En mission de bons offices/Les ex-combattants démobilisés désavouent Amadou Soumahoro : ‘’On ne veut pas de projets’’
CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 11-6-2017) Le Secrétaire général par intérim du Rassemblement des Républicains (RDR), Amadou Soumahoro a essuyé, le dimanche 11 juin 2017, à la salle des fêtes de la mairie de Bouaké, un revers des ex-combattants démobilisés.
Lui qui était venu apporter la compassion de son parti à ces derniers suite à la répression du mardi 23 mai 2017, est resté dans ses petits souliers au regard de la fronde verbale qui lui a été servie. Comment en est on arrivé à cette situation ? Après avoir rappelé le parcours historique du Rdr, Amadou Soumahoro qui croyait si bien faire, a tenu un discours rassurant devant les démobilisés.
« En 1994, si on ne créait pas le Rdr il y aurait eu une partie des Ivoiriens, notamment ceux du Nord allaient être marginalisés », affirme-t-il comme pour inviter les démobilisés qui, selon lui, ont été les principaux acteurs de ce parti à s’inscrire dans la dynamique de développement entamée par le chef de l’Etat. Si ce discours a pu obtenir l’adhésion de ses interlocuteurs qui l’ont applaudi, il n’en demeure pas moins que le reste de ses propos a suscité une vague de mécontentements dans la salle qui paraissait trop exiguë pour la circonstance.
Amadou Soumahoro s’exprimant dans le patois Malinké, a demandé aux démobilisés de s’organiser afin de pouvoir bénéficier du financement des projets. « Parmi vous, il y a des menuisiers, des mécaniciens, des maçons, tous ceux qui ont des petits métiers. Nous vous demandons de vous organiser. Ayez un interlocuteur qui parlera en votre nom, il y a de bonnes choses pour vous qui viennent », exhortait-il.
Une proposition qui sera très vite écourtée par l’attitude des démobilisés qui, séance tenante, manifestent leur désaccord. « On n’est pas là pour les projets. On s’en fout de projets. On ne veut pas de projets », clament-ils en chœurs dans la salle. Le remue-ménage créé dans la salle, eu égard à cette fâcheuse proposition du natif de Séguéla mettait ainsi fin à la rencontre qualifiée de « Sabary Day » ou cérémonie de pardon.
Amadou Soumahoro était accompagné, pour la circonstance, de la trésorière du Rdr, Jeanne Peuhmond, du ministre Philippe Légré et de bien d’autres personnalités politiques. Ils ont finalement quitté la salle sous escorte de leurs gardes rapprochées. Visiblement apeurés par la menace des ex-combattants, ils ont embarqué en toute hâte dans leur véhicule de commandements pour rallier Abidjan.
Simon Debamela à Bouaké