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Lutte contre les trafics de tous genres : Les éléments de l’UCT mettent en déroute un réseau de fabrication de faux médicaments à Abatta #Cocody


L’unité de production était dotée de véritables installations de pointe.

CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 9-3-2017) Grand coup de filet de l’Unité de Lutte contre la Criminalité Transnationale organisée. Pourrait-on dire sans risque de se tromper, avec la prouesse que vient de réaliser les éléments du Commissaire divisionnaire Adomo Bonaventure, directeur de cette unité spéciale.

Ils ont réussi à mettre en déroute un réseau de fabrication, avec à la clef, la fermeture de l’usine de fabrication et l’arrestation de trois ressortissants chinois, au centre du trafic de faux médicaments, le samedi 18 février 2017.

Des machines de pointe installées dans la clandestinité …

L’occasion de l’enlèvement des produits de contrebande dans l’entrepôt situé dans la commune de Cocody, précisément aux encablures du village d’Abatta, le jeudi 9 mars 2017, a permis de découvrir l’ensemble de faux médicaments prêts à être mis sur le marché.

Selon les autorités douanières sur place, il s’agit essentiellement de gélules, d’ampoules buvables, de suppositoires, de sirops, de tisanes, d’antibiotiques, d’anti-inflammatoires, d’aphrodisiaques (Ndlr : plus nombreux d’ailleurs !). Il s’agit au total de 40 tonnes de saisies d’une valeur marchande estimée à plus de 500 millions Fcfa.

Une visite des lieux a permis de découvrir que la façade de logements masquait bien l’existence d’une véritable unité de production, allant de la fabrication à partir d’une antichambre mitoyenne à la chambre où logeaient les trois trafiquants. Cette chambre était un laboratoire avec des installations techniques qui produisaient autant de comprimés que de gélules.

… et qui facilitait le mélange des matières premières venues expressément de Chine.

L’unité de production était en même temps dotée d’une imprimerie de pointe à partir de laquelle les étiquettes étaient fabriquées. Malheureusement, selon Dr Toé Oumar Aimé, pharmacien de son état et chef du service de lutte contre les médicaments illicites à la Dpml (Direction de la pharmacie, du médicament et des laboratoires), cette entreprise chinoise n’obéissait pas aux normes nationales de fabrication de médicaments. D’autant qu’elle n’avait aucune existence légale, encore moins ne pouvait justifier une autorisation de mise sur le marché et ne bénéficiait d’aucun document administratif.

Ici, des étiquettes fabriquées sur place par l’imprimerie de l’unité de production

Pour s’insurger contre ce que le pharmacien qualifie d’usurpation et de concurrence déloyale, trois plaintes émanant de la Dpml, du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens  et de l’Union nationale des pharmaciens privés de Côte d’Ivoire  ont été déposés contre les trois contrevenants déférés depuis au Parquet.

Cette prouesse qui a conduit à la découverte de l’usine est à l’actif du Réseau national de lutte contre les faux médicaments qui regroupe dix structures, dont la Direction de la pharmacie, du médicament et des laboratoires ; la Police sanitaire ; le Comité national de lutte contre le trafic illicite et la contrefaçon des médicaments ; le Comité national de lutte contre la contrefaçon ; l’Unité de lutte contre la criminalité transnationale organisée ; le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens ; l’Union nationale des pharmaciens privés de Côte d’Ivoire ; les Douanes ivoiriennes ; Interpol et la Direction de la police des stupéfiants et des drogues.

Une vue des médicaments qui n’ont pu être emballés, lorsque les éléments de l’UCT ont fait irruption dans l’usine clandestine.

Invitant les populations à s’abstenir de payer les faux médicaments, de sorte à ne pas encourager leur fabrication, le patron de l’UCT s’est dit déterminé à réussir sa mission en essayant, un tant soi peu, de juguler le fléau de la contrebande.

« Nous allons tout faire pour mettre fin à ce type de trafic et mériter la confiance du Président de la République qui nous a placé à la tête de cette importante unité », promet le Commissaire divisionnaire Adomo Bonaventure. Qui précise que les enquêtes se poursuivent, afin de remonter tout le réseau qui s’étend jusqu’aux distributeurs finaux.

Idrissa Konaté   

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