Technologie

[Lutte contre le Coronavirus] Un simulateur des flux d’air pour les salles de spectacle


Une modélisation 3D de la Grande salle de concert Pierre Boulez de la Philharmonie de Paris a permis de comprendre comment les particules virales de la Covid-19 se propagent dans les airs. Développée par l’entreprise Dassault Systèmes, l’objectif de cette simulation numérique est d’anticiper le retour du public et des artistes en toute sécurité dans des lieux culturels.

L’épidémie de la Covid-19 a mis un coup d’arrêt brutal à toutes nos activités culturelles. Comme bien d’autres lieux, la Philharmonie de Paris, établissement consacré à la musique symphonique, à la musique de chambre, au jazz ou encore aux musiques du monde, restera fermée, au mieux, courant janvier 2021. Mais dans l’éventualité d’une reprise des spectacles, elle a fait appel à la société Dassault Systèmes pour créer un modèle 3D de sa prestigieuse Grande salle Pierre Boulez.

L’entreprise française spécialisée dans les programmes de simulations numériques a étudié virtuellement la circulation de l’air et la propagation des particules virales dans cette salle de concert afin de déterminer comment la Philharmonie de Paris pourrait optimiser la sécurité des spectateurs et des artistes sur scène. « Une expérimentation riche en enseignements qui a permis de rendre visible les mécanismes de la propagation aérienne du virus », précise Jacques Beltran, vice-président en charge du secteur public de Dassault Systèmes.

Il détaille : « Nous avons réalisé un jumeau numérique de la Grande salle Pierre Boulez, nous avons modélisé son système de ventilation qui est intégré sous chaque siège, permettant à l’air de circuler dans le dos des spectateurs et des musiciens. Nos experts du secteur santé ont modélisé le flux d’air chargé éventuellement de particules virales en employant des spectateurs virtuels qui toussent pour mesurer la propagation du virus entre spectateurs, mais aussi les musiciens. Par exemple, nous avons modélisé le souffle d’un trompettiste. Cette simulation nous a permis de constater qu’en réduisant de 50% la ventilation, on réduisait fortement le risque de contamination d’un spectateur à un autre. On pourrait réaliser ce type d’étude dans tous les lieux qui accueillent du public et dont on ignore quel est l’impact de la ventilation sur le risque de la propagation. Ces simulations permettent, en quelque sorte, de mettre en évidence des phénomènes totalement invisibles. »

Ces cartographies virtuelles de la circulation de l’air dans des lieux culturels inciteront-elles les autorités sanitaires à rouvrir plus rapidement les grandes salles de spectacle ? Rien n’est moins sûr. La sécurité du public, des artistes et des personnels du secteur n’est pas négociable, estime le gouvernement. Les mélomanes devront encore attendre et se contenter de la diffusion en ligne de leurs chefs d’œuvres préférés, comme ce concert de Noël réunissant une sélection des plus belles pièces sacrées de Vivaldi et Corelli que proposait sur la scène de la Philharmonie de Paris – sans aucun public pour les acclamer – l’ensemble musical Les Arts florissants.

Source : Rfi

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