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[Pénurie de sucre en Côte d’Ivoire] Le DG de Sucreivoire rassure et annonce un lendemain radieux


Abidjan, 04-10-2021 (lepointsur.com) À Barthelemy Zouzoua Inabo : Les usines commencent à tourner de nouveau à Borotou Koro et à Zuenoula. Les producteurs l’avaient annoncé, l’approvisionnement du marché en sucre allait reprendre son cours normal à la fin du mois d’octobre 2021. Promesse tenue. Les marchés redeviennent sucrés. Maintenant, gérer, c’est anticiper. L’expérience doit servir…

“ La pénurie du sucre sur le marché national est donc un mauvais souvenir. Les consommateurs l’avaient ressentie et s’en inquiétaient. ’’

« Les semaines à venir, tout va rentrer dans l’ordre », rassure le directeur général de Sucrivoire, M. Michel AKPANGNI, ce jeudi 28 octobre 2021.

Il est un peu plus de 18 h 30. Il nous reçoit dans son bureau, en zone portuaire, décontracté, assisté du chef de département Communication de l’entreprise. Il joue de transparence et donne des garanties aux consommateurs et aux grosses sociétés utilisatrices de sucre comme intrant. « À partir du mois de novembre et pendant les mois suivants, le marché sera approvisionné normalement. Nous avons déjà lancé les machines sur les sites ».

Le ministère du Commerce et de l’Industrie, en contact permanent avec l’Association des Industries Sucrières confirme : « La nouvelle campagne 2021-2022 a démarré, le marché commence à être réapprovisionné normalement ».

La pénurie, un mauvais souvenir

La pénurie du sucre sur le marché national est donc un mauvais souvenir. Les consommateurs l’avaient ressentie et s’en inquiétaient. Le 22 octobre 2021, dans un communiqué rendu public par l’Association des Industries Sucrières de Côte d’Ivoire (AIS-CI), celle-ci reconnaît les difficultés d’approvisionnement du marché et s’engageait par la même occasion à régulariser la situation à la fin du mois d’octobre. « L’AIS-CI regrette cette situation qui perturbe le marché local. Toutefois, il est à noter que les sucres blancs raffinés sous leurs diverses formes (granulés et morceaux) sont restés disponibles. Si les consommateurs ont ressenti un peu durement la pénurie du sucre, notamment le sucre roux, il n’en fut pas de même pour les industries qui utilisent le produit comme matière première. Il n’y a pas eu de rupture d’approvisionnement chez nos clients industriels ; parce que si une usine arrête son activité par manque de sucre, on assistera à des ruptures en cascade d’autres denrées alimentaires », explique le directeur général de Sucrivoire, M. Michel Akpangni.

Les effets du changement climatique

Les sociétés de production de sucre ont été beaucoup freinées par les effets climatiques. Une parcelle irriguée en plus des pluies permettait de récolter en moyenne, entre 90 et 100 tonnes de canne à sucre à l’hectare. Mais c’était 12-15 ans en arrière. « Aujourd’hui, sur ces mêmes parcelles irriguées, nous sommes passés à 80-85 tonnes. Tout simplement, parce qu’elles sont certes irriguées mais l’irrigation à elle seule ne suffit pas à couvrir le besoin en eau de la plante. Elle vient en complément. Il faut un minimum de pluie pour que la plante connaisse une bonne croissance. Elle a besoin à peu près de 1200 à 1300 millimètres d’eau utile dans l’année. L’irrigation n’a pas changé. Mais nous avons perdu sur l’eau de pluie. Les quantités d’eau sont très irrégulières », explique le premier responsable de Sucrivoire. A titre d’exemple, révèle-t-il, Le mois d’août 2020, Borotou a enregistré 500 mm d’eau. « Nous avons enregistré le seul mois d’aout plus de 40% de la quantité de pluie dont nous avions besoin pendant les douze mois de croissance de la canne à sucre. La grande partie de cette pluie tombée en août fut inutile et les résultats attendus ne sont pas arrivés », regrette-t-il.

Le futur…

15 milliards FCFA, c’est le budget d’investissement de 2022 pour Sucrivoire. « Nous nous sommes engagés à faire des investissements pour être en adéquation avec les besoins du marché ». Ces besoins sont estimés à 250 mille tonnes de sucre par an. « La production de Sucrivoire devrait être autour de 105 mille tonnes. Mais avec les aléas climatiques, nous serons à 95 mille tonnes pour la présente campagne ».

Les deux sociétés sur le marché sucrier couvrent à 80% le marché local. Une dérogation spéciale est faite par le gouvernement pour l’importation du sucre pendant la période de soudure. Là encore, avec la pandémie à coronavirus, les producteurs ont connu des difficultés avec les reports successifs des arrivées des bateaux à Abidjan. L’expérience sert à quelque chose. Pour la saison 2022, « nous allons négocier avec le gouvernement de sorte à avoir les autorisations d’importations suffisamment tôt ».

La Côte d’Ivoire redevient sucrée…

Fernand Dédeh

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