Politique

‘’Les maladresses d’un choriste dépaysé’’ (Droit de réponse)


Droit de réponse à la lettre ouverte de Monsieur Boumy K. Kevin

Cher ami,

Le 05juillet 2019, sur le site www.linfodrome.com, tu as fait publier une lettre ouverte adressée au Ministre Albert FLINDÉ et au porte-parole de son Cabinet Politique, dans laquelle tu t’es érigé en bouclier contre les tirs répétés « à boulets rouges »du mouvement « TONKPI RHDP 2020 » « sur l’UDPCI, ses dirigeants et ses militants». J’en ai personnellement reçu copie en provenance de l’adresse kouekevin2@yahoo.fr. Sur un ton cynique et agaçant, et avec un ramassis de termes emphatiques, subtilement péjoratifs et savamment arrangés, longeant parfois la grossièreté, tu nous a agressés. Tu t’es volontairement mis dans un manteau mal taillé d’«assidu observateur de la scène politique» et te bombant dans cette posture, tuas tenté vainement de tourner en dérision le niveau, le bon sens, les actes, voire l’éducation du Ministre Albert FLINDÉ et de son collaborateur. Tu as cru honorer ainsi la tapageuse promesse que tu t’étais faite dans ton commentaire de la lettre ouverte à monsieur Laurent Tchagba, ex-Secrétaire Général de l’ex-UDPCI, de me répondre personnellement. Dans la mienne que voici, je ne serai pas dans la peau du porte-parole du Ministre Albert FLINDÉ dont je refuse d’engager la responsabilité, mais en tant que Narcisse OULAI. Et parce que tu m’as personnellement répondu comme promis, je fais de cette histoire une affaire personnelle. En te lisant, j’ai espéré rester dans le débat combien crucial sur les paradoxes et ambiguïtés qui mettent à nu l’instabilité de la perception de tes chefs au sujet de la fonte de l’ex-UDPCI dans le moule du RHDP. Mais rien de cela ! A la vérité, l’enjeu de ta si brillante lettre commandée que vous avez tous brandie comme une pancarte publicitaire était de t’attaquer au Ministre Albert FLINDÉ, à son équipe et  à ses actions. Je ne suis certes pas bardé de diplômes, moi, ce si « petit professeur de lettres » à tes yeux, pour être le critique d’un énorme enseignant-chercheur (hic !). Mais je m’évertuerai, cher maître, à faire une analyse digne de la sommité que tu sembles représenter si fièrement pour l’ex-UDPCI et ses ex-dirigeants. J’aurais pu le faire plus tôt que maintenant, mais j’avais l’écho de la mise en place imminente d’autres organes du RHDP. Alors j’ai attendu car le débat devient plus intéressant. Cette analyse portera donc sur deux petits aspects de ta lettre : l’écriture d’une part et de l’autre, les idées que tu y développes. L’objectif est de te rappeler qu’un enseignant-chercheur n’écrit pas n’importe quoi, n’importe comment et pour n’importe qui.

I / DE LA FORME DU DISCOURS

Ma première analyse porte sur la forme de ton discours. Je me limiterai d’un côté à ce ton avec lequel tu  fais le pédant, et de l’autre,  à quelques incorrections qui y ont, sans doute, malencontreusement glissé.

  1. a) Un désagréable pédantisme

Pour me lier aux actions du Ministre Albert FLINDÉ, qui ne serait selon tes mots, qu’un «cicérone» à la tête d’un « schisme politique » nommé « TONKPI RHDP 2020 » et constitué de « petits esprits gloutons » aux « chuintements » de « grillons », ou de « piètres chauves-souris surprises par la clarté diurne », tu me réduis  à un banal « épiphénomène», à un «filleul» à un «thuriféraire ». Ne crois surtout pas avoir fait l’exploit de m’offenser, de m’indisposer, de me vexer ou même de m’offusquer par ta langue aussi acerbe que celle d’un insulteur public mis en scène pour railler des bien-pensants. Au contraire, je suis absolument fier d’être le disciple de ce grand homme qui apporte de la qualité et de la maturité à mon intelligence. Retiens que deux infirmes ne peuvent se servir de guides l’un à l’autre, comme c’est le cas là-bas.

Je ne vais pas mettre inutilement mon énergie à contribution pour rappeler la pléthore de termes emphatiques qui truffent ta lettre. Tiens, en profane, un ami, qui t’a lu, m’a demandé si j’ai compris quelque chose à ce galimatias. Un autre s’est étonné de ce texte qu’on ne peut lire qu’avec un dictionnaire en main.

