Abidjan, le 1er-07-2023 (lepointsur.com) Dans une récente interview diffusée sur la plateforme YouTube, le célèbre artiste congolais, Werrason, a critiqué de nombreux artistes congolais pour avoir abandonné l’identité culturelle de la Rumba au profit de styles musicaux étrangers. Le Roi de la forêt, comme il est surnommé, a exprimé son désarroi face à cette tendance croissante de plagiat et de manque d’authenticité dans la musique congolaise contemporaine.

Selon Werrason, de nombreux artistes congolais ont adopté des styles étrangers pour attirer un public plus large et s’adapter aux goûts actuels. Cependant, il estime que cette approche est une erreur majeure qui a conduit à la perte de l’essence même de la musique congolaise et de son identité culturelle.

« Nous avons perdu notre authenticité en cédant à la tentation du plagiat. La musique que certains artistes jouent aujourd’hui n’est pas la leur, elle appartient à d’autres pays. Nous devons retrouver notre propre voix musicale », a déclaré Werrason, avec conviction.

La Rumba congolaise, née dans les années 1930, est un genre musical emblématique qui a été popularisé par des légendes telles que Franco Luambo et Tabu Ley Rochereau. Elle a marqué l’histoire de la République démocratique du Congo en tant que symbole de son identité culturelle et de sa créativité artistique.

Werrason, conscient de l’importance de préserver cette richesse musicale, a annoncé son intention de revenir aux racines de la Rumba congolaise à travers son projet futur intitulé « Morote ». Ce dernier promet de renouer avec les rythmes envoûtants, les mélodies enjouées et les paroles poétiques qui ont caractérisé la Rumba congolaise depuis des décennies.

Son appel à retrouver l’authenticité musicale est soutenu par de nombreux fans et critiques, qui partagent son souci de préserver l’héritage culturel du Congo. Ils voient en Werrason un leader d’opinion influent dans l’industrie musicale congolaise, capable d’inspirer un changement positif dans les mentalités artistiques.

La démarche de Werrason soulève également des questions plus larges concernant l’impact de la mondialisation sur la musique et la culture. Alors que la diversité culturelle est devenue plus accessible grâce aux médias et aux plateformes numériques, la frontière entre inspiration et copie se fait de plus en plus mince. Les artistes sont souvent tentés de s’inspirer de styles musicaux étrangers qui rencontrent un succès mondial, mais cela peut se faire au détriment de leur propre héritage culturel.

L’appel de Werrason à un retour à l’authenticité est un rappel important pour tous les artistes congolais de rester fidèles à leurs racines tout en innovant et en se renouvelant. La musique congolaise a toujours été une source de fierté nationale et internationale, et il est essentiel de la préserver et de la transmettre aux générations futures.

Dans un pays riche en diversité culturelle et musicale, il est crucial que les artistes congolais continuent d’explorer et d’expérimenter tout en restant attachés à leur identité. Les paroles de Werrason résonnent comme un appel à l’action pour tous les artistes congolais, les encourageant à embrasser leur héritage et à créer une musique qui reflète véritablement leur identité et leur culture.

Alors que Werrason se prépare à lancer son projet « Morote », les attentes sont élevées et l’espoir d’un renouveau musical congolais est palpable. L’artiste pionnier est prêt à prendre les devants pour restaurer la grandeur de la Rumba congolaise et ouvrir la voie à une nouvelle génération d’artistes qui suivront ses pas.

Espérons que son initiative inspirera d’autres artistes congolais à embrasser leur héritage musical, à valoriser leur authenticité et à contribuer à l’enrichissement continu de la scène musicale congolaise, tout en préservant cette identité culturelle unique qui a tant marqué l’histoire de la musique africaine.