A ces mots très en vogue, en ces temps de défection, d’adhésion et de migration massive vers le bonheur, le développement et la paix, il faut qu’on ajoute lucidité.

‘’Sauf qu’ici, le dilemme est un peu différent quand même : dignité et amour pécuniaire.’’

Depuis quelques jours, on sait désormais que la fidélité et la loyauté sont incompatibles. Être fidèle à… et être loyal…, il faut choisir. Un véritable dilemme aujourd’hui, alors que les deux mots pouvaient toujours être associés. Aujourd’hui, des personnes sont en proie au nœud cornélien comme Rodrigue (le Cid) qui devait choisir entre dignité et amour. Ces personnes languissent, souffrent aussi dans leur âme. Sauf qu’ici, le dilemme est un peu différent quand même : dignité et amour pécuniaire.

‘’Cependant, demain, il ne faut pas qu’on vienne nous chanter qu’on n’était pas lucide, qu’on était envoûté, que ce sont les sorciers qui nous avaient entraînés.’’

Pour un Ivoirien, il ne doit pas y avoir d’embarras. L’argent (on le masque par hypocrisie) est devenu le premier nom de Dieu, mais lorsque des gens, en toute lucidité, choisissent l’intérêt argent, ils sont voués aux gémonies, traités de traîtres…

Moi, je ne peux pas les condamner. Tout le monde aspire au bonheur, et surtout n’oublions pas la fièvre bleue et rose qui emporte sans crier gare.

Cependant, demain, il ne faut pas qu’on vienne nous chanter qu’on n’était pas lucide, qu’on était envoûté, que ce sont les sorciers qui nous avaient entraînés. Parce que, déjà, on voit le plan de certains migrants : ils renaissent d’abord et font un pont entre leur maison à laquelle ils restent fidèles et la case à laquelle ils sont loyaux.

‘’Moi, je demande une seule chose : en allant avec conviction pour apporter paix, bonheur, progrès et développement à vos régions et leurs populations, rassurez-vous que vous êtes pleins de lucidité.’’

De sorte que si demain, la tornade de la méchanceté politique triangulaire emporte le toit de la case, ils puissent retourner tranquillement dans « leur « maison qui demeure la leur, et ils ont maintes fois dit que le gérant actuel peut les remplacer, mais pas les en chasser. Ils prennent alors leurs précautions en construisant ce pont René-Traceur, car une femme généreuse comme Pokou qui permet de traverser un fleuve impétueux, on n’en rencontre plus souvent.

Moi, je demande une seule chose : en allant avec conviction pour apporter paix, bonheur, progrès et développement à vos régions et leurs populations, rassurez-vous que vous êtes pleins de lucidité. On se connaît ici, on a entendu des récits d’anciens émigrés ou rapatriés obligés de se tenir debout. Conviction doit rimer alors avec lucidité.

Par Pascal Kouassi

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