Je leur ai répondu que j’ai parfaitement appréhendé cette série de subtiles périphrases enchaînées pour contourner le gros mot.

Je me pose seulement une question : qui crois-tu impressionner avec ce désagréable pédantisme à la fois prétentieux et exaspérant ?

A mon humble avis, c’est au monde universitaire, où tu as encore une carrière à défendre et à remplir, qu’il faut faire étalage de ta culture, cette érudition livresque, ces savoirs superficiels fraîchement acquis dont tu te targues. A défaut de te produire dans cet espace idéal trop exigeant du monde des connaissances, tu peux le démontrer à ces hommes de peu de culture dont tu as gagné, toi aussi, le casting. Ce n’est ni devant moi, ni devant le Ministre Albert FLINDÉ qu’il faut le faire. L’intellectuel et le technocrate accompli qu’il est n’en a que faire ! Pour beaucoup, simples contemplatifs de tes frénésies verbales comme moi, cela serait aussi vain que forger un bracelet pour un manchot.

  1. b) Une verve métaphorique cynique

En critiquant mon style, tu estimes que j’ai le « verbe dans la gadoue » et « belliqueux ». Qu’en est-il de tous ces termes et expressions, ces métaphores animales à la limite de l’injure, qui jonchent tes propos tels que « grillons », « hydres », « chauves-souris », « fièvre aphteuse » (maladie virale animale) etc.? Est-il raisonnable de parler ainsi de tes semblables ? Un intellectuel à l’éducation et au verbe aussi raffinés de ta trempe peut-il ainsi descendre dans la boue avec un homme dont tu juges « l’inspiration pauvre et rudimentaire » ?

Souviens-toi de cette image de chez nous : « Il n’y a pas plus idiot que celui qui poursuit nu le fou qui s’enfuit avec ses vêtements. »

En réalité, tu n’es qu’un vulgaire faire-valoir qui cherche à attirer l’attention de ses mandants sur ses capacités supposées à entretenir une polémique. Et je pense te comprendre ; tu enseignes à l’université et ton « frère » est Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. Faire sensation par ce type de coups d’éclat pourrait t’ouvrir bien des portes.

  1. c) Une faute insolite et grossière

L’autre impair formel qui empeste ton discours concerne de bénignes fautes. Je n’ai pas non plus vocation à faire une correction exhaustive de la copie de l’enseignant-chercheur. C’est pourquoi je n’ai choisi qu’un exemple de faute à la fois insolite et grossière. En effet, je ne sais pas si les physiciens me parleront de cette perception visuelle qui s’oppose à l’expérience de la réalité appelée illusion d’optique, mais dans ton « épique réquisitoire » contre le Ministre Albert FLINDÉ, il me semble avoir vu et lu ceci : « cette stratégie aussi vieille que le monde lui-même n’a pour finalité que d’harceler le ministre Abdallah Albert Toikeusse MABRI. »

Ce qui me gêne dans ton emploi graphique, c’est l’utilisation de la préposition élidée « d’ » devant le mot « harceler ». Cette grotesque confusion entre un « h » muet et un « h » aspiré mérite d’être corrigée.

Si ma vue est susceptible de me faire une infidélité, l’orthographe et la grammaire de la langue française ne sauraient faire une bourde pareille. Sans avoir la prétention de donner un cours de linguistique ou d’orthographe grammaticale à un Chercheur, je crois que cette grotesque confusion entre un « h » muet et un « h » aspiré mérite d’être corrigée.

Qu’il s’agisse de la forme verbale (harceler), du substantif (harcèlement) ou de l’adjectif (Harceleur, -euse), le mot « harceler » commence par la lettre « h ». Dans la phonologie du français, le « h » aspiré est utilisé pour désigner la lettre « h » initiale dans la graphie de certains mots dont la prononciation commence par une voyelle mais qui ne permettent ni l’élision, ni la liaison, quand ils sont précédés d’un autre mot. En règle générale du français moderne, le « h » initial est aspiré pour les mots d’origine germanique (p.ex. hutte, hisser, hypnoïde) et muet pour les mots d’origine latine (p.ex. herbe, hôtel). Mais, s’il est vrai que le mot « harceler » est d’origine latine, celui-ci fait partie des rares mots de cette origine auxquels le « h » aspiré s’est étendu (voir herse, harceler). Ici donc, il ne sera admis ni élision, ni liaison dans la graphie (écriture) comme dans la phonétique (prononciation) du mot. On dira et écrira par exemple : « Une femme vint s’installer près de lui, le harcela gentiment… » (Giraudoux, Bella, 1926, p. 234) ou, « Il serait vraiment triste de pourchasser la séduction au prétexte de lutter contre le harcèlement » (Sylviane AGACINSKI, Le Figaro, 10 janvier 2017). Dans ces emplois, tu ne verras jamais d’élision du type « m’harcela » ou « l’harcèlement ».

