[Lutte contre le changement climatique/Renforcement des acteurs non étatiques] Le Projet Transition Bas Carbone en action
Abidjan, le 23-08-2023 (lepointsur.com) L’initiative en faveur d’une transition vers une économie bas carbone en Côte d’Ivoire prend de l’ampleur avec le lancement d’un atelier de renforcement des capacités. Organisé par le ministère de l’Environnement et du Développement durable, cet événement a eu lieu le mardi 22 août à Abidjan-Plateau, réunissant divers acteurs non étatiques, parmi lesquels la société civile, les médias et le secteur privé.
L’objectif central de l’atelier a été de sensibiliser et d’informer ces acteurs clés sur les enjeux critiques liés aux changements climatiques, en mettant l’accent sur l’intégration des aspects de genre et d’inclusion sociale. Une prise de conscience majeure s’est dégagée parmi les participants, qui ont plaidé pour une formation ciblée des parties prenantes influentes afin d’encourager un changement de comportement favorable à la lutte contre le changement climatique. Ils ont également appelé à une sensibilisation accrue dans les langues locales pour atteindre les populations des régions rurales.
Financé généreusement par l’Union européenne à hauteur de 6 millions d’euros et exécuté par Expertise France, le Projet Transition Bas Carbone est prévu pour se dérouler de fin 2023 à 2026. Son ambition est de concevoir des outils de suivi et d’évaluation des efforts de réduction des émissions conformément à une approche inclusive et participative. Dans le même temps, il vise à renforcer la gouvernance climatique, une nécessité soulignée par Guillaume Vermeulen, chargé de projet Transition Bas Carbone à Expertise France.
Selon Vermeulen, ce projet s’engage à soutenir le gouvernement ivoirien dans la mise en œuvre et le suivi de ses engagements climatiques en matière d’atténuation et d’adaptation. Cette approche collaborative vise à maximiser l’impact et la durabilité des efforts consentis.
Frédéric Zakpa, le coordonnateur national du Projet Transition Bas Carbone, a souligné l’urgence d’agir face aux impacts grandissants des changements climatiques. Il a identifié plusieurs secteurs vulnérables tels que l’agriculture, l’élevage, l’aquaculture, la forêt, l’utilisation des terres, les ressources en eau et les zones côtières. Zakpa a également annoncé que le projet, actuellement en phase de démarrage, sera officiellement lancé en septembre au cours d’un atelier dédié.
Un rapport de la Banque mondiale souligne que le changement climatique pourrait infliger une perte de 2% à 4% du Produit Intérieur Brut (PIB) de la Côte d’Ivoire d’ici 2040, équivalant à une somme comprise entre 380 et 770 milliards de FCFA.
Il convient de rappeler que la Côte d’Ivoire s’est déjà engagée dans la lutte contre le changement climatique, comme en témoigne la Déclaration d’Abidjan proposée par le Président de la République Alassane Ouattara lors de la 15ème Conférence des Parties (COP), en mai 2022. Cette déclaration ambitieuse, également connue sous le nom de ‘Abidjan Legacy Program‘, vise à accélérer la restauration d’un milliard d’hectares de terres dégradées d’ici 2030, témoignant ainsi de l’engagement du pays envers un avenir durable et résilient face au changement climatique.
Médard KOFFI