Abidjan, le 23-12-14 (lepointsur.com)-La Côte d’Ivoire est loin, très loin du crépitement des armes du 11 avril 2011, au cours duquel l’ex-chef de l’Etat, Laurent Gbagbo tombait. Plus de trois ans après, toutes les institutions sont en place. Mais hélas !

Comme si on était face à des bougnoules, plus de trois ans après la sortie de crise, de hauts responsables de l’Etat continuent de servir le mensonge au peuple. Comme si c’était la chose la mieux partagée en Côte d’Ivoire. Pis, lorsque  cela est doublé de dénigrement, d’intoxication et de mépris il y a de quoi s’interroger.

Le cas Salif Traoré dit ‘’Cdt Tracteur’’, achève de convaincre que des personnes tapies dans l’’ombre tirent la Côte d’Ivoire vers le bas, au moment où les patriotes ivoiriens (au vrai sens du mot) accompagnent le Président Alassane Ouattara vers la réussite de son programme de gouvernement.

Le cas Salif Traoré dit Tracteur et les zones d’ombre

Au moment où les Ivoiriens sont en pleine préparation des fêtes de fin d’année, les riverains du quartier Attoban ont été surpris dans leur sommeil dans la nuit du jeudi 18 au vendredi 19 décembre 2014, par les bruits assourdissants d’armes d’assaut. Bilan officiel : 1 mort. Les raisons : arrêter le ‘’Cdt Tracteur’’ et perquisitionner son domicile.

Le ministre auprès du Président de la République chargé de la Défense, Paul Koffi Koffi a-t-il mesuré les conséquences d’une telle initiative, qui plus est, a eu pour centre d’intérêt un ancien chef de guerre, au moment où les Ivoiriens ont besoin de plus de quiétude ?

S’il est vrai que l’Armée doit mettre la main sur un individu qui détiendrait une artillerie de guerre par devers lui (toute chose qui reste à vérifier),  n’y a-t-il pas de voie légale pour arrêter des personnes comme Salif Traoré? Pourquoi avoir choisi la nuit et troubler le sommeil d’honnêtes citoyens ?

Les moyens humains et matériels n’existent-ils pas pour lancer un mandat d’arrêt contre le ‘’Cdt Tracteur’’ au cas où il devrait sortir du pays ? Qu’est-ce qui n’a pas marché entre ce chef de guerre qui, aux yeux de la hiérarchie militaire, tient des réunions au plan sécuritaire avec l’Etat-major des armées, la police, la gendarmerie… ? Veut-on prouver aux yeux du monde entier que la Côte d’Ivoire et particulièrement, la zone de Cocody où l’indice sécuritaire est pris au sérieux à cause des sièges de plusieurs représentations diplomatiques, que rien ne va ?

Salif Traoré dit ‘’Cdt Tracteur’’ n’est pas un inconnu des l’Armée. Les actions entreprises par ce chef de guerre ont toujours été relayées par les médias. La presse pro-gouvernementale (Fraternité-Matin) l’a même approché au temps où il occupait encore la résidence de l’ex-Dg du port, pour l’interroger s’il était prêt à libérer la résidence de Marcel Gossio ?

Des journaux de l’opposition et d’autres organes de presse ont relayé, au plus fort de la crise, et même après la sortie de crise, les actions menées par Salif Traoré et ses éléments, en symbiose avec la police, pour traquer les bandits. Pourquoi veut-on aujourd’hui le présenter comme un individu qui n’était pas prêt à rendre les armes ?

Y-a-t-il eu un dialogue (l’arme des forts) entre le ministre auprès du Président de la République chargé de la Défense, Paul Koffi Koffi, et l’Etat-major de l’Armée ? Où alors, après l’avoir utilisé comme une orange on veut le jeter dans la poubelle, parce que n’ayant plus de jus ?

Salif Traoré victime d’un complot entre chefs de guerre ?

Au regard de ce qui est arrivé au ‘’Cdt Tracteur’’, l’on pourrait bien se demander si celui-ci n’est pas victime d’un complot entre chefs de guerre. Sinon comment comprendre et accepter que certains d’entre eux n’aient pas hésité à diriger une arrestation contre leur frère d’armes.

Ne dit-on pas que le couteau qui a servi à tuer le mouton du voisin, peut servir à tuer le tien ? A y voir de près, l’affaire ‘’Cdt Tracteur’’ pourrait se propager aux autres chefs de guerre qui gagneraient à faire bloc autour de lui pour réclamer sine die sa libération. En effet, son arrestation sonne comme un signal fort à leur endroit.

Ce qui arrive à Salif Traoré peut arriver à chacun de nous, parce que sans moyens de défense et de propagande pour mentir, intoxiquer, véhiculer de faux messages etc. Comment peut-on accompagner le Président Alassane dans cette campagne de l’émergence si ce n’est le suivre. Son aîné Bédié n’a-t-il pas dit : »Je n’ai que des suiveurs ». A méditer !

Seriba Koné/lepointsur.com

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