Les chemins de ADO et de Gon
Abidjan, 08-09-2020 (lepointsur.com) Les chemins de ADO et AGC se sont croisés au début des années 90. ADO est nommé aux côtés de feu Felix Houphouet-Boigny pour redresser l’économie nationale qui pique du nez. La rue bouillonne. Premier ministre du redressement et de l’assainissement. Dans son équipe, il y a un jeune ingénieur, nommé au poste stratégique de DGA du Bureau national d’études techniques et de développement, BNETD. Après le décès du président Houphouet-Boigny en 1993, ce qui était au départ, une rencontre de technocrates se transforme en projet politique.
ADO perd la bataille de la succession du père fondateur et doit retourner au Fonds monétaire international. Ses partisans créent une machine politique pour soutenir son ambition et Amadou Gon l’intègre. En 1998, suite à une manifestation de son parti, le RDR, il est, comme les principaux cadres du mouvement, arrêté et jeté en prison, sur la base de la loi anti-casseurs, introduit dans l’arsenal juridique en 1992 par le premier ministre Alassane avec le soutien du président de l’Assemblée nationale, Henri Konan Bédié. Cette loi avait permis au pouvoir en 1992, de condamner l’opposant Laurent Gbagbo après une marche qui a dégénéré au Plateau, le 18 février.
Député puis maire de Korhogo, il a participé à améliorer le cadre de vie dans la principale ville du Nord. En 2013, il a décidé de passer la main à la mairie de Korhogo aux jeunes cadres pour poursuivre son ascension autour de ADO.
Alassane Ouattara à basé toute sa stratégie de succession autour de Amadou Gon. Quand ADO répétait à l’envie qu’il faut laisser la place à une nouvelle génération, cela sonnait dans son esprit et dans l’opinion, déblayer le terrain pour son fidèle compagnon.
AGC était au service de ADO. Formaté pour servir ADO. Le Lion, en lui somnolait. Jusqu’à ce que ADO le réveille.
Le 12 mars 2020, dans une foire d’auto-célébration à l’hôtel Sofitel Ivoire, AGC a été plébiscité, disons imposé comme le candidat du RHDP à la présidentielle de 2020.
Depuis cette période, les éléments de langage des dirigeants du rassemblement en campagne permanente étaient clairs: vendre partout et par tous les moyens, y compris l’occupation quasi-territoriale des médias d’Etat, le produit AGC.
Après deux mois de soins en France, il était revenu au pays pour enclencher la machine électorale. Dieu en a décidé autrement. Seul Dieu sait…
Fernand Dédeh, Journaliste indépendant