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Lutte contre le grand banditisme : vers la fin du marché juteux de la drogue en Côte d’Ivoire #Insécurité


Le Préfet de police Yao Kouamé Joseph, l’un des hommes de main du Directeur général de la Police dans le cadre des opérations Eperviers.

CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 16-10-2017) C’est avec beaucoup d’intérêt que les populations assistent aux différents coups de filet de la police nationale qui s’inscrivent notamment dans le cadre des différentes opérations Eperviers, dont la 3e phase a permis de mettre le grappin, le dimanche 15 octobre 2017, sur des dealers de grande renommée qui entretenaient la pègre à Abidjan depuis bien longtemps.

Au nombre de dix, ces scélérats répondent aux noms de Ahoulou Djouka Ablé Mathieu dit Mathieu Compressor (43 ans), Bintou Kéita (30 ans) et Ouattara Amoro (37 ans) de nationalité ivoirienne ; Kwao Florence (54 ans), la ressortissante ghanéenne ; le ressortissant burkinabé Gouba Koffi Seydou (40 ans) dit Alias le King ; et enfin, les Nigérians  Onyenagasi Peter (40 ans), Godson Uzeogwu (52 ans), Okwudiri Prince Egwu (41 ans), Timothey Abou Omoike (54 ans), Abidem Raji (49 ans).

Bien entendu, cette belle prise a été précédée par une vague de destruction de nombreux fumoirs dans diverses communes du District d’Abidjan qui s’inscrit dans le cadre de la phase 2 de l’opération Epervier lancé le jeudi 8 septembre 2016, dont la réactivation le jeudi 1er juin 2017 a entraîné la mobilisation de 3537 policiers. Selon le Préfet de police Yao Kouamé Joseph, cette phase avait pour mission principale de sécuriser la fête de la Tabaski et la rentrée scolaire 2017-2018.

Elle fait suite à l’opération Epervier 1 lancée le mardi 17 mai 2016, avec pour mission de sécuriser les vacances scolaires 2016, avec en toile de fond, « la restauration de la confiance ». A la clef, 166 fumoirs détruits, d’importantes quantités de drogue saisies, plusieurs armes à feu et armes blanches saisies.

L’INTENSIFICATION DE LA LUTTE CONTRE LES ‘’MICROBES’’ SUR FOND DE VENDETTA. Les différentes prouesses des forces de l’ordre restent diversement interprétées. Alors que certains les saluent avec beaucoup de satisfaction, d’autres par contre restent sceptiques quant à la suite à donner aux résultats de ces différentes opérations. Pour ceux-ci, en effet, il a fallu qu’un agent de la police fut horriblement assassiné le 1er septembre 2017 pour que ces camarades de corps montent sur leurs grands chevaux pour se décider, enfin à traquer les ‘’microbes’’, du nom des adolescents en rupture de ban avec la loi et réputés dans des crimes atroces.

Depuis cette date de triste mémoire, l’on a vu se multiplier les opérations de rafles des forces de l’ordre dans les communes de Yopougon et Abobo réputées dans la concentration d’une forte population de ces jeunes adolescents sanguinaires. Les premiers jours ont permis de mettre la main sur 422 personnes et la destruction de 21 fumoirs. Evidemment, la prompte réaction suite au décès d’un des leurs fait dire aux sceptiques que les différentes opérations sont juste des effets d’impression.

Sinon, comment comprendre que les policiers qui semblaient étrangers aux différentes agressions des ‘’microbes’’, se sentent du coup interpellés, pour s’attaquer à la racine du mal qui n’est autre que la pègre de la drogue reconnue pour contribuer au foisonnement de ces adolescents tueurs. Sensés détenir les informations utiles sur les nids du grand banditisme, les policiers pouvaient-ils ignorer les fumoirs, pendant qu’ils servaient de bases arrières aux petits délinquants ?

Si ce n’est pas le cas, par quel coup de bâton magique ont-ils subitement découvert l’existence de plus d’une centaine de ces lieux où la drogue est distribuée comme de petits, pour le bonheur et l’inspiration de ces tueurs sans foi ni loi appelés ‘’microbes’’ ? Peuvent-ils répondre en toute honnêteté qu’ils n’étaient pas au courant des faits et gestes des dix dealers arrêtés, lorsque des éléments de la brigade des stupéfiants allaient répondre présents dans leurs fumoirs à la recherche de prébendes ?

En tout état de cause, le phénomène de la drogue qui, de toute évidence, reste l’épine dorsale du grand banditisme en Côte d’Ivoire et particulièrement à Abidjan, demeure une réalité. Tant que les prouesses enregistrées ne se heurteront pas à des policiers véreux squattant les fumoirs dans les communes d’Attécoubé, Adjamé, Marcory, Yopougon et Abobo à la recherche de leurs rations, il est clair que mille opérations Epervier ne sauraient venir à bout du phénomène.

Idrissa Konaté  

 

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