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La lettre à collette/ Pourquoi il faut respecter l’opposant Mamadou Koulibaly #CIV


Alors, comment vas-tu la plus belle ?

Juste une question pour commencer cette semaine.

Quel est le point commun entre Jérôme Kablan Brou, Zadi Djédjé, Israël N’Goran,  Éloi Bolou Gouali,  Siméon Konan Kouadio  Gnangbo Kacou  Jacqueline-Claire Kouangoua,  Mamadou Koulibaly… ? Plusieurs répondront « …je sais que j’ai déjà entendu ces noms là quelque part. Mais je ne sais plus dans quel contexte ils ont été prononcés ensemble… ». Ne cherchez pas très loin, tous ces individus ont cru, il y’a quelques mois, qu’ils pouvaient eux aussi diriger la Côte d’ivoire et c’est donc à juste titre qu’ils ont soumis leur dossiers à la C.E.I. pour une éventuelles approbation. Certains ont vu les leurs dossiers rejetés, d’autres sont passés haut les mains.

Sept mois après le scrutin, qui parmi eux méritent honnêtement le titre d’opposant logique souhaitant diriger ?  Définissons « opposant logique » : c’est celui qui exprime ses divergences et ses points de vue critiques par rapport aux actions du gouvernement. A travers un programme, des critiques et des propositions, il extériorise ses ambitions pour son pays. Et le seul qui correspond à ce critère définitoire, est sans nul doute Mamadou Koulibaly.  On le qualifiera de tout ce qu’on souhaite, on ira même jusqu’à dire que son idéalisme ne se fond pas dans nos méthodes africaines, mais de mémoire d’Ivoiriens, nous n’avons jamais vu un opposant  faire la politique du vrai opposant comme Mamadou Koulibaly.

Tenez,  Au cours d’un de ses multiples points de presse qu’il a animé le 5 mai dernier, il affirmait que la libération du secteur de l’électricité n’aura aucun effet, si celle-ci n’était pas étendu à l’énergie solaire, il s’agira donc pour le pouvoir de baisser la taxe de 48% imposée aux potentiels fournisseurs de cette énergie qui biaise depuis des années, l’implantation de ces entreprises. En outre, une semaine plus tard, au cours d’un échange organisé par LIDER, sa chargée de communication entrainait des centaines de femmes sur la formation de la femme, son emploi, et son engagement politique, un site web bien fourni et mis à jour. Voilà en partie, des attitudes qui fondent la qualité d’opposant vrai. Opposant, mais critique, et formateur.

Mais qui se rappelle la dernière rencontre entre Jacqueline-Claire Kouangoua, et les 12000 Ivoiriens qui ont cru en elle ? qu’a proposé Israel N’goran aux Ivoirien, depuis que ses dossiers ont été rejetés par la C.E.I. ? Absolument rien et dans 4 ans, comme des zombies sortis de nulle part, ignorants tout des réalités des Ivoiriens, sans programme parfait, de nouveaux candidats viendront accompagner les vrais. Bonjour madame : c’est complexe hein (…) présentez-vous aux Ivoiriens (…) c’est complexe hein (…) que proposez vous pour sauver l’école (…) c’est complexe… et pourquoi ne répondrait-t-elle pas ainsi, si le programme de gouvernement décousu, écrit à la hâte par un cabinet situé dans une cours commune de « La la la à Gauche » ne s’inspire pas de nos réalités ?

Ce sont là, quelques indices que nous devons prendre en compte, et qui doivent nous interpeller. Hélas, un arriviste comme Gnangbo Kacou, apparaitra juste pour « nicker » le peuple, empochera 100 millions, disparaîtra et réapparaîtra encore pour la même besogne, aura le même pactole issu du labeur des paysans, des travailleurs et ainsi de suite. Mamadou Koulibaly ne sera jamais probablement président dans ce pays, mais il aura montré qu’un opposant, c’est s’opposer, critiquer, former et proposer.

C’est une Simonne Gbagbo vieillie, fatiguée, et presque dépaysée avec des cheveux style poivre et sel que nous avions vue à la barre il y’a quelques semaines. Selon son avocat Me R. Dadjé, elle n’aurait pas « reçu de visite médicale depuis onze mois, et plus grave,  Comment peut-on la faire juger par des personnes d’une ethnie (Dioula) dont elle est accusée d’avoir procédé à l’épuration ? » Et si le maître cherchait plutôt à surfer sur d’autres vagues au détriment de la fibre ethnique pour défendre son client. Qu’aurait-il souhaité ? Qu’on aille dans le village de la dame, chercher un collectif de juristes Ossuom, Ehè, ou Ehivet, pour que le procès soit équitable ?

Nous l’avons dit depuis les premières heures de l’arrestation de Koudou et la seconde de ses trois femmes (Jacqueline ils sont en rupture de ban ils n’ont jamais divorcé, Simone, et Nady), ce procès est politique. Et sur ce terrain, c’est celui qui gagne la guerre qui remporte l’élection et partant, l’habileté à juger les perdants. Il en fut ainsi à Nuremberg, au Rwanda, et en ex-Yougoslavie. Il aurait dû donc parler de victorieux qui jugent au lieu de X ou Y. Nous lui fertiliserons la mémoire avec le procès de Bè Kpan et ses acolytes, où le verdict a été biaisé dans un cadre aussi flagrant que celui de 57 personnes tués lors de la crise postélectorale d’octobre 2000. Madame Gbagbo n’était pas couchée paisiblement dans un hamac à Moossou de 2000 à 2011. Elle a été au cœur d’un système auquel l’on reproche des faits. Si à la suite de ce second procès rien ne lui est reproché, elle se contentera des 20 ans de prison précédemment écopés en mars 2015. Aussi simple que çà. Que cela serve de leçon aux autres premières dames.

« … il ne sait rien faire du tout ce Hamed Bakayoko, si ce n’est danser bachégué. Tandis que les ‘’microbes’’ tuent les honnêtes citoyens dans Abidjan. Ses cameras-là servent à quoi même… » Combien de fois n’avons-nous pas entendu ce refrain dans les gbaka, dans les kiosques, et sur les réseaux sociaux. Et depuis une semaine, le « sécurocrate » a mis sa machine en marche. 422 enfants de 10 à 15 ans interpellés, des fumoirs démantelés, des couvres feux qui s’imposent d’eux-mêmes, sans décret, dans certains trous d’Abobo et de Yopougon.

Et le lendemain, les mêmes qui traitaient le ministre de laxiste reviennent à la charge « … comment peut-on arrêter des mineurs de quartiers précaires ? que fait le pouvoir Ouattara des Droits de l’homme ? » Tu sais Colette, nous avons des compatriotes à la mémoire tellement aride que même la bêtise refuse d’y germer. Certains étaient même peinés et presqu’en deuil de constater que le 21 mai dernier, l’eau de ruissèlement de l’Indenié ne soit pas sortie de son lit. Et c’est cette volonté manifeste de voir l’autre échouer (même lorsque son entreprise nous est plus bénéfique que lui-même) qui fait que nous risquons d’être toujours derniers sauf au 100 M des jeux olympiques. Face à des criminels précoces, nous ne proposons qu’une chose : que l’âge de la majorité soit revu à la baisse, pour que ces microbes soient jugés en bonne et due forme, les condamnés soient présentés continuellement au JT, et que la pression demeure. Sinon, si les actions de ces derniers jours sont menées pour les besoins des cameras, et faire croire qu’on bosse, autant économiser le carburant du MEMIS.

Des éléments de la police nationale en service à Assouindé ont aperçu le lundi 16 mai dernier, vers une heure du matin un groupe d’enfants à bord d’un engin motorisé. Et c’est de la manière la plus légale du monde que ceux-ci tenteront de stopper l’engin, pour un contrôle de routine. Après la sommation, et vu le fait que l’engin fonçait sur le check-point, un tir est parti en direction des occupants de l’engin. Bilan un enfant de 13 ans atteint à la tête. Acte banal ? Fait divers ? Dans la forme nous dirons oui. Les situations similaires sont légions en Côte d’Ivoire : nos parents ont encore en mémoire la mort de M. Kalilou Kamara un chauffeur abattu à Abobo en 1981 par des policiers du 14ème.

En juillet 2002, un autre Kalilou, sauf que celui-là était Kéita,  chauffeur de wôrô-wôrô, est tué par un policier à Yopougon.   Le 9 août 2004, Diomandé A. est abattu par un élément de la BAE sur le boulevard Nangui Abrogoua. 10 janvier 2005, Ouattara Kenden, et son camarade Bamba Zoumana, sont atteins par des balles tirées par un élément d’une patrouille mixte à Adjamé Texaco, Le chauffeur refusant d’obtempérer aux injonctions des policiers. Ils en mourront quelques minutes plus tard. Février 2008, à Cocody, suite à un contrôle, un coup de feu est tiré par un agent. Le chauffeur Fanny S. est tué. Tous ces faits graves se sont produits en Côte d’Ivoire sous différents régimes. Et le lendemain des faits, le soleil s’est levé à l’Est et s’est couché à l’Ouest. Mais pourquoi cette fois-ci, il faut que le soleil apparaisse en déchirant la terre pour foncer tout droit vers le ciel ? La réponse à cette question se retrouve certainement dans la lettre precedente.

A quel niveau de réhabilitation et de restructuration se trouve  la (SIPE) Société Ivoirienne de la Poste et de L’Epargne en zone CNO tâche confiée à M. Bruno Koné depuis six ans par Alassane Ouattara ? Enfin, après la volonté manifeste de Ouattara de ne pas briguer un troisième mandat, quel nouveau fond de commerce utiliseront les candidats RDR en 2020 ?  On se rappelle que pendant 15 ans pour duper et voler la conscience de leurs militants, qu’ils continuent d’ailleurs de chasser à leurs portails, certains candidats ont fait des affiches avec ce slogan : VOTER « X » c’est VOTER ALASSANE OUATTARA. Et voilà que le joker quittera la partie en 2020. Alors sur quoi mentiront-ils prochainement pour se faire élire ? On en parlera la semaine prochaine.

Par Omar Samson

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