-Le président Ouattara aussi à la trappe !

-Finalement, personne n’y échappe

Le premier mandat s’est passé de ces fioritures, de ces tapages médiatiques, de ces clubs de soutien à but stomacal, de ces chefs en tenue d’apparat qui viennent se confondre en remerciements avec leurs propos laudatifs au Palais présidentiel. Le second a suivi le même schéma jusqu’à fin 2017. Et j’ai aimé, j’ai bien apprécié.

Le président Alassane Ouattara, lors de l’un de ses discours (Ph/Lps)

Puis, patatras ! Le président est tombé dedans. M. le Président, que s’est-il passé ? Comme des fleurs de marguerites, des clubs de soutien fleurissent çà et là pour vous vanter, pour vanter vos réalisations et ce, à deux ans de la fin de votre second mandat. Quel intérêt a-t-on à se promener dans toute la Côte d’Ivoire avec l’effigie du président sur les poitrines et les dos, à prononcer des propos dithyrambiques dans des banales installations de maires ?

‘’Passez-vous de ces éloges flatteurs qu’on viendra débiter demain devant votre successeur.’’

Si tout ce remue-ménage, c’est pour « manger », c’est bien. Mais si c’est pour propager votre bilan, ce n’est pas la peine. Votre bilan, tout le monde le voit, tout le monde sent. Tous les avis objectifs peuvent lui donner une très bonne note. Mais sachez que les opposants ne peuvent apprécier objectivement ces réalisations. C’est comme ça. En politique, même dans les pays icônes de la démocratie, on ne fait pas la passe à l’adversaire. Donc le président de la République ne doit pas attendre de ses adversaires des louanges. Ils jouent d’ailleurs leur rôle.

‘’Les avis neutres et vos militants voient vos œuvres : le pont Bédié qui enjambe altier la lagune ébrié, le barrage de Soubré, le prolongement de l’autoroute du Nord, la voie express Port-Bouet-Grand Bassam, le bitumage des routes Adzopé-Agnibilekrou, Akoupé-Bongouanou, Boundiali-Tengrela, les routes deux fois deux voies de yopougon, le bitume sur toutes les voies principales d’Abidjan, l’échangeur de solibra, le stade olympique… Sans oublier les camions de ramassage qui sillonnent toutes les journées les rues d’Abidjan.’’

Il est inutile de gaspiller l’argent dans des meetings de soutien, de distribuer notre argent à des gens qui se promènent avec des écharpes orange, des tee-shirts frappés de photos Houphouët et Alassane. Le président Ouattara doit terminer son second et dernier mandat (ayant lui-même dit qu’il œuvre pour passer le flambeau aux jeunes) comme il avait commencé sans fioritures, sans folklore comme on le voit depuis la création du Rhdp. Enfin, la création de ces clubs et mouvements donne l’impression que le président se sent faible sans son principal allié d’hier, le Pdci et Guillaume Soro. Passez-vous de ces éloges flatteurs qu’on viendra débiter demain devant votre successeur. Vous n’avez pas d’avantages à gaspiller de l’argent pour entendre vos qualités sauf si, vous-même, vous les ignorez.

Par Pascal Kouassi

NB : le titre est de la rédaction

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