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Où sont passés les madriers et planches saisis par l’unité spéciale d’intervention du ministère des Eaux et forêts ? Traficillégaldebois


Une vue des bois saisis par l'Unité spéciale d'intervention du ministère des Eaux et forêts.

Une vue des bois saisis par l’Unité spéciale d’intervention du ministère des Eaux et forêts.

CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 2-9-2016) L’affaire de la disparition des 1.928 madriers et planches d’Iroko, de Framiré et de Badi pourtant saisis par des éléments de l’Unité spéciale d’intervention du ministère des Eaux et forêts, le mercredi 24 août 2016, continue d’alimenter les causeries au niveau des soldats de la forêt.

Les traces de cette importante quantité de bois sciés, en principe interdits du fait de la fraude qui les frappe, restent introuvables depuis leur saisie dans un dépôt à Koumassi par des éléments l’unité créée par décision n°00417/MINEF/CAB du 22 avril 2016. Curieusement, ces bois ne sont pas dans les locaux de la Sodefor de Cocody encore moins dans ceux de Yopougon où ils devaient être stockés après leur saisie.

Selon les informations en notre possession, l’affaire remonte à une mission de contrôle, le mercredi 24 août 2016 par des éléments de l’Unité spéciale d’intervention (Usi) qui, ce jour-là, appréhendent une importante quantité de bois sciés dans un dépôt à Koumassi appartenant à un certain Boubé Mamadou dit Hamed.

Interpellé, le mis en cause a été placé en garde à vue à la centrale de Police au Plateau le même jour. Il a finalement été libéré après s’être acquitté, selon notre source, contre la somme de 1.200.000 Fcfa de contravention. Toutefois, la quantité de bois saisie est gardée, en vue de la procédure d’usage.

Malheureusement et contre toute attente, ces madriers et planches d’Iroko, de Framiré et de Badi sont convoyés à bord d’un camion immatriculé 7597 EC 01 vers un dépôt à Abobo-Baoulé, puis vendus à un propriétaire d’une petite scierie, sans le moindre respect de la procédure légale indiquée en la matière. En effet, cette procédure recommande plusieurs étapes.

Notamment, l’établissement d’un procès-verbal de saisie, d’un procès-verbal de constatation de délit, d’un procès-verbal contre le contrevenant qui va indiquer l’infraction et mentionnant les amendes auxquelles le contrevenant s’expose, d’une soumission de transaction, avoir un reçu délivré par le Trésor public après le versement du montant indiqué dans la soumission et la main levée qui fait suite après la délivrance du reçu par le Trésor public.

Bien que toute cette procédure ne soit pas respectée, les 1928 madriers et planches d’Iroko, de Framiré et de Badi qui ont été vendus illégalement uniquement à partir du procès-verbal de saisie comme document de vente en lieu et place d’un reçu de vente. Bien entendu, cette action de vente est contraire à la norme de la Sodefor qui indique que la direction commerciale et marketing est la seule habilitée à faire une vente de bois saisis.

A l’évidence, le montant réel qui découle de cette opération illégale de vente ne pourra être déterminé que par une enquête approfondie qui, dans la foulée, mettra en évidence la destination et l’utilisation faite des fonds issus de la vente. Mieux, cette enquête contribuera à faire toute la lumière sur les traces de la somme de 1.200.000 Fcfa payé par Boubé Mamadou dit Hamed pour sa libération.

C’est ici le lieu d’inviter le ministre des Eaux et forêts à se saisir de ce dossier qui fait trop de bruit dans son département et qui a déjà créé un accrochage entre des éléments de la police économique et ceux de l’Usi.

Idrissa Konaté

 

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