[Le scandale du stade Alassane Ouattara d’Ebimpé] Comment une pluie diluvienne a révélé les défaillances à hauteur de 20 milliards FCFA
Abidjan, le 13-09-2023 (lepointsur.com) Le mardi 12 septembre, un match amical très attendu entre l’équipe de Côte d’Ivoire et son homologue du Mali a été brutalement interrompu par une pluie diluvienne. Alors que les fans étaient prêts à vivre un grand moment de football, la nature en a décidé autrement. Mais ce n’était pas seulement la météo qui a fait des vagues ce jour-là. Cette pluie a mis en lumière les profondes insuffisances des travaux de rénovation du stade, financés à hauteur de 20 milliards de FCFA par l’Office national des sports (ONS) en liaison avec le BNETD, sous la supervision du ministère des Sports.
Le ministre ivoirien des sports, Paulin Danho, avait justifié ces coûts exorbitants face au Sénat en affirmant que la décision était prise pour refaire entièrement la pelouse aux normes internationales avec de nouveaux procédés, créant ainsi une pelouse hybride, à la fois synthétique et naturelle. Ce projet ambitieux devait placer la Côte d’Ivoire parmi les rares pays africains à disposer de telles installations de pointe. En outre, d’autres travaux étaient prévus pour hisser le stade au niveau des grands stades mondiaux.
Cependant, la réalité sur le terrain était bien différente de ces promesses. La pluie diluvienne, en transformant la pelouse en un véritable champ de riz irrigué, a révélé au grand jour les graves lacunes des travaux effectués. Avant même l’averse, la pelouse était déjà comparée à un champ de patates, ce qui suscitait des inquiétudes parmi les amateurs de football.
Le communiqué de la Direction générale de l’Office national des sports (ONS) du 13 septembre a désigné les responsables administratifs de cette affaire : l’ONS, le BNETD et le ministère des Sports. Les 20 milliards FCFA alloués à la rénovation du stade portant le prestigieux nom du chef de l’État, Alassane Ouattara, sont désormais au cœur de l’interrogation publique. Les citoyens réclament des réponses détaillées dans une affaire qui évoque le spectre du détournement et de la corruption, des maux qui sapent la réalisation des projets gouvernementaux.
En fin de compte, ce qui aurait dû être une fierté nationale, un stade aux normes internationales, est devenu le symbole d’un gaspillage massif de fonds publics. La pelouse détrempée n’est que le reflet d’une gestion défaillante et d’un manque de transparence dans la réalisation de projets sportifs majeurs. Le peuple ivoirien attend maintenant des réponses et des actions pour que la lumière soit faite sur cette affaire et que les responsabilités soient établies.
Médard KOFFI