D’où vient-il que ce petit détail ait pu t’échapper ? Et dire que tu es enseignant-chercheur !

Cela peut se comprendre ; si de nos jours, à la stupeur générale, il n’est pas rare de voir des masques transhumer en plein Abidjan, banalisant ainsi leur sacralité, il ne sera malheureusement pas rare non plus de retrouver dans des amphithéâtres des pédagogues qui altèrent la valeur de la toge et de la chaire.

Dans des circonstances atténuantes, il pourrait être toléré des usages vieillis dans ce genre d’emplois. Mais à la lumière de petits efforts de recherches, je n’ai découvert aucun emploi désuet du « h » muet avec le mot « harceler ». Ces petites coquilles bourrent ton texte d’une inspiration si élaborée et idéelle, au contraire de ceux de «l’épiphénomène nommé Narcisse OULAI». Mais je ne vais pas m’appesantir sur leurs corrections. Il peut s’agir d’un malheureux hiatus qu’entraîne une production prescrite à la hâte pour venir à la rescousse d’un groupe d’individus à la culture légère et en manque de publicités. Pourtant, tu aurais dû te fier à ton instinct d’enseignant qui te recommandait d’«opter pour la stratégie du mutisme pédagogique», que tu aurais gardé ton honneur d’universitaire sauf.

En revanche, sur les sens du mot, au propre comme au figuré, je dois avouer être en quelque accord avec toi. J’en ai découvert une multitude dans les sources du Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL, France). Mais trois de ces sens ont retenu mon attention car ils cadrent avec le contexte dans lequel tu emploies subtilement le mot, et celui dans lequel je l’entends.

1-      Dans l’art militaire, « harceler l’ennemi », c’est l’épuiser par une poursuite sans relâche, avec d’incessantes attaques pour le défaire. Là-dessus, tu as raison ; le jeu-trouble et illisible de ton idole sur le terrain politique s’oppose à l’éclosion et à la promotion du RHDP. Le Ministre Albert FLINDÉ l’a dit : s’il persiste dans la promotion de choses autres que le RHDP, il sera acculé et combattu comme un ennemi.

2-      Dans un sens voisin du familier, c’est fatiguer quelqu’un au sens de l’importuner, de l’agacer, de le provoquer, de le tourmenter. Ici, je ne te comprends et je ne te suis pas. Le Ministre Albert FLINDÉ a mieux à faire que de perdre le temps à tarabuster des gens qui n’en valent pas la peine. C’est une mesquinerie si vile et propre aux petites gens.

3-      Dans un sens plus littéraire, c’est exhorter continuellement quelqu’un pour le faire agir et progresser. C’est ce que fait le Ministre Albert FLINDÉ, pour aider ce jeune frère à quitter les sentiers battus de la perfidie politique sur lequel il s’est engagé devant les populations du Tonkpi, à qui il fait croire qu’il sera leur candidat aux élections présidentielles de 2020, et le RHDP, à qui il pense faire le chantage infantile de s’autoproclamer son candidat à la candidature pour les mêmes élections.

Oui, le but est de remuer, d’aiguillonner, de traquer ton champion pour l’empêcher de leurrer nos pauvres populations et de les utiliser sans cesse comme des  fonds de commerce politiques pour assouvir ses intérêts individuels. Et nous allons figurément continuer de hanter son sommeil, comme la herse tourmente la terre, à visage découvert et avec «le titre ronflant» de Porte-parole principal du cabinet du Ministre Albert FLINDÉ.

II/ DU FOND DE TON DISCOURS

Dans cette partie, ma réflexion va se rapporter à la survie de l’ex-UDPCI à l’intérieur du RHDP ainsi qu’à tes boutades aux activités du  Ministre Albert FLINDÉ avec le mouvement dont il est le président.

  1. a) Incongruité et immaturité d’une analyse superficielle

On pourrait rallonger à volonté le débat sur l’extinction, voire la phagocytose de l’ex-UDPCI et de ses ex-dirigeants auxquels adjoindre le préfixe « ex » ne serait jamais inopportun. Mais ici, je m’arrêterai à quelques-unes de tes aventureuses observations.

