Actualite, Contribution

Politique gouvernementale et impact sur la communauté : Demande ou Exigence ? #civ


Abidjan, 24-12-15 (lepointsur.com)-La guerre est finie, la guerre est finie…

Ahmed A. TRAORÉ, CRHA, CHRP, Président du Club’I.N.

Ahmed A. TRAORÉ, CRHA, CHRP, Président du Club’I.N.

La guerre est finie, place au développement et aux politiques de croissance. Le gouvernement du Président ADO travaille à faire connaitre à la côte d’ivoire une croissance à deux chiffres avec en cerise l’émergence en 2020. Pour se faire, des séries de mesures économiques sont prises afin de favoriser cette croissance. Tout le gouvernement est à pied d’œuvre. C’est le branle-bas dans tous les secteurs. Tout y passe…séminaire gouvernementale…conseil des ministres stratégiques…opérations pays propre…mise en état des routes…bref tout ce qui peut être vu et interprété positivement. Pour le grand bonheur de certains et au grand dam d’autres.

Toutes ces actions contribuent à l’implémentation de la politique gouvernementale…han !

C’est quoi une politique gouvernementale ?

Du grec « Politikos », politique signifie l’art et la pratique de gouverner une cité. Cet art se manifeste dans un ensemble de principe, de mesure, d’action qui est émis par les détenteurs du pouvoir public. Cette pratique s’illustre par la mise en place d’une organisation composée d’homme épousant les mêmes valeurs, qu’on peut nommer gouvernement. La politique gouvernementale pourrait donc être, de façon simpliste, l’ensemble des orientations prises par les détenteurs du pouvoir public pour gouverner la cité. Ces détenteurs du pouvoir publics peuvent être issus de processus démocratique ou non…

A quoi sert une politique gouvernementale ?

Cette question est essentielle pour la suite du développement qui sera fait. Elle est l’essence de la conduite de tout détenteur des pouvoirs publics. La politique gouvernementale devrait servir à assurer à la « cité », au « peuple », de meilleures conditions de vie. Ces meilleures conditions de vie devant se traduire par une amélioration significative dans la satisfaction des besoins quotidiens. Etant entendu que les détenteurs des pouvoirs publics ont pour souci le bien-être des citoyens qui leur ont cédé démocratiquement ou pas leur pouvoir…pure supposition !

Ainsi donc, les seuls véritables bénéficiaires d’une politique gouvernementale devraient être le « peuple ou la cité »…pure supposition !

Le concept d’impact sur la communauté

Le concept d’impact sur la communauté est une réalité qui est complètement ignorée par nos politiques gouvernementales, mieux sa définition et sa mise en œuvre est un véritable casse-tête. Ce concept est plus souvent une vue de l’esprit qui est vendue au « peuple et à la cité » sans que son essence ne soit perçue. Pour faire simple, l’impact sur la communauté est l’effet ou le changement durable observé sur les populations après la mise en œuvre d’une action. Cet impact peut être positif ou négatif. La politique gouvernementale devrait donc viser un impact sur la communauté…un impact positif pour l’amélioration significative et durable des conditions de vie du « peuple et de la cité ».

Notre droit après 10 années de crise…

Que de temps perdu…avec son corollaire de nouveaux mots : coup d’état…couvre-feu…état d’urgence…transition…élection…rébellion…armistice…accord…crise post-électorale…

crime contre l’humanité…réfugiés…etc. ouf !

Après toute cette expérience douloureuse, dont on aurait bien voulu se passer, que sommes nous en droit d’espérer…que dis-je, en droit de réclamer ?

Le sacrifice de notre sang, la douleur de nos mères, enfants, frères et sœurs (de tout bord) aura t-il été suffisant pour expier la malédiction de 10 ans de souffrance ? Je pense que oui ! Aujourd’hui, nous sommes en droit d’exiger notre part de joie, notre part de bonheur… à ceux qui disent qu’ils luttent pour nous, nous le « peuple », nous la « cité ».

Nous exigeons donc,

Ahmed A. TRAORÉ, CRHA, CHRP, Président du Club’I.N.

Ahmed A. TRAORÉ, CRHA, CHRP, Président du Club’I.N.

Que nos enfants aient une meilleure éducation. Que le nombre d’école et de classe soit multiplié par mille afin qu’aucun enfant ne fasse 10 kilomètres à pied chaque matin et soir pour aller apprendre le savoir…savoir qui est un droit pour lui.

Que le nombre d’hôpitaux soit multiplié par mille afin que plus jamais nos mères et nos sœurs soient obligées d’accoucher à la maison ou sur une piste en partance pour le centre de santé situé à 20 kilomètres. Que les prestations médicales soient gratuites pour ceux qui n’ont rien et qui ont droit à la santé comme les riches. Que mille entreprises soient créées où suscitées, pour que tous ces jeunes qui ont été manipulé, dressé par ces discours de haine retrouvent le chemin de la dignité par le travail. Que mille kilomètres de route soient construits afin que nos parents paysans puissent évacuer le fruit de leur labeur en zone commerciale et jouir d’une rétribution honnête. Que la sécurité soit une réalité afin que nos concitoyens puissent dormir dans la quiétude et profiter du repos du juste. Que tous puissent circuler sans avoir peur d’être martyrisé par des hommes en tenue et en arme. Que plus jamais une église, une mosquée, un prête, un imam ne soit l’objet d’une quelconque agression par des hommes en ténue et en arme…

Mille choses à exiger car mille ont été nos souffrances !

Ces exigences ne peuvent devenir une réalité que si et seulement si la politique gouvernementale intègre la notion d’impact sur la communauté. Que cet impact soit mesurable et visible. Que tous puisse en jouir sans exclusion. Que les discours du genre « nous avons 20% de croissance » soient abandonnés au profit de « nous avons construit 10 universités, logé 50 000 étudiants, embauché 1000 000 de jeunes, diminué le prix du riz de 50%, l’huile de 50%, l’électricité de 30% et le carburant de 50%, etc.). Nous voulons que la croissance ne soit pas l’unique but recherché mais plutôt le développement, qui est la croissance économique accompagnée d’un changement de mentalité traduit par une amélioration significative et positive des conditions de vie des populations.

Ces exigences, nous les réclamons…car c’est le prix de notre souffrance…le prix de nos sacrifices.

Libre de penser, libre de vivre !

 

Ahmed A. TRAORÉ, CRHA, CHRP, Président du Club’I.N.

 

Commentaires

commentaires