Meetings et réalité des urnes
L’élection présidentielle en Côte d’Ivoire avance à grands pas. Sauf cataclysme, les Ivoiriens se rendront aux urnes le 30 octobre prochain pour choisir celui qui aura la lourde charge de présider aux destinées du pays pendant une période de cinq ans. A quatre mois de cet important rendez-vous, chacun des différents prétendants au « trône » affûte ses armes. Outre l’actuel pensionnaire de « la maison blanche » du Plateau, Alassane Ouattara, candidat de la Coalition des houphouetistes (RHDP), plusieurs autres candidats, issus aussi bien des rangs du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), membre du RHDP que de l’opposition sont en course pour le fauteuil présidentiel. Seulement, au moment même, où la pré-campagne s’emballe, l’opposition montre des signes de fébrilité. Des signes perceptibles qui posent le problème de la crédibilité et du sérieux de cette opposition qui veut arracher le pouvoir à la coalition, dont la synergie a triomphé du président Laurent Gbagbo en 2010.
Depuis la signature de la charte de la Coalition Nationale pour le Changement (CNC), du nom de la plate-forme de l’opposition politique ivoirienne, si ce n’est des sons discordants, ce sont des défections qui sont enregistrées dans les rangs de cette nouvelle force politique et démocratique (sic), dont l’avènement a été salué par nombre de démocrates ivoiriens. En effet, après la volte-face du candidat Essy Amara de ratifier ladite charte le 15 mai 2015 (date de la signature) « pour incompatibilité de point de vue », la CNC a montré les premiers signes de fébrilité après les marches éclatées de sa jeunesse, réprimées par le régime d’Abidjan, prétextant qu’elles étaient non autorisées. La suite est connue de tous.
Le second signe de fébrilité constaté est incontestablement les sons discordants autour du débat sur la participation ou non des militants à la révision de la liste électorale, étape, on ne peut plus importante pour une participation effective aux élections qui seront organisées en Côte d’Ivoire. Sur le sujet, au moment où certains mentors, tels Charles Konan Banny et Kouadio Konan Bertin, alias KKB appellent les militants à s’inscrire massivement, bien sûr, après avoir longtemps hésité, d’autres comme Abdramane Sangaré qui incarne les « frondeurs » du FPI lancent un appel au boycott. Comme si cela ne suffisait pas, le président de Liberté et Démocratie pour la République (LIDER), par ailleurs, porte-parole de la CNC, dont les prises de positions et certaines sorties ont toujours intrigué ses camarades a brillé par son absence au rendez-vous de Koumassi, où il était très attendu par les militants. Entre autres signes de fébrilité qui finissent par convaincre que l’opposition politique ivoirienne semble n’avoir pas encore le coffre, encore moins la carapace nécessaire pour chasser le candidat RHDP du pouvoir. Au demeurant, le débat sur l’inondation des espaces de meetings qui, loin d’être des références ne sont que de la diversion, car comme le soulignent les militants du candidat du RHDP, « la vérité des élections se trouve dans les urnes et non dans des marches et autres déclarations ». N’ont-ils pas raison quand on sait qu’en 2010, au moment, où les partisans du président sortant, Laurent Gbagbo entonnaient l’hymne « on gagne, ou on gagne » ou encore « y’a rien en face », ceux du candidat du RDR prenaient d’assaut les lieux d’audiences foraines et d’enregistrement sur la liste électorale. A l’analyse des faits, cette expérience semble n’émouvoir outre mesure l’opposition ivoirienne.
Ces derniers développements de l’actualité politique ivoirienne, ne font pas perdre de vue la proclamation des résultats du BEPC, au titre de l’année 2015 qui a enregistré un taux d’admis de 58,62% contre 57,43% e 2014 et 40,22% en 2013. Soit un net taux d’augmentation d’un peu plus de 1%. Annoncé au cours d’un conseil des ministres, tenu à Odienné, à la faveur de la visite d’Etat du Président Alassane Ouattara dans le Denguélé, l’augmentation du prix de l’électricité, en dépit de la protestation des usagers sera effective en début du mois de juillet 2015. Au grand dam de tous ceux qui ont rêvé à une éventuelle volte-face des autorités ivoiriennes. Les pluies diluviennes, elles continuent de s’abattre sur la capitale économique de la Côte d’Ivoire (Abidjan) et de l’intérieur du pays. Bien Sûr, avec son corollaire de dégâts matériels et humains. Annoncée, comme une Assemblée générale de tous les dangers, la rencontre entre l’instance fédérale du football ivoirien (FIF) et les clubs s’est passé sans heurts. Bien au contraire, le président Sidy Diallo et son porte-parole, Gondo Pierre ont rassuré les clubs quant à la bonne santé de la structure qui adopte un budget de 6 milliards pour un solde positif de 320millions.
Edwin Anoma, Directeur de publication du journal Lepointsur.com