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Les populations refusent de suivre des aventuriers dans leur marche #Politique


Certains jeunes nostalgiques des années 90 veulent ressusciter les années de braise de l'opposition ivoirienne.

Certains jeunes nostalgiques des années 90 veulent ressusciter les années de braise de l’opposition ivoirienne. Image de vandalisme. Ph.Dr

CIV lepointsur.com (Abidjan, le 10-9-2015) ‘’La montagne a fini par accoucher d’une souris’’. Cette boutade exprime aisément l’échec de la marche des jeunes se réclamant de l’opposition pour protester contre la candidature d’Alassane Ouattara, arguant que celle-ci serait forclose par l’article 35 de la Constitution ivoirienne.

A grand renfort médiatique et par le biais des réseaux sociaux, ces jeunes dont le discours ne varient pas de celui des jeunes patriotes de l’air Laurent Gbagbo ont appelé tous les ‘’démocrates’’ à descendre dans les rues d’Abidjan. Mais mieux, ils ont invité leurs camarades à prendre d’assaut les abords des différentes chancelleries ivoiriennes à travers le monde pour protester contre la candidature du Président de la République pour un deuxième mandat.

Marche programmée des jeunes se réclamant de l’opposition : Les populations refusent de suivre des aventuriers #Politique

Pour ces jeunes dont l’attitude porte à croire qu’ils ont du mal à se défaire de l’aigreur qui les habite depuis la chute du régime des refondateurs, il est impossible à Alassane Ouattara de briguer un second mandat bien que celui-ci soit au terme d’un mandat de cinq années bien rempli à la tête de l’Etat ivoirien. Après les avoir appelé à descendre dans les rues, les jeunes Ivoiriens, dans leur grande majorité, ont décidé de ne point s’inscrire dans une telle logique.

A Bonoua, les manifestants ont barré la voix publique.

A Bonoua, les manifestants ont barré la voie publique. Ph.Dr

Toutefois, des échauffourées ont été constatées à Abidjan, dans la commune de Yopougon, notamment dans le quartier de la Selmer où, selon l’agence de presse Apa, un bus a été incendié, tandis qu’à Divo, capitale de la région du Loh Djiboua un peu au Nord-est de la capitale économique, une altercation a été remarquée entre manifestants et forces de l’ordre. Schéma identique dans la ville de Bonoua, plus au Sud.

Ici, des jeunes manifestants ont barré la voie publique avec de gros troncs d’arbres, empêchant une circulation fluide sur cette voie express qui relie la Côte d’Ivoire au Ghana. Face à eux, des forces de l’ordre, les deux camps se regardant en chiens de faïence. En dehors de ces cas isolés, c’est le calme plat sur l’ensemble du territoire. Evidemment, une telle scène est la preuve que les populations ont décidé de donner dos à la violence au cours de cette période sensible de l’élection présidentielle.

Les meneurs de cet appel connus

Même si elles ne se sont pas prononcées officiellement pour inviter à descendre dans les rues, des personnes dont les noms sont bien connus dans le milieu politique ivoirien ont officieusement suscité la marche du jeudi 10 septembre 2015. Il s’agit, en effet, d’Innocent Anaky Kobenan, président déchu du Mfa (Mouvement des forces d’avenir), Abou Cissé, Victor Tokpa et Agenor Youan Bi qui ont été surpris par leurs échanges sur la toile, précisément sur Facebook. Ci-dessous, le contenu de ces échanges :

ABOU CISSE : Je note le réveil des ivoiriens qui sont prêts à se prendre en charge. OUI la CNJC qui s’incarne en nous adhère à la réponse que la CNC délivre, dans un langage trop civile même, mais qui s’inscrit dans la fin de la danse des sorciers maléfiques.

ANAKY KOBENAN: Cette marche du 10 Septembre 2015 concerne tout le peuple de Côte d’Ivoire car il faut libérer le pays. A mon niveau, vous avez tout mon soutien, tant moral que financier, et toute ma sympathie.

VICTOR TOKPA: Le Conseil Constitutionnel donnera le 10 septembre la liste des candidats retenus. Pas de soucis si Dramane n’est pas retenu. Autrement dit, ce n’est donc pas un candidat, à tout le moins Ouattara qui nous interdira de marcher légalement.