En reprenant magistralement un extrait des textes qui régissaient l’ex-UDPCI (Article 87 des Statuts), tu sembles faire comme tous ces ignorants qui peinent encore à constater la métamorphose du parti autrefois fondé par feu le Général Robert GUEI.

C’est avec les références des textes de l’ex-UDPCI que tu as la prétention de contredire son implacable  incorporation au RHDP? Et puis, de quel congrès et de quel «appareil du parti» parles-tu ? Un enseignant peut-il manquer aussi cruellement de logique et de formation ? Pourquoi refuses-tu d’apprendre ?

Je sais que « La critique est aisée, mais l’art est difficile », comme le disait Philippe NERICAULT.

Alors, j’ignore volontiers ta vaniteuse allégation que le Ministre Albert FLINDÉ «s’expose aux dispositions contenues dans l’article 70 des statuts de l’UDPCI». Tu pourrais bien méconnaître sa qualité de haut cadre du RHDP. Sache donc qu’en tant que tel, il n’est plus soumis à ces textes obsolètes auxquels tu fais référence et qui ne sont à présent que de simples traces d’encre sur du papier. Je m’attarde néanmoins sur cet «appareil du parti» dont l’idée t’a effleuré les lèvres plutôt que l’esprit. Si tu es un observateur de la scène politique comme tu le dis, laissons tomber les analyses et les interprétations juridiques qui pourraient paraître trop laborieuses pour un non initié.

Prenons simplement les faits, et avec une image : adhérer à un parti politique est comparable à la souscription d’un contrat. Vous en recevez les conditions générales et/ou particulières que vous vous appropriez. Puis, vous les approuvez en signant le contrat ou vous les désapprouvez en ne signant rien. Cette signature, précédée en général de la mention « lu et approuvé », marque définitivement votre adhésion à toutes ses closes, à tous ses principes.

Il en est de même pour l’adhésion de l’ex-UDPCI au RHDP. Et je suis convaincu que Monsieur MABRI n’a pas engagé notre si cher Parti sur un tel chemin sans avoir pris connaissance des Statuts et du Règlement Intérieur en vigueur au RHDP. En la matière, il n’y a plus de débats sur cette disparition de fait de l’ex-UDPCI et de tout ce qui légitimait son statut de parti politique. Ainsi, le congrès de mai 2018 n’était pas un congrès de dissolution certes, mais il a consacré le « oui » des militants de l’ex-UDPCI au RHDP.

En le faisant, et avec la mention « lu et approuvé », l’ancien Président de parti MABRI Toikeusse et les siens ont tacitement consacré la fin de l’ancienne formation politique. C’est dans ce contexte que les organes centraux et les organes décentralisés, que tous les transfuges de l’ex-UDPCI continuent de se tapoter la poitrine d’avoir intégré, sont l’émanation des anciens organes des partis membres. Les textes sont clairs sur le sujet et pour ce qui concerne les organes décentralisés, l’article 41 des Statuts du RHDP est une illustration : «Tous les membres des organes décentralisés des partis politiques constitutifs du RHDP sont d’office membres des organes décentralisés du RHDP dans leurs zones respectives. Ils seront organisés en coordination avec à leur tête un Coordonnateur désigné à cet effet», fin de citation. Sur la mutualisation des activités propres aussi, l’article 40 est formel : «L’avènement du RHDP en tant que Parti politique instaure la mutualisation des activités des partis membres», fin de citation.

A preuve, monsieur Abdallah Albert Toikeusse MABRI, en premier, sait qu’il ne peut plus être le président d’un parti politique, présent qu’il est, à l’exception de la Direction Exécutive, dans tous les organes du RHDP, même au niveau décentralisé.

Que va-t-il dire maintenant aux populations et aux militants à qui il fait croire que l’ex-UDPCI vit encore en tant que parti politique autonome ? A quel appareil ton ex-président va-t-il désormais soumettre ses militants ? Les textes de l’ex-UDPCI auxquels tu fais référence peuvent-il encore juridiquement être en concurrence avec ceux du RHDP ? Raisonnablement, après ce que tu as lu à l’article 40 des Statuts, les anciennes instances de l’ex-UDPCI peuvent-elles cohabiter avec celles de ce parti politique?

