lepointsur.com (Abidjan, le 22-3-2015) Ouf ! Pourrait-on le dire, la direction générale du journal numérique lepointsur.com a réussi à relever le défi de la première édition du débat de la rédaction dénommé ‘’Le point sur…’’, le vendredi 20 mars 2015 à la luxueuse salle de conférence des résidences Limaniya aux II Plateaux dans la commune de Cocody.

Pour le débat, Edwin Anoma (avec à sa droite Robert Kragbé et à sa gauche Joël Poté), le Dp du journal a enfilé la casquette de modérateur. (Ph: lepointsur.com)

Pour l’occasion, cette salle a reçu du beau monde venu assister au débat qui réunissait sur le plateau, Joël Poté, président du Cnd (Conseil national pour la démocratie) et Robert Kragbé, adepte de la philosophie ‘’Gbagbo ou rien’’. Tous deux se prononçaient sur le thème : ‘’Fpi / Pro-Gbagbo : Qui a trahi la cause ?’’ Pour le président du Cnd et ancien président intérimaire du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples, s’engager dans la voie de la négociation avec le pouvoir n’est pas synonyme de trahison.

Bien au contraire, pour Joël Poté, cette démarche s’avère impérative, d’autant qu’elle est l’issue qui peut aboutir à un consensus. «Nous avons décidé de discuter avec le pouvoir, parce que notre leader était détenu par ce pouvoir », a indiqué le nouveau président du Conseil national pour la démocratie. Selon qui, en effet, il ne sert à rien de se braquer dans une posture inutile de défiance vis-à-vis du pouvoir.

Son interlocuteur du jour, par contre, n’épousait pas une telle démarche. Ainsi, pour Robert Kragbé, tous ceux qui s’engagent dans une quelconque forme de négociation avec le pouvoir actuel ont dévoyé la cause. Dans la foulée, il a cité en exemple le président du Front populaire ivoirien Pascal Affi N’Guessan qui s’est mis dans une posture de trahison de la vision politique des militants du Fpi en acceptant d’aller à la table de négociation avec le gouvernement.

Fanny Thémokoba, le Directeur général de Shanny groupe n’a pu s’empêcher de poser une question, vue l’intensité du débat.

« Affi N’Guessan n’avait pas besoin d’aller négocier avec le pouvoir. Tant qu’il était resté ferme dans l’opposition radicale, il avait réussi à faire plier Alassane Ouattara par son appel au boycott du recensement général de la population », a indiqué Robert Kragbé. Puis d’accuser le président du Fpi de ne faire que la politique de son ventre. Ce qui, selon lui, tranche avec l’idéal du Front populaire ivoirien et de tous les militants qui ont décidé de saboter toutes les actions du pouvoir actuel tant que leur leader Laurent Gbagbo demeurait emprisonné dans les geôles de la Cour pénale internationale.

Au bout de deux heures passionnées de débat sur le thème, le modérateur du jour, Edwin Anoma, Directeur de publication lepointsur.com, a invité ses invités à sortir du thème pour se prononcer sur des questions de l’actualité ivoirienne. Notamment l’émergence, terme pour lequel Joël Poté et Robert Kragbé ont eu une convergence de point de vue. Tandis que le président du Cnd indiquait qu’il ne croyait pas en l’émergence, Robert Kragbé a quant à lui indiqué que ce terme était « un concept pour amuser la galerie ».

Une vue de la salle pendant le débat.

Revenant sur la question des infrastructures dont le pouvoir dotait la Côte d’Ivoire, Joël Poté a émis le vœu que les autorités placent plutôt la réconciliation avant toute autre priorité. Car, pour lui, « la cohésion est une chose qu’on ne se construit pas comme les ponts ». Par ailleurs, il s’est dit préoccupé par la vague de division qui a cours au sein du Front populaire ivoirien. Pour lui, les textes attestent que Pascal Affi N’Guessan est le président statutaire du Fpi. Toutefois, il a indiqué que son souhait est de mettre le Cnd au service de l’union de ses ‘’aînés’’ de cette formation politique.

Faut-il le noter, cette émission était émise en direct sur skype, suscitant des réactions de certains spectateurs. En plus des questions étaient ouvertes à l’endroit du public dans la salle. Au demeurant, les spectateurs se sont dits satisfaits de cette séance d’échanges. Même si par moment le ton durcissait, force est de reconnaître que le débat s’est déroulé dans le respect des convictions et sans animosité.

Malgré la fausse note enregistrée par la défection de deux invités principaux, dont Konaté Navigué, secrétaire national chargé de la Jeunesse du Front populaire ivoirien et Zadi Djédjé, président du Front populaire-Unis, le premier débat du journal lepointsur.com a tenu toutes ses promesses. Place au deuxième qui aura lieu dans trois semaines avec un thème aussi évocateur que le premier.

Idrissa Konaté  

Commentaires

commentaires