Actualite

Polémique autour de la 3e République/Que de cacophonie !


Affi n'Guessan, à l'instar des autres responsables de l'opposition politique ivoirienne, s'oppose à l'élaboration d'une 3e République en Côte d'Ivoire. Ph. Dr

Affi n’Guessan, à l’instar des autres responsables de l’opposition politique ivoirienne, s’oppose à l’élaboration d’une 3e République en Côte d’Ivoire. Ph. Dr

Abidjan-18-08-16 (lepointsur.com) Le projet de constitution voulu par le président de la République Alassane Ouattara est loin d’avoir livré tous ses secrets. Après certains partis politiques et la société civile ivoirienne qui ont dénoncé la manière cavalière du tenant de l’exécutif ivoirien  de « tailler » une nouvelle constitution pour la Côte d’Ivoire, c’est au tour de certains responsables de la coalition du Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix d’émettre des réserves quant à la nécessité de doter le pays d’une nouvelle loi fondamentale  au moment où d’autres questions de société et non des moindres défraient la chronique. C’est pour apporter des solutions à toutes ces inquiétudes que le président de ladite coalition sus-mentionnée a convoqué une réunion d’urgence qui a réuni le directoire et ses 120 membres le mercredi 17 août 2016 à Cocody.

Le président de la CSCI, Dr Christophe Kouamé et la société civile demande des conditions appropiées pour une nouvelle Constitution. Ph. Dr

Le président de la CSCI, Dr Christophe Kouamé et la société civile demande des conditions appropiées pour une nouvelle Constitution. Ph. Dr

« Nous indiquons à tous les cadres du RHDP qu’à partir de maintenant, pour éviter la cacophonie dans le message, il s’agit de l’élaboration d’une nouvelle Constitution. Concernant la création du Sénat, d’un poste de vice-président, le maintien de la primature, le président Bédié est en phase avec le président de la République. » A précisé  Amadou Soumahoro, président du directoire du RHDP. Ce conclave qualifié d’opération de mise au point par certains observateurs traduit éloquemment la volonté des présidents Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara et de certains responsables du RHDP d’aller au bout de leur désir ardent de  doter  la Côte d’Ivoire d’une 3e République.

Le président du directoire du RHDP a rencontré les membres de ladite coalition pour une mise au point. Ph. Dr

Le président du directoire du RHDP a rencontré les membres de ladite coalition pour une mise au point. Ph. Dr

Pour sa  part, le comité d’experts chargé de rédiger la nouvelle Constitution est à pied d’œuvre. Selon des informations qui ont filtré,  la mouture du  texte demandé par le président Alassane Ouattara devrait être remis fin août pour ensuite être soumis à référendum. Toutefois, ce document constitutif de la future troisième République nourrit les conversations aussi bien au  sein  de la société civile, de l’opposition que  de la coalition majoritaire du RHDP, où  l’on a parfois du mal à se mettre d’accord sur les termes à utiliser. N’est-ce pas d’ailleurs pour cette raison qu’Amadou Soumahoro a tenu à faire cette précision de taille « « Depuis quelques jours, des points de vue divergents commençaient à prendre corps en notre sein. Pendant que certains parlaient de nouvelle Constitution, d’autres parlaient de la révision constitutionnelle. » Indique-t-il.

Au demeurant, face au projet constitutionnel et faute d’informations précises en dehors des indications données par le président Alassane Ouattara imself, le futur texte ouvre la voie à toutes les spéculations, suppositions ou fantasmes, les uns aussi passionnés que les autres. Chacun pouvant interpréter,  traduire, supputer sur le projet. Et cela, au sein même du RHDP, où semble-t-il, l’on a du mal à parler d’une voix univoque.

L’objectif inavoué du directoire du RHDP est sans nul doute, d’envoyer des émissaires favorables à la 3e République  sur le terrain pour une mission de sensibilisation en vue de la tenue du référendum, prévu  à la fin du mois d’octobre 2016. Ce point de vue de la majorité présidentielle, n’est malheureusement pas partagé par l’opposition politique ivoirienne et la société civile ivoirienne qui soutient mordicus que la  multiplication de nouvelles institutions, vice-présidence, Sénat, Chambre des rois, dans une période où le budget de l’État s’avère insuffisant pour faire face à l’amélioration du niveau de vie des populations est anachronique.

On le voit. Alors même que la polémique sur la nécessité d’élaboration d’une nouvelle Constitution enfle  et que la majorité des  Ivoiriens  retiennent leur souffle quant à l’issue  de cet autre débat qui est loin de connaître son épilogue, les potentiels candidats à la candidature pour les législatives 2016 , eux affûtent leurs armes.

EKB

Commentaires

commentaires