Cette analyse de fond et cette interprétation lucide aurait dû préoccuper monsieur MABRI et ses disciples au lieu de perdre le temps à des confrontations inutiles d’injures et de dénigrements. C’est une question de bon sens. Or, de l’autre côté du mur, au lieu de réfléchir à ces questions fondamentales pour convaincre les sceptiques et instruire ces nombreux militants encore dans l’ignorance, vous gaspillez l’énergie à vous battre contre tous ce que vous considérez à tort ou à raison comme ombrage à votre cheval de course.

En réfléchissant bien, tu verras que cela va de soi ; l’adhésion de l’ex-UDPCI au RHDP est en elle-même une démarche autodestructrice. C’est cette vérité qu’Abdallah Albert Toikeusse MABRI et sa bande cachent, à eux-mêmes par hypocrisie, et au peuple par mauvaise foi politique.

Si tu continues de voir le RHDP comme une simple «grande coalition politique», c’est que tu n’es pas resté en Côte d’Ivoire dernièrement. Autrement, tu saurais que c’est désormais un parti politique. Mais, chercheur, même si tu étais absent, tu devrais savoir qu’à notre ère, l’information n’a pas de frontière.

Que vous a donc injecté le médecin de l’ex-UDPCI dans les veines du cerveau pour qu’un exercice aussi facile que s’instruire devienne une « colle » pour un universitaire?

De toi à moi, qui de nous deux a une « inspiration rudimentaire » ? Tu ignores les plus élémentaires des incidences de la création d’un parti et de l’adhésion d’un autre parti ou d’un individu à celui-là.

Ne t’en fais pas ! Au passage, l’information de ce déficit sera portée à la connaissance du Président du Directoire du RHDP pour que le tort de ton guide de t’avoir maintenu dans un flou juridico-politique abrupt se répare le plus rapidement possible.

En conséquence de ce qui précède et avec la mise en place des instances dont la plus récente vient de se faitece 11 juillet 2019, deux attitudes vous sont conseillées :

1-      Cesser les activités propres à l’ex-UDPCI. C’est ce que les articles cités plus haut appellent « mutualisation » des activités des partis membres. Cela sous-entend leur fusion.

2-      Attendre la désignation du candidat du RHDP plutôt que de vous adonner à une campagne prématurée et précipitée en faveur de votre représentant à la candidature du candidat du RHDP pour les élections présidentielles de 2020 en Côte d’Ivoire.

J’en profite pour faire un petit détour sur cette question. Lors des répétitions de votre « orchestre », il se chante que votre « lead vocal » est ou sera le candidat du RHDP à ces élections. Cela est même annoncé par endroit à coups de trompettes par lui-même ou par certains de ses lieutenants dont le dernier bluff en date est la sortie de monsieur Aimé Gaston WOI Mela, le 05 juillet 2019 à Gourané, devant les populations du canton Yriguéré, dans le département de Biankouma.

J’avais déjà posé la question à monsieur Tchagba. Le pensez-vous honnêtement ?

La répétition étant pédagogique, même pour un enseignant qui s’oublie, et en faisant l’économie des textes qui le justifient, sachez qu’en matière de choix, il n’y a que l’organe central « Présidence » qui est compétent dans la convocation de la convention d’investiture du candidat du RHDP. Jusqu’à cette heure, il n’y en a eu aucune. La question de la candidature à la candidature n’est donc pas à l’ordre du jour et encore moins, celle de monsieur MABRI. De ses pulsions rêveuses à la tenue d’une convention qui l’investit comme candidat du RHDP, il y a donc bel et bien un fossé.

N’arrivera point à trouver de champs à labourer qui met la charrue avant les bœufs.

  1. b) Vanité d’une indigne brocarde déplacée

L’autre aspect du contenu de ta lettre concerne tes attaques gratuites contre le Ministre Albert FLINDÉ. En voulant vaille que vaille le rabaisser comme tous ceux qui l’ont fait avant toi, tu as entonné un cantique bien connu dans vos rangs : ses échecs aux élections et sa sortie du gouvernement. Il vivrait la dernière situation comme une frustration. En bon colporteur, le « cartésien » que tu prétends être se délecte subtilement de cette « rumeur » digne de la doxa. Sinon, elle n’aurait même pas servi d’argument ou d’illustration à tes indignes divagations.

Quelle dichotomie ! J’ai peur pour le monde universitaire ! Ce n’est pas là le réflexe méthodique d’un chercheur, qualité dévolue seulement à ceux qui sont capables de produire du savoir.

