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Les autorités corsent un peu plus les mesures autour de la capitale économique (Fernand Dédeh)


– L’information, ce n’est pas une course de vitesse, mais de fond

À Barthelemy Zouzoua Inabo: Les autorités corsent un peu plus les mesures autour de la capitale économique.

1-À partir de ce jeudi 26 Mars 2020 à minuit, il ne sera plus possible de sortir ou d’accéder à Abidjan.

2- Pour l’instant, la circulation entre les Communes d’Abidjan est libre et est seulement soumise aux restrictions horaires du couvre-feu, en vigueur.

L’idée est d’isoler le Grand Abidjan, considéré comme le foyer du Coronavirus du reste du pays. Pour d’une part, en maîtriser le contour et d’autre part, éviter la propagation à l’intérieur du pays.

Beaucoup d’Ivoiriens avaient suggéré très tôt des mesures draconiennes d’interdiction des vols, la fermeture des frontières, de déplacement des populations, de confinement. Les cas confirmés grimpent. 80 à la date du 25 mars officiellement.

‘’Il ne faut pas non plus ajouter au traumatisme et à l’angoisse créés par le Covid-19, d’autres problèmes, notamment sociaux et humanitaires’’.

La Côte d’Ivoire solidaire, comme on l’aime

Ton camarade, dans son discours à la nation le lundi 22 mars a annoncé des mesures qui ont emporté l’adhésion des Ivoiriens. Certains estimant qu’il aurait dû aller plus loin, en décidant le confinement total et sec des Ivoiriens pour mieux contrer la transmission du virus. Les autorités avancent avec prudence dans l’application des restrictions. Il ne faut pas non plus ajouter au traumatisme et à l’angoisse créés par le Covid-19, d’autres problèmes, notamment sociaux et humanitaires.

Les problèmes sociaux et humanistes justement. Il faut les anticiper. La Solidarité nationale doit jouer en faveur des couches les plus défavorisées de la société. Sensibiliser, oui, inviter à laver les mains et à utiliser le gel hydro-alcoolique, très bien. Mais si les personnes concernées n’ont pas les moyens d’appliquer même à minima, ces mesures, le discours rencontre un mur de silence et de haussement d’épaules.

‘’La Solidarité nationale doit jouer en faveur des couches les plus défavorisées de la société’’.

L’appel à la solidarité nationale lancé par-là ministre de la Solidarité, de la Cohésion nationale et de la Lutte contre la pauvreté a trouvé un écho favorable. Des sociétés citoyennes, des personnes morales ou physiques, des anonymes jouent le jeu. Elle a dû se transformer en « bella » de service pour aider à décharger les produits ce mercredi 25 mars 2020. « Je me sacrifie pour l’intérêt des Ivoiriens », dit-elle entre deux cartons sortis du camion. Épuisée mais heureuse de la réaction des Ivoiriens.

À l’extrême-Nord, j’ai également noté la disponibilité du fils de Samatiguila à l’égard de ses parents. Il s’appelle Diaby Lanciné, il a offert des kits de lavage des mains, savon liquide, gel hydro, gang, masque, papiers pour essuyer les mains aux populations.

Si chaque cadre, dans chaque région ou ville du pays s’engage ainsi, si actions sont coordonnées et concrètes sur le terrain, les discours, masques collés sur la bouche, seront mieux compris…

Je te laisse un sourire un bout dans ce moment de morosité… Si tu ne sais pas danser comme moi, respecte l’heure du couvre-feu…

Fernand Dédeh

Opinion: Fake news

Un journaliste a été condamné ce mercredi 25 mars 2020 par le tribunal d’Abidjan. Il doit payer 5 millions FCFA pour diffusion de fausses informations. Il avait condamné un mois plus tôt, deux autres journalistes à payer 10 millions FCFA. La Justice voudrait fermer les journaux qu’elle ne s’y prendrait pas autrement.

Cependant, il est impérieux dans ces moments pour les journalistes comme les internautes, de bien mesurer la responsabilité de leurs publications. Le stress est grand dans la société, les lecteurs s’accrochent à toutes les bribes d’informations comme des bouées de sauvetage. Il faut dès nourrir le minimum de doute face aux flots de publications qui circulent. Le doute induit la patience, le recoupement, le croisement des sources.

‘’Il est impérieux dans ces moments pour les journalistes comme les internautes, de bien mesurer la responsabilité de leurs publications’’.

Ne jamais rien publier dont on est absolument pas sûr de la source principale. Des outils existent pour cela. On est intelligent à plusieurs. Poser des questions, qui, quoi, où, quand, comment et pourquoi ? S’abstenir en cas de doute… L’information, ce n’est pas une course de vitesse. C’est une course de fond. Elle vaut par le carnet d’adresses de l’émetteur, son entregent et son flair…

Fernand D.

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