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Libye : Le fils de Mouammar Kadhafi condamné à mort


Abidjan 28/07/15 (lepointsur.com) – Le fils de Mouammar Kadhafi, Seif al-Islam, a été condamné à mort aujourd’hui par un tribunal libyen pour son rôle dans la répression sanglante des manifestations de 2011. Longtemps considéré comme l’héritier politique de son père, il est détenu dans l’ouest de la Libye, par des miliciens qui refusent de le remettre au gouvernement. L’ancien chef des services de renseignement libyens et l’ancien Premier ministre ont également été condamnés à mort.

Saïf Al-Islam, un des fils de Kadhafi, condamné à mort par contumace

Un tribunal libyen a condamné à mort, mardi 28 juillet, Saïf Al-Islam Kadhafi, 43 ans, ainsi que huit de ses proches, à l’issue d’un procès éclipsé par les violences et les divisions politiques. Avant la chute de la dictature, en 2011, il était considéré comme l’héritier politique et successeur potentiel de son père Mouammar Kadhafi, tué lors de la révolution, fin 2011.

Seulement 29 des accusés étaient devant les tribunaux à Tripoli pour sentence

Seulement 29 des accusés étaient devant les tribunaux à Tripoli pour sentence

Arrêté en octobre 2011 par d’ex-rebelles de Zenten, dans l’ouest du pays, Saïf Al-Islam est toujours détenu par ce groupe. Les autorités de transition ont tenté de négocier à plusieurs reprises son transfert vers Tripoli, en vain, d’où sa condamnation par contumace.

Le tribunal siégeant à Tripoli, où règne une coalition de milices en partie islamistes, a également condamné à mort le dernier premier ministre de Kadhafi, Baghdadi Al-Mahmoudi, et son ex-chef des services de renseignements, Abdallah Senoussi. En tout, trente-sept prévenus étaient jugés pour leur rôle dans la répression meurtrière de la révolte ayant mis fin à l’ancien régime en 2011, accusés d’assassinats, de pillages et sabotages, d’actes portant atteinte à l’union nationale, de complicité dans l’incitation au viol et de recrutement de mercenaires africains.

Saïf Al-Islam s’était fait, dès le début de la révolte contre le régime de son père, en 2011, l’avocat d’une ligne dure face aux manifestations. Alors qu’il jouissait jjusque-là d’une image de réformateur dans son pays, il avait multiplié les apparitions publiques lors desquelles il dénonçait « les islamistes qui complotent depuis des mois avec Al-Qaida ».

Soupçonné de crimes contre l’humanité par la CPI

Pendant le procès qui s’était ouvert dans la capitale libyenne en avril 2014, Saïf Al-Islam a comparu par visioconférence alors qu’il se trouvait à Zenten. La majorité des autres accusés est détenue à Tripoli, mais huit d’entre eux sont emprisonnés à Misrata (200 km à l’est de Tripoli) où les autorités sont inféodées à Fajr Libya.

Le procès a été critiqué par les défenseurs des droits de l’Homme en raison des restrictions d’accès de la défense, et marqué par un différend toujours en cours avec la Cour pénale internationale (CPI) au sujet de sa compétence à juger Saïf Al-Islam.

Ce dernier, comme Abdallah Senoussi, fait également l’objet de mandats d’arrêt internationaux de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre présumés lors de la révolte. En mai 2014, la CPI, qui a réclamé à maintes reprises une extradition de Saïf Al-Islam, avait débouté les autorités libyennes de leur demande de le juger devant les tribunaux libyens, en raison des doutes sur la capacité du gouvernement libyen à lui garantir un procès juste et équitable. Mais Tripoli a toujours refusé de livrer le fils du dictateur.

La Libye a sombré dans le chaos après la mort de Mouammar Kadhafi, et les milices y font la loi. Fajr Libya s’est emparée en 2014 de Tripoli, poussant le gouvernement reconnu par la communauté internationale, ainsi que le Parlement, à s’exiler dans l’est du pays. Un gouvernement rival sous l’influence de Fajr Libya s’est autoproclamé à Tripoli, travaillant avec le parlement sortant réinstallé par Fajr Libya.

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