économiques fragiles des populations ; et créer des emplois décents pour les femmes et les jeunes.

« La coopération de sécurité et de défense répond au principe de “dialogue au niveau continental’’ entre l’Europe et l’Afrique s’impose pour une synergie d’actions. Afin d’adapter l’offre de formation et d’expertise aux menaces sécuritaires actuelles et futures, la France et ses partenaires africains ont décidé d’ouvrir de nouvelles Écoles nationales à vocation régionale (ENVR) et de soutenir de nouvelles initiatives adaptées comme, l’école nationale de cybersécurité à vocation régionale – Dakar (Sénégal) ; l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme (AILCT) – Jacqueville (Côte d’Ivoire) ; l’École Internationale de Perfectionnement à la Pratique de la Police Judiciaire (EI3PJ) – Djibouti. Autant d’initiatives qui à Court, Moyen et Long Terme contribueront à la résilience du continent face aux menaces sécuritaires actuelles et avenirs », a soutenu le ministre Sidi Touré.

La sûreté et la sécurité maritimes, l’investissement des PME sur un pied d’égalité en Europe et en Afrique, ce sont d’autres points majeurs évoqués par Sidi Touré au cours de de cette session où, il représentait Adama Bictogo, Président de l’Assemblée nationale de la Côte d’Ivoire, Président de cet important panel qui pour des contraintes d’agenda indépendant de sa volonté n’a pu être présent à cette session.

Le RENEWPAC (Renew Pacifique, Afrique et Caraïbes), faut-il le préciser, est une Organisation Internationale qui réunit des leaders politiques d’Europe, d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique qui répondent aux valeurs libérales et de démocratie. Pour l’édition 2022 de cette Conférence de haut niveau, le thème général était : « Europe et Afrique : renforcer la coopération libérale ».

Georges K.

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