Mon avis sur l’affaire de l’imam Aguib Touré (Par Mahamadou Sala Dembélé)
-L’imam Aguib Touré sur les traces de Mohammed Yusuf, fondateur de Boko Haram au Nigéria?
-Attention à la radicalisation de l’islam en Côte d’Ivoire
Depuis quelques semaines, je suis avec le plus grand intérêt, mais aussi, avec une peur de plus en plus grandissante, les divers avis, articles et prises de position pour, ou contre, l’imam Aguib Touré. Ce guide religieux semble faire de plus en plus d’émules en Côte d’Ivoire. Tant ses propos sont repris par certaines internautes sur les réseaux sociaux.
D’aucuns trouvent qu’il a raison sur certains propos en rapport avec la cherté du pèlerinage à la Mecque, le fait que les enfants de confession musulmane ne devraient pas fréquenter les écoles chrétiennes (…). Quand d’autres tentent de mettre à nu ses manipulations et ses contre-vérités.
Je n’ai, personnellement, rien contre le guide religieux, qu’il est. Cependant, il y a un fait que je déplore, personnellement dans ses prédications. Et cela, bien sûr n’engage que ma personne. Il s’agit justement sa tendance à s’inviter dans l’arène politique ou le tableau semble-t-il, délétère qu’il fait de la société ivoirienne.
Même si sur certains points, il semble avoir raison, cependant, n’est-il pas malsain d’inviter la politique dans la religion ? En quoi ses critiques de la société ivoirienne actuelle peuvent-ils assurer l’entrée au paradis des âmes que Dieu lui a confié ? Bien malin celui qui pourra répondre à cette question. À l’écouter, cet imam me rappelle étrangement les prédications de Mohammed Yusuf, fondateur, en 2002 de la secte Boko Haram, au Nigeria.
Prédicateur charismatique formé en Arabie Saoudite, Mohammed Yusuf, fonde en 2002, à Maiduguri, capitale de l’Etat fédéré de Borno (nord-est du Nigeria), la secte Boko Haram (nom usuel qui signifie en haoussa « l’éducation occidentale est un péché ».
Attention à la radicalisation de l’islam en Côte d’Ivoire. De son vrai nom Jamaatu Ahlis Sunnah Lidda’awati wal Jihad (congrégation sunnite pour la prédication et le jihad), Boko Haram séduit la jeunesse désœuvrée de Maïduguri qui se reconnaît dans les prêches de Yusuf dénonçant la corruption de l’État nigérian.
Elle (corruption) est responsable selon le prédicateur, de la misère qui sévit dans la partie septentrionale du pays, privée des bénéfices de la manne pétrolière. Admirateur des talibans afghans et d’Oussama Ben Laden, Mohammed Yusuf enseigne le Coran et un islam radical, qui refuse le mode de vie et les principes occidentaux.
Il veut instaurer un État islamique. Sous le commandement de son leader, la secte islamiste, non-violente à ses débuts, se métamorphose en un mouvement de plus en plus violent et revendicatif.
En 2003, les membres de la secte ont recours à la violence, pour la première fois en s’attaquant aux commissariats et aux bâtiments publics dans l’État de Yobe (nord-est, frontalier de l’État de Borno), en signe de contestation de l’ordre politique établi. La multiplication d’agressions et de violences contre les symboles du pouvoir politique, commence à attirer l’attention des autorités. Au début, comme nous le voyons, il s’est agi au départ, pour le prédicateur nigérian de s’opposer à l’ordre politique de son pays, à travers ses critiques de la corruption.
Aujourd’hui, son mouvement est l’un des groupes terroristes les plus sanguinaires au monde. J’aimerai donc attirer l’attention de mes frères musulmans. L’islam telle que pratiquée en Côte d’Ivoire, a toujours été une religion de tolérance, de pardon et du vivre ensemble.
En Côte d’Ivoire, nous avons toujours, célébré nos fêtes religieuses entre frères de religions différentes. Autant les chrétiens s’invitent dans les fêtes religieuses musulmanes, autant les musulmans également, le font pour les fêtes chrétiennes.
Prenons garde de ne pas faire rentrer des loups dans notre enclos. « La #Côted‘Ivoire est un pays merveilleux », dixit mon ami tchadien, Mihimit Mohamed. Faisons donc attention ! Tout n’est pas utile pour la cohésion de notre pays.
Une analyse prise sur la page facebook deMahamadou Sala Dembélé
NB: les titres et sous-titres sont de la rédaction