AGENOR YOUAN BI: Il faudra prendre les rues le 10 septembre pour l’obtention de conditions propices à l’organisation d’élections crédibles et inclusives en Cote d’Ivoire car le salut de notre pays ne pourra venir que d’actions démocratiques de masse.

Pour lever toute équivoque concernant l’implication de la Cnc (Coalition nationale pour le changement), son Porte-parole a tenu une conférence de presse le vendredi 4 septembre 2015. « Les responsabilités qui sont les nôtres en tant que responsables nous imposent un maximum de sérieux dans ce que nous faisons », a précisé Jean-Jacques Béchio.

Puis d’ajouter « je répète encore, on ne marche pas pour marcher. Il faut que ce soit clair dans l’esprit des uns et des autres. On ne va pas se laisser prendre dans un piège. On ne va pas prendre des jeunes pour les organiser, alors qu’on ne les connait pas et demain on dira que c’est la Cnc ». Evidemment, cette sorte de M. Béchio est la preuve du fossé qui sépare la Cnc et les instigateurs de cette marche de protestation C’est donc ici, l’occasion d’interpeller les autorités en charge de la sécurité. Elles doivent maintenir la veille pour que les populations traversent cette période sensible de la présidentielle en toute sérénité.

Idrissa Konaté

Encadré

Où sont passés Anaky, Abou Cissé, leurs parents et autres ?

Ils se proclament opposants à l’actuel pouvoir d’Abidjan. Innocent Kobéna Anaky, Abou Cissé pour ne citer que ceux-là. Ils ont décidé de prendre la rue au lendemain de la proclamation de la liste définitive des candidats par le Conseil Constitutionnel si le président de cette institution retenait la candidature du Président en exercice. Cet appel au désordre lancé par ces personnalités citées plus haut qui n’ont plus d’avenir, mais des souvenirs est tombé dans des oreilles de ceux qui cherchent à construire leur avenir. C’est-à-dire la jeunesse ivoirienne qui commence par comprendre qu’il n’y a aucun profit à tirer dans une marche.

Même si cela fait partie de la manifestation de la démocratie.

De 90 à nos jours, l’opposition significative a organisé combien de marches ? Ceux qui ont participé à ces marches s’en sont sortis avec quel boulot ? La jeunesse sur qui ces pseudos opposants s’appuient sont ceux qui n’ont encore rien compris. Ils sont combien ces soi-disant opposants à envoyer leurs parents à la première ligne des marches qu’ils appellent de leurs vœux ? Ceux qui pensent que la Côte d’Ivoire n’est pas gouvernée et qui ne proposent rien d’autres que des marches apprendront à leur dépens. Toutes les institutions sont en place et la tribune de discussion avec les opposants est ouverte avec l’actuel pouvoir.

Mieux, ceux qui aspirent à prendre le pouvoir dans la légalité, c’est-à-dire par les urnes pour mettre à exécution leurs programmes sont connus depuis mercredi 9 septembre 2015. Ils sont au nombre de 9 face au Président sortant, Alassane Ouattara. Ceux qui s’agitent sont des personnes qui ont des comptes personnels avec M. Alassane Ouattara. Ils nagent en eaux troubles pour faire partager à l’opinion leur rêve pour la réalité. Doit-on aller de violence en violence en Côte d’Ivoire et « vieillir dans ça », comme le dirait l’enfant du black market? Que ceux qui n’ont rien à proposer au peuple ivoirien arrêtent d’utiliser le nom de M. Laurent Gbagbo pour assouvir leurs sales besognes

M. Laurent Gbagbo n’a jamais utilisé le nom de qui ce soit en organisant ces marches. Il fait partager ses convictions avec le peuple. Raison pour laquelle, il reste une figure emblématique dans l’histoire des opposants africains et même au plan mondial, avant d’accéder à la magistrature suprême. Il a assumé les différentes marches avec son épouse, Mme Simone Ehivet Gbagbo, son fils Michel Gbagbo etc. Messieurs Anaky, Abou Cissé, Victor Tokpa, Youan Bi Angenor…où sont vos parents?

Sériba Koné

Légende photo de Une: Ce bus a été incendié par des manifestants dans la commune de Yopougon.

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