Editorial

L’Afrique enfin…


Le procès de l’ex-président tchadien, Hissein Habré s’ouvre aujourd’hui 20 juillet devant les Chambres africaines extraordinaires (CAE). A l’instar de nombre de chefs d’Etat africains, le natif de Faya-Largeau dans le nord du Tchad en 1942, est poursuivi pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de tortures. Ce procès qui captent tous les projecteurs, notamment ceux de l’Afrique revêt un caractère singulier. Eu égard au fait que c’est la première fois qu’un président africain est jugé sur le continent africain par des juridictions africaines.

Pour rappel, selon les faits qui lui sont reprochés, durant son exercice du pouvoir idéologique d’Etat (7 juin 1982 au 1er décembre 1990), il a commis des assassinats politiques et autres répressions qui ont engendré des milliers de victimes. Des chiffres de 3.780 morts et de 40.000 les assassinats politiques sont annoncés par des statistiques d’enquêtes de 1990. Ce procès, soulignons-le s’ouvre après deux décennies de bataille pour les présumées victimes et leur conseil. Toute chose qui fait dire à certains observateurs que ce sera une victoire retentissante pour les victimes, dont certains ont déjà entonné l’hymne de la justice. Cette justice qu’elles réclament depuis plusieurs années.

Point n’est besoin de rappeler que pour obtenir ce procès, les victimes se sont regroupés au sein d’une association des victimes des crimes et de la répression politique (AVCP). Une fois opérationnelle, ladite association va bénéficier du soutien des organisations de défense des droits de l’homme, comme Human rights watch. Certaines victimes décident en 2000, de saisir les justices belge et sénégalaise. Au Sénégal, ce sont sept plaintes qui sont enregistrées, le 26 janvier 2000.Idem au Belgique, où trois Belges d’origine tchadienne ouvrent la brèche, tandis que 17 autres victimes déposent dans leur pays, le Tchad.

Au moment où tous les regards sont tournés vers la capitale sénégalaise, la question que se posent de nombreux observateurs est de savoir si Hissein Habré va effectivement se présenter devant la cour ce lundi 20 juillet. Cette question mérite d’être posée quand on sait que l’actuel président tchadien Idriss Déby avait refusé l’extradition de deux autres co-accusés d’Hissein Habré. S’il est vrai que le procès d’Hissein Habré apparait comme l’actualité phare de ce début de semaine, il n’en demeure pas moins que la folie meurtrière de la secte Boko Hram dans certains pays frontaliers au Nigeria et l’avancée des jihadistes qui sévissent au Mali et ses environs occupent une place de choix dans l’actualité.

En côte d’Ivoire, l’avancée des jihadistes préoccupe les populations. Même si pour des raisons qui leur sont propres, certains technocrates ivoiriens plutôt que d’apaiser les populations en donnant des informations idoines, préfèrent faire de la rétention de l’information, comme cela a été le cas du régime de l’ex-président Laurent Gbagbo qui minimisait les menaces d’attaque contre la Côte d’Ivoire depuis le Burkina voisin. N’est-ce pas pour cette raison qu’à l’occasion de la célébration de la fête du ramanda, les guides spirituels (Imams) ont tous appelé à la vigilance des uns et des autres. Surtout, la jeunesse musulmane qui semble être la cible privilégiée de ces justiciers d’une autre époque.

Dans moins de quatre mois, les Ivoiriens iront aux urnes pour choisir celui qui va présider aux destinées de la Côte d’Ivoire pour les cinq prochaines années. Pour ce scrutin qui ne manquera pas d’intérêt à cause de son caractère particulier (ce sont les premières véritables élections après la crise militaro-politique qui a secoué la Côte d’Ivoire durant une décennie.

Pour autant, règne t-il une certaine tension entretenue par les réserves de l’opposition regroupée au sein de la Coalition nationale pour le changement (CNC), dont le disfonctionnement a fini par convaincre quant à son incapacité à chasser le candidat du RHDP Alassane Ouattara. Acteurs incontournables des différents scrutins, les journalistes de Côte d’Ivoire à travers le renouvellement des instances de leur association, l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (Unjci) les 1er et 2 août iront aux urnes, non pas pour élire le Président de la République, mais plutôt pour choisir celui qui va guider les hommes de média pour une couverture efficiente et édifiante des prochains joutes électoraux. Qui de Traoré Moussa alias MT, président sortant et de Coulibaly Vamara sera le choix des journalistes ? La réponse au soir du 2 août 2015.

Directeur de Publication: 
Anoma Kacou Edwin

Email :info@lepointsur.com

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