Car la recherche impose au chercheur la probité, cette démarche et cette conscience, elles-mêmes scientifiques, qui lui interdisent de patauger dans du déjà vu et dans des hypothèses simplistes.Dans cet exercice, je te vois plutôt comme un bon conteur que de rappeler des faits passés et sus de tous.

Parlant des activités du Ministre Albert FLINDÉ avec le mouvement qu’il a créé, tu affirmes vaguement qu’il agit «comme ces marginaux résolus à fendiller la cohésion du RHDP».

Réponds-moi sincèrement, petit chercheur. En quoi la création d’un mouvement de promotion du RHDP fendillerait la cohésion du même RHDP ?

C’est que simplement, cela gêne les petits calculs sournois de votre candidat fictif et le mythe qu’il entretient chez de pauvres naïfs comme toi sur ses supposés capacités à diriger un pays. En combattant ce type de mouvement, c’est plutôt ton berger des stupides qui, sciemment, nourrit ce méchant projet de détruire la dynamique du Parti. S’il ne le sait pas, dis-lui qu’il s’expose avec vous à la rigueur de l’article 35 des statuts du RHDP, je dis bien du R-H-D-P qui stipule : « Les militants doivent observer la discipline la plus stricte en s’interdisant toutes initiatives personnelles, tous actes ou comportements individuels qui pourraient être de nature à compromettre l’image de marque du Parti, à rompre son unité ou à contredire sa ligne politique », fin de citation.

Quant à ses échecs aux élections de 2013 et 2016, tu as le cran de les comparer à des « déculottées ».

Mais, pour qui te prends-tu à fin ? Qui vivra verra !

Comme tu l’as si bien dans ton ADN, toi aussi, tes ignorances confondues avec le manque d’information t’empêchent encore de savoir qu’il n’est pas le seul cadre de l’ex-UDPCI à avoir perdu des élections. Pose la question juste autour de toi. Tu pousses l’insolence à insinuer même que ces échecs auraient «suffi pour» le « ranger au placard », si ce n’était «grâce à l’entregent» de ta fameuse idole qui le maintiendrait « encore dans le jeu politique ». Demande bien à monsieur MABRI Toikeusse : qui, de lui et du Ministre Albert FLINDÉ, doit son ascension à qui ? Demande-lui de te conter « Marcoussis », « Acra » etc. Certains des témoins clés des sacrifices du premier nommé sont encore vivants en la personne du Ministre Paul AKOTO YAO, Président par intérim de  l’ex-UDPCI au moment des faits, ou de l’Honorable BLON Blaise.

En plus de tout cela, tu fais deux autres injures au Ministre Albert FLINDÉ. D’abord, tu lui prêtes un manque de discernement dans le choix de son porte-parole. Cela est désobligeant de ta part. Ensuite, tu lui parles de compétences et d’excellence dans les promotions à l’ex-UDPCI. Pour ce qu’on sait, cela est malsain. Baltasar Gracian disait : « le premier signe de l’ignorance, c’est de présumer que l’on sait ».

A la fin de mes réflexions, je tire une conclusion nette : tu devrais être le novice de l’orchestre. Réécoute-toi, et tu pourras aisément constater que le refrain de l’air que tu gonfles ton œsophage à fredonner et dont ta voix peine à reprendre les notes est du déjà entendu. Mais quand on fait l’interprétation d’une gloire, on s’efforce d’ajouter à l’opus son génie créateur propre. Or ici, tu es bien une copie blafarde de tes prédécesseurs. J’ai mal de voir un enseignant-chercheur ressembler ainsi à un bon païen chantant le tantum ergo ou, pareil aussi à un bon indigène chantant la Marseillaise. Félicitation tout de même, monsieur BOUKI, pardon, monsieur BOUMY! Cet air infâme pompeusement diffusée à tous vos classiques et applaudi m’a poussé à décrypter, hardiment parfois, cette juxtaposition réussie de grands et gros mots. Toutes mes excuses d’avoir écorché ton nom. C’est que je viens de lire des essais sur ce personnage folklorique des  contes populaires haïtiens ou sénégalais, symbole à l’infini de la sottise, de la naïveté et de la grossièreté. La peinture satirique de ses travers est souvent sensée guider les plus jeunes dans leur apprentissage de la vie en société. J’ai eu la fâcheuse maladresse de garder sur ma langue l’attraction paronymique des deux noms.

A vrai dire, à t’écouter, mes tympans s’embrouillent des notes confuses et tordues d’un choriste  dépaysé.

Narcisse OULAI, cadre de